OUSMANE SONKO REPREND LES HOSTILITÉS
Il a qualifié la commission d’enquête annoncée par le gouvernement de parodie de justice, mis en garde le régime sur l’utilisation de l’affaire Sweet-Beauty comme une arme politique afin de compromettre son casier judiciaire

Ousmane Sonko reprend la parole. Dans une déclaration fleuve diffusée sur page Facebook, le leader de Pastef / Les Patriotes s’est longuement exprimé sur les événements de mars 2021. Il a qualifié la commission d’enquête annoncée par le gouvernement de parodie de justice, mis en garde le régime sur l’utilisation de l’affaire Sweet-Beauty comme une arme politique afin de compromettre son casier judiciaire et l’empêcher de se présenter en 2024.
Ousmane Sonko est revenu à la charge pour mettre le Président Macky Sall et son régime en garde. D’emblée, le leader de Pastef / Les Patriotes qualifie de simulacre la création d’une commission d’enquête sur les dizaines de décès enregistrés lors des dernières émeutes qui ont secoué le Sénégal. « C’est l’impunité qui fait que des gens continuent de tomber sous les balles dans des manifestations. Quand on accuse une personne de meurtre, on doit saisir le procureur pour ouvrir le dossier. Mais, ils ont préféré ouvrir une commission d’enquête.
D’ailleurs, ils n’ont même pas osé expliquer en Wolof ce qui signifie la commission d’enquête. Cette commission n’est qu’un simulacre pour enterrer définitivement le dossier », déballe l’ancien inspecteur des impôts et domaine qui en veut pour preuves les discours tenus par les proches de Macky qui disent que c’est lui qui a tué toutes les personnes décédées lors de ces événements. Pour lui, le seul objectif de cette commission c’est de plaire aux organisations des droits de l’homme et internationales. Il a indiqué que dans les jours à venir, le M2D va présenter son mémorandum au peuple sénégalais. Et après, ils vont déposer une plainte devant les juridictions nationales. Puis, après cette étape, le M2D va porter le dossier au niveau des juridictions internationales. «Tôt ou tard, toutes les personnes impliquées rendront compte un jour de leurs actes devant un tribunal», avertit le leader du Pastef / Les Patriotes.
Revenant sur le volet judiciaire de l’affaire Sweet Beauty et son placement sous contrôle judiciaire, Ousmane Sonko se dit très pressé d’aller en procès pour vider rapidement l’affaire. « Nous n’allons pas leur permettre de vouloir faire de cette affaire une arme politique pour me harceler avec cela. Je ne vais pas l’accepter. Je suis un homme politique. Je ne vais pas leur permettre de m’empêcher de dérouler mes activités en confisquant mon passeport », clame-t-il. Plus loin, il ajoute, puisque, que le Juge en charge du dossier est décédé, que celui qui va hériter du dossier fait tout pour tenir le procès. « Parce que le dossier est vide.Nous sommes en phase d’instruction. Si la procédure est bien conduite, le dossier va être classé. Je ne vais pas leur permettre d’escamoter une procédure dans le seul but de me condamner et compromettre mon casier judiciaire. Après Dieu et ceux de mon parti, je ne vois quelqu’un qui pourra m’empêcher de me représenter en 2024. S’il pense que c’est avec sa justice qu’il veut m’empêcher d’être candidat, il se trompe lourdement », renchérit l’opposant.
«ON NE CREE PAS D’EMPLOIS A COUP DE MILLIARDS»
Sur le plan de financement de l’emploi de la jeunesse annoncé par le Chef de l’Etat, Ousmane Sonko estime que l’emploi ne se crée pas à coup de milliards. « Il n’y a que les gens qui n’ont pas de vision qui pensent comme cela. Pour qu’il y ait d’emplois, il faut d’abord créer des conditions économiques pour que le secteur privé prioritairement puisse en contribuer », dit-t-il. « Aujourd’hui, on a annoncé le recrutement de 3000 personnes dans la police. L’autre solution face au manque d’emploi, on parle de reboisement. Si on termine de reboiser qu’est-ce que les jeunes vont faire ? C’est de la poudre aux yeux. Un président qui est là depuis 9 ans sans rien faire face à l’ampleur du chômage n’eut été les récents événements ne peut plus faire de résultats», vocifère Ousmane Sonko.
