L’UNIS ACCABLE LE GENERAL JEAN BAPTISTE TINE
Aux yeux du président de l’union des Indépendants du Sénégal, il ne fait aucun doute que l’acte de torture subi par Ardo Gningue émane du Haut Commandant de la gendarmerie et de la justice militaire

Aux yeux du président de l’union des Indépendants du Sénégal (unis), il ne fait aucun doute que l’acte de torture subi par Ardo GNINGUE émane du Haut Commandant de la gendarmerie et de la justice militaire, Jean Baptiste Tine. Ce qui motive Amadou Guèye à soutenir cette thèse, c’est l’accusation de falsification de documents portée par le jeune activiste contre la gendarmerie nationale qui, selon lui, a tenté de dissimuler les preuves. Pour Amadou Guèye, ces reproches entachent gravement la crédibilité et la bonne réputation de la maréchaussée.
Alors que le collectif «Aar Li Nu Bokk» réclame la suspension du colonel Cheikh Sarr des missions de l’Organisation des Nations Unies (Onu) pour torture et de traitements inhumains et dégradants contre Ardo GNINGUE, les responsables de l’Unis font monter la lutte d’un cran. D’autant que Amadou Guèye et ses camarades visent, eux, le Haut Commandant de la Gendarmerie et de la Justice militaire.
Dans un communiqué reçu à «L’As», ils soutiennent que les actes de torture subis par Ardo GNINGUE ne sont pas anodins. «Après avoir participé à la reconstitution des faits le mercredi dernier, Ardo GNINGUE e et son avocat ont accusé la gendarmerie nationale d'avoir falsifiée les documents. « La falsification des documents de preuves par la gendarmerie nationale de Tivaouane, pour cacher les fausses accusations de détention de drogue, actes de violence et torture qui lui sont reprochés par l’activiste Ardo GNINGUE constitue une aggravation sérieuse des faits reprochés et entame sérieusement la crédibilité du Général Jean Baptiste Tine, Haut commandant de la gendarmerie et de la justice militaire», tranche Amadou Gueye. Qui plus est, lors de la reconstitution des faits, il a été établi que les gendarmes ont changé les carnets portant procès-verbal d’Ardo GNINGUE l’accusant de détention de drogue et falsifié sa signature. Ainsi, l’Unis trouve inconcevable que le Général Tine, informé des abus de ses officiers supérieurs, et ayant diligenté une enquête par la section de recherche de la gendarmerie, prête le flanc. «Il a permis à ses hommes de terrain d’organiser grossièrement la destruction et la cachette volontaire d’éléments de preuves, pour empêcher la section de recherche de la gendarmerie de recueillir ces éléments déterminants. A qui se fier devant ces accusations aussi graves ?», s’interrogent Amadou Guèye et ses collègues.
Ulcérés, ils réclament la tête du Général Jean Baptiste Tine et tous ceux qui orchestrent des bavures à l’encontre des citoyens. « Nul n’est au-dessus des lois. Ni les officiers de police, ni les officiers de gendarmerie, ni même les juges. Ceux qui, de leurs pouvoirs, font usage pour torturer et infliger des blessures sans droit aux citoyens dans l’exercice de leurs droits constitutionnels, ne méritent pas la compassion de la nation. Les laisser aux commandes, c’est infecter et pourrir davantage le corps des forces de sécurité», affirme le sieur Guèye. Il considère que si le Général Tine, en tant que Haut commandant de la justice militaire et chargé de juger les hommes de troupes et les officiers militaires n’est pas en mesure d’assurer l’intégrité des pièces et actes administratifs en possession de ses hommes, il lors se pose un problème d’autorité en sus d’un manque de respect à l’endroit de l’autorité du général qui a ordonné l’enquête. «Sa crédibilité, quant à sa capacité à assurer l’intégrité et l’impartialité d’une instruction, est donc fondamentale. La gendarmerie est dotée de pouvoirs particuliers qui en font un corps de confiance. Des lors, si ses propres organes d’enquête ne sont plus en mesure d’assurer cette confiance, il faut penser alors à la réformer profondément ou changer rapidement les hommes qui la dirigent au risque de la voir pourrir».
Pour empêcher la destruction des documents qui attestent de la véracité des accusations d’Ardo GNINGUE qui, d’ailleurs, a déposé une plainte en règle auprès de la cour d’Appel de Thiès, Amadou Guèye et Cie pensent que l’entrée en jeu du procureur est devenue un impératif urgent. «Parce que laisser la gendarmerie organiser la falsification et la destruction des preuves de ses propres bavures, à travers une enquête de façade, reviendrait à cautionner ses faits».