ME BABOU SORT DE SA RESERVE
Liberation de Khalifa Sall et Karim Wade, 3eme mandat de Macky, chute de me Wade

Invité dans l’émission dominicale “Grand Jury” sur les ondes de la RFM, Me Babou, avocat à la cour par ailleurs ancien ministre et ancien député sous l’ère Wade et leader du parti Alliance pour l’alternance (Alal) est sorti de sa longue léthargie pour se prononcer sur les cas de Karim Meissa Wade et de Khalifa Ababacar Sall , tous deux ayant des démêlés avec dame justice, l’impossibilité pour Macky Sall de briguer un 3ème mandat mais aussi sur l’implication de l’ancien ministre de l’Intérieur Ousmane Ngom dans la chute de Me Wade
UNE LOI « EZZAN BIS »
Amnistier Khalifa Ababacar Sall, ancien maire de la commune de Dakar et Karim Meissa Wade, fils de l’ancien Président Abdoulaye Wade tout en accordant une sortie honorable au Président Macky Sall en protégeant ses arriéres est l’équation à double inconnue que se propose de résoudre Me Babou, ancien ministre, avocat à la cour et leader de Alal. Pour y parvenir, la robe noire propose une formule magique à travers une loi «Ezzan bis».
Alors que quelques sceptiques spéculaient sur le fait que la poignée de mains échangée entre Me Wade et Macky lors de l’inauguration de la mosquée Massalikul Jinaan en présence du Khalife général des mourides Serigne Mountakha Mbacké serait le début ou non d’une nouvelle ère, Me Babou lui, demeure catégorique. «La décrispation ne peut passer que par une amnistie et l’amnistie efface tout. Mais attention, de quelle amnistie il s’agira? Croyez-vous que le Président Macky Sall va amnistier Khalifa Sall et Karim Wade?
Et demain pour lui, et demain? Il va finir en 2024. Il ne le fera jamais». Ce que moi, je recommande, c’est une amnistie générale à la manière de l’affaire Me Babacar Seye, une loi Ezzan bis». L’avocat de poursuivre : «cela veut dire une amnistie qui va permettre à Khalifa d’être propre complètement, Karim Wade idem mais aussi permettre au Président Macky Sall d’assurer ses arrières» Me Babou de présager l’avenir du paysage politique sénégalais «si on veut une entente totale, il ne faut pas que demain non plus, cela se retourne contre Macky Sall ou contre le frère du président Macky Sall. On ne peut pas faire d’omelette sans casser des œufs. Une amnistie globale engloberait tous ces faits pour que nous puissions enfin tourner une page dans l’- histoire de ce pays. La robe noire continuera dans sa logique en mettant en garde : “s’il n’y a pas une amnistie générale dans ce pays, ce sera toujours la même chose. On va revenir sur les mêmes faits et il n’y aura pas de concorde. Mais d’autres pays l’ont réussi et pour y parvenir, il faudrait que toutes les parties aient des garanties, le camp de l’opposition comme celui du pouvoir”
UN 3E MANDAT EN 2024
A la question sur un troisième mandat de Macky Sall, Me Babou déclarera sans ambages qu’ “au Sénégal, la forme républicaine ne peut pas être changée. C’est fini, personne ne peut y toucher. Personne ne peut plus faire deux mandats consécutifs. Sous l’empire de cette nouvelle Constitution, le président Macky Sall a déjà fait un mandat et un 2e mandat. Donc, ça ne se discute pas».
OUSMANE NGOM, SOURCE DE LA CHUTE DE WADE
Par ailleurs, Me Babou a confié que l’ancien ministre de l’Intérieur Ousmane Ngom a précipité sa chute de M Wade le 23 juin en lui conseillant de faire promulguer le projet de loi modifiant la constitution d’alors qui prévoyait de réduire de 25 % le nombre de voix nécessaires pour être réélu. “J’ai été le premier à dire au président de l’Assemblée nationale Mamadou Seck à la fin des travaux de la commission si vous présentez cette loi à l’Assemblée nationale, le chef de l’Etat sera désavoué, c’était le mercredi 22 juin. Et Monsieur Seck a appelé Me Wade qui nous a reçus». Me Babou de conclure dans sa confidence : «Mamadou Seck, Doudou Wade et moi sommes allés à la présidence et Ousmane Ngom nous a rejoints. Et jusqu’à présent, on se pose des questions que faisait Ousmane Ngom là-bas, car il n’était pas le ministre de la tutelle. J’ai dit M. le président, les Sénégalais ne sont pas d’accord avec votre projet. Votre majorité pense que cette loi, c’est pour votre fils Karim. Mais Ousmane Ngom a dit M. le président c’est un bon projet, il suffit d’augmenter tout simplement le pourcentage, on peut aller de 25 à 30%. Même Doudou Wade s’était tu, y compris le président de l’Assemblée nationale. Je le dis sur mon honneur, c’est Ousmane Ngom qui a influencé le président Abdoulaye Wade et il a continué dans sa lancée, on a vu ce qui est arrivé »