MARIÈME FAYE SALL ET MOI
Papa Oumar Sakho, président du Conseil constitutionnel revient sur la dernière prestation du chef de l’Etat où il a essuyé des critiques pour avoir parlé de la première dame dans un discours solennel

Les «Sages» ouvrent le débat. Ils veulent circonscrire la désinformation en se rapprochant des populations. Papa Oumar Sakho, président du Conseil constitutionnel, l’a fait savoir lors d’un séminaire qui s’est tenu à Saly du 25 au 26 juillet, à l’intention des journalistes, en collaboration avec le Synpics. « L’organisation de la rencontre d’aujourd’hui traduit notre volonté de poursuivre le dialogue avec les médias, et, en même temps, de contribuer à apporter au débat médiatique un cachet technique et juridique plus substantiel», déclare Papa Oumar Sakho qui est revenu sur la dernière prestation du chef de l’Etat où il a essuyé des critiques pour avoir parlé de la Première Dame dans un discours solennel.
«L’ouverture du Conseil consti- tutionnel aux médias est en fait une ouverture de l’institution à la société. Elle est commandée par l’esprit du temps. Elle parti- cipe aussi de l’effectivité du droit à l’information plurielle que notre Constitution a érigé, en son article 8, en droit fondamen- tale. La passion des sénégalais
pour les sujets juridiques et politiques a souvent mis et mettra encore plus souvent le conseil constitutionnel au centre des débats où le faux se disputera toujours au vrai. C’est la rançon de la démocratie», souligne le Président du Conseil constitutionnel qui précise : «Que l’on ne s’y mé- prenne pas : le Conseil constitu- tionnel ne sera pas plus aujourd’hui qu’il ne l’a été hier un acteur du débat. Il lui appartient cependant, pour jouer plei- nement son rôle dans la consolidation de notre démocra- tie tout en préservant son iden- tité institutionnelle, de permettre aux populations un accès à la fois physique et intel- lectuel à l’information relative à ses compétences, à son proces- sus décisionnel et à son langage parfois jugé technique, voire ésotérique. »Dans cette perspective, plusieurs initiatives ont été entreprises par le Conseil constitutionnel. «On peut citer, sans être exhaustif, la création d’un site web, les séminaires à l’inten- tion de divers acteurs de l’uni- vers médiatique, une motivation des décisions plus tournée vers la pédagogie et soucieuse d’une plus grande intelligibilité pour les non- juristes, et l’ouverture
de certaines de ces procédures, notamment en matière électorale, à des personnalités indé- pendantes», énumère Papa Oumar Sakho. Dans un souci de circonscrire la désinformation, l’institution via les Professeurs Ndiaw Diouf, Babacar Kanté, les magistrats Madieyna Diallo, Adama Taoré, Birame Sène, est revenue au cours des débats sur l’organisation et le fonctionne- ment du Conseil constitutionnel, ses compétences, ses attribu- tions, le contentieux électoral, le cadre légal du parrainage, les candidatures à l’élection prési- dentielle, les aspects techniques de la vérification des parrai- nages et le contentieux des opé- rations électorales. Dans le même sillage, le président Sakho est revenu sur le reproche qu’on lui a fait lors de la prestation de serment du Président Macky Sall où il avait «prié» pour la Première Dame Marième Faye Sall. « Regardez dans les archives, vous verrez que ce n’est pas nou- veau(...). Mireille Ndiaye, en son temps l’avait fait et personne ne l’a relevé», dit-il.
Une manière de souligner que le Conseil est souvent l’objet de critiques injustes. «Nous avons la conscience tranquille. Quand on termine notre décision qui est bien motivée, on signe et on passe à autre chose. On ne se soucie pas de la cla- meur dès lors qu’on est sûr d’avoir fait correctement le travail conformément à la Loi», dit- il. Par ailleurs, les impairs notés, notamment sur le parrainage présent au Sénégal depuis 1963. «Le parrainage existait déjà au Sénégal depuis lors , mais il a évolué», a expliqué le magistrat Adama Traoré. En revanche, le Conseil a relevé ses limites notamment sur la vérification des signatures. «Cela ne relève pas des prérogatives du Conseil », a indiqué Pr Ndiaw Diouf qui a précisé à propos de sanctions pénales contre les auteurs de doublons. « Si par exemple, vous convoquez la personne et qu’elle vous dise qu’elle n’a parrainé personne. Vous faites comment ? Vous remontez la pente. Vous voyez là où je veux en venir. Le Conseil constitutionnel fait son travail conformément à la loi.. », dit-il insinuant les imper- fections du parrainage.