Sur le discours ethnique, Sonko croit savoir que c’est le seul argument dont dispose le régime pour se défendre. Pour lui, c’est le brassage ethnique qui faitle charme du Sénégal. « Tout le monde sait que les discours ethniques sont mauvais pour une nation. Ces discours sont dangereux pour la stabilité de la nation. Et ce discours, il n’y a que Macky Sall et son régime qui tiennent ce discours », dit-il en ajoutant que s’il avait eu une certaine attitude, lors des manifs, Macky n’allait plus être président. Parce qu’il y aurait eu une effusion de sang ou un coup d’Etat militaire. « Nous sommes des démocrates. Un coup d’Etat n’est pas bon signe pour un pays. Maintenant, il faut l’accompagner à finir son mandat. Cela ne veut pas dire qu’il a carte blanche de faire tout ce qu’il veut. Mais, il n’est plus question de 3ième mandat. S’il plaît à Dieu, il va faire son mandat. Après des élections vont être organisées et les Sénégalais choisiront leur président. Ce sont les ressources naturelles qui font que le régime veut s’agripper au pouvoir», conclut-il.
GESTION DES DENIERS PUBLICS : Sonko déterre un autre scandale
Ousmane Sonko n’entend pas démissionner de son poste de député. Même si son immunité parlementaire a été levée récemment, le président du Pastef / Les Patriotes veut continuer de représenter le peuple. De ce fait, l’opposant promet de s’adresser aux Sénégalais avec des preuves à l’appui sur l’affaire des 94 milliards et de 26 autres dossiers portant sur des détournements de deniers publics. « Je vais revenir sur le dossier des 94 milliards. J’avais saisi le Procureur et les doyens des Juges.
Le Procureur n’a jamais parlé du dossier et le doyen des juges avait classé le dossier sans suite. Heureusement que j’avais saisi l’IGE et l’OFNAC. J’ai été confirmé dans mes dires par l’OFNAC qui révèle aussi d’autres scandales», renseigne le leader des «Patriotes». Mieux, l’opposant indique que l’Ofnac ne s’est pas juste arrêté sur ce dossier uniquement. «Il a encore sorti 26 autres dossiers qui portent des détournements de deniers publics», révèle Ousmane Sonko qui ajoute avoir recontacté la Directrice de l’Office national de lutte contre la corruption pour la suite qu’elle a réservée à sa plainte. «Et, elle m’a fait savoir que l’Ofnac a remis son rapport au Procureur depuis octobre 2019. Et depuis lors, Serigne Bassirou Guèye a posé son coude sur le dossier.
L’Ofnac a demandé l’ouverture de poursuites judiciaires contre les personnes concernées. Je vais en parler dans les jours à venir avec des preuves à l’appui. Ils ont détourné des milliards sous la complicité de Macky Sall», s’engage l’ancien inspecteur des impôts et domaine qui ajoute qu’il parlerait aussi des questions des phosphates de Matam et des dossiers qui concernent le patrimoine immobilier vendu en centre-ville par le pouvoir en place. « Dans les jours à venir, je vais m’adresser au peuple sénégalais en tant que député. Et je pense que c’est mieux d’aller à l’Assemblée nationale et de chamailler avec des gens qui ne comprennent pas les enjeux », se fait entendre.
Sous ce rapport, il ajoute qu’il ne va pas démissionner de son mandat de député. Mais, cette fois, il va l’exercer d’une autre manière. « A la place de mes 5 minutes devant le perchoir, je vais organiser des conférences de presse pour s’adresser au peuple sénégalais. Dans les jours à venir, je vais convier une conférence de presse en tant que député pour s’exprimer sur les dossiers brulants de l’heure », indique-t-il.