" MATERIELLEMENT ET TECHNIQUEMENT, LE PARRAINAGE EST IMPOSSIBLE POUR LES LOCALES "
La Société civile, à travers l’Ong 3D, a présenté hier un recueil de contribution citoyenne qui aborde entre autres le parrainage électoral, le financement des partis politiques et la rationalisation des formations politiques.

La Société civile, à travers l’Ong 3D, a présenté hier un recueil de contribution citoyenne qui aborde entre autres le parrainage électoral, le financement des partis politiques et la rationalisation des formations politiques. Occasion saisie par Ngouda Mboup, enseignant-chercheur à l’Ucad, pour soutenir que l’application du parrainage est impossible lors des prochaines élections locales.
Le parrainage lors des élections locales va poser problème. Acteurs politiques et membres de la société civile trouvent que son application serait catastrophique pour ces élections. C’est pour trouver une solution à cet obstacle que la société civile à travers l’Ong 3D a organisé hier une séance de recueil pour apporter une contribution au dialogue politique. A cette occasion, l’enseignant-chercheur en droit public Ngouda Mboup a fait une présentation sur les réformes sur le parrainage. D’ores et déjà, il estime que matériellement et techniquement, le parrainage à l’état actuel est impossible pour les élections locales parce que celles-ci sont très complexes et multiformes. «On n’élit pas une personne, mais des élus territoriaux. Nous avons 557 communes avec 45 départements.
Dans toutes ces collectivités, on doit faire des parrainages. Et au-delà, on doit faire des contrôles dans toutes ces localités, cela risque d’être un contrôle fastidieux», souligne l’enseignant. C’est la raison pour laquelle, il est préconisé de faire le un toilettage des textes, de revenir à la réforme. Autrement dit, «permettre à ce que le législateur puisse mettre des dispositions nouvelles et avoir un parrainage moins lourd pour qu’il ne devienne pas un bouchon, mais au delà de cela préserver la dignité du scrutin».
Pour Ngouda Mboup, il faut revoir le taux applicable au niveau des collectivités locales. «Cela permettrait d’avoir des élections locales bien disputées et de préserver le critère démocratique. Il faut même revoir le taux applicable au niveau des collectivités locales parce qu’il est très faible : entre 0,5 et 1%. Si on a une commune de 10.000 habitants, on aura besoin de 100 parrains et cela est très facile. En une journée, on peut collecter le nombre de parrains requis. C’est impératif de revoir les lois, sinon c’est impossible de l’appliquer», tranche l’enseignant-chercheur. Pour ce qui est des recomman dations, Ngouda Mboup préconise la mise en place d’une Commission nationale de contrôle des parrainages. «Le contrôle des parrainages est le travail d’une commission, mais pas le travail des juridictions. Soit on confie le contrôle des parrainages à la Cena en renforçant ses prérogatives, soit on prend une autre option novatrice qui est la création d’une Commission nationale de vérification et de contrôle des parrainages ; ce qui permettra de remédier à une anomalie de la loi qui est de doubler le contentieux des parrainages». D’entrée, le secrétaire exécutif de l’Ong 3D Moundiaye Cisse a tenu à présenter ce recueil comme une contribution de la société civile au dialogue politique. «Nous sommes présents et nous devons apporter une contribution dénudée de toute connotation partisane. Dans le dialogue politique, nous avons des acteurs politiques avec des intérêts différents. En tant qu’acteurs de la société civile, nous avons estimé que nous devons pouvoir faire des propositions qui ne mettent en avant que l’intérêt des électeurs», souligne M.Cissé qui estime cependant que des propositions sur le parrainage et le financement des partis politiques ont été faites.
Le BULLETIN UNiQUE FERa écONOMiSeR PLUS De 5 MiLLIARDS FCFA
«Nous avons réfléchi sur le mode d’élection des maires et des exécutifs territoriaux de façon générale. D’autant que cela a été un combat de la société civile pour que les maires soient élus au suffrage universel direct. Nous avons également réfléchi sur le bulletin unique en montrant que s’il est appliqué pour des élections avec plus de 5 candidats, on pourra faire des économies de plus de 5 milliards Fcfa», révèle Moundiaye Cissé. Pour ce qui est du parrainage, indique le leader de l’Ong 3D, il sera impossible de l‘appliquer lors des prochaines élections locales. «Il faut forcément procéder à des réformes, parce qu’au niveau national, nous avons constaté que le parrainage concernait que 27 candidats à la candidature, ensuite on est arrivé à 5 candidats. Et pourtant, c’était problématique pour le Conseil constitutionnel qui est bien outillé. L’appliquer lors des locales où on peut se retrouver avec plus de 2.000 listes, ce serait catastrophique», alerte Moundiaye Cissé. A défaut de mettre les moyens qu’il faut, ajoute-t-il, parrainage doit être abandonné aux élections locales. «Il faut mettre en place une plateforme digitale qui permettra de gérer les dépôts des candidatures sans pour autant qu’il y ait bousculade, et de revoir les champs à vérifier. Ensuite, il faut mettre en place une Commission en dehors du Conseil Constitutionnel qui secharge de façon permanente à suivre le processus de parrainage de sorte que même demain pour la présidentielle, le Conseil Constitutionnel ne soit pas à la fois juge et partie», indique Moundiaye Cissé.