MOUSTAPHA NIASSE PERD LE NORD AMÉRIQUE
Dénonçant un manque de considération notoire et une gestion solitaire du parti, la Coordination de l’AFP de l’Amérique du Nord (Canada et Etats-Unis) a démissionné collectivement de la formation progressiste que dirige depuis 22 ans Moustapha Niasse

C’est un pacte de confiance qui date de l’appel du 16 juin1999 qui a pris fin hier. Dénonçant en effet un manque de considération notoire et une gestion solitaire du parti, la Coordination de l’Alliance des Forces de Progrès (Afp) de l’Amérique du Nord (Canada et Etats-Unis) a démissionné collectivement de la formation progressiste que dirige depuis 22 ans Moustapha Niasse.
Alors que la direction du parti s’était réunie le matin pour célébrer l’appel du 16 juin 1996 prononcé par son inamovible secrétaire général, Moustapha Niasse, la coordination de l’Alliance des Forces de Progrès (Afp) de l’Amérique du Nord a pris le relais le soir. Mais contrairement à leurs camarades, Barham Thiam, Alioune Sarr respectivement coordonnateur et secrétaire général de l’Afp Amérique du Nord n’ont pas tressé des lauriers au président de l’Assemblée nationale.
En effet, ils ont annoncé leur départ collectif du navire progressiste. «C’est avec beaucoup de regret que la Coordination Alliance des Forces de Progrès (Afp) Amérique du Nord présente sa démission collective au Parti, à partir de la réception de cette lettre», annoncent-ils à la presse. Ils ont tenu à rappeler à Moustapha Niasse qu’après des décennies de militantisme, d’engagement et de lutte, «il est malheureux de constater que ce parti que nous avions créé ensemble, n’incarne plus les valeurs et les principes qui donnaient de l’espoir aux Sénégalais». Ils estiment que leur décision de démissionner de l’Afp est mûrement réfléchie. «Elle est la suite logique de plusieurs alertes faites depuis des années sur la gestion criarde du Parti », soulignent rappellent Barham Thiam et Cie avant de se désoler que «toutes ces remarques n’aient malheureusement pas trouvé une oreille attentive. Lors de notre rencontre au Canada en 2017, nous avions alerté sur l’état léthargique du Parti, le manque de communication, de considération envers certains militants, surtout ceux qui ont lutté pendant toute leur jeunesse pour ce Parti.
À la sortie de cette rencontre, nous avions espéré voir des changements. Mais hélas, rien de concret n’a été fait !». Les démissionnaires indiquent que le pacte d’allégeance de l’Afp que son secrétaire général a fait au Président Macky Sall dans le cadre du Benno Bokk Yakaar sans pour autant consulter la base a causé la frustration de beaucoup de militants. «Cette démarche solitaire non concertée est en porte à faux avec les principes directeurs du parti», pestent-ils. Ils ajoutent qu’une énième alerte avait été faite avec la suspension de leurs activités au sein du parti, mais force est de constater que la réalité interne de l’Alliance ne constitue pas la priorité de Moustapha Niasse. «Lors de la déclaration historique du 16 juin 1999, le président Moustapha Niasse avait dit : «J’ai choisi l’espoir». Aujourd’hui, il est malheureux de constater que nous n’avons plus d’espoir. L’Afp n’incarne plus les valeurs, l’éthique et le patriotisme qui avaient cristallisé l’adhésion de bon nombre de Sénégalais et Sénégalaises. Nous sommes au regret de constater que ce parti que nous avons vu naître, ne convainc plus et ne mobilise plus.
Dans ses actions de tous les jours, l’Afp ne tient pas compte des opinions et ambitions des jeunes qui ont mené toutes les batailles pour faire exister et implanter le parti à travers le pays et à l’étranger», fustigent les démissionnaires qui recommandent un nouveau cadre à leurs anciens camarades, une nouvelle orientation pour un Sénégal de rêve et d’espoir.