À PROPOS DE LA RENCONTRE SONKO-UMS
Les révélations sur les "réactions violentes" des magistrats face à une possible rencontre avec le Premier ministre font grand bruit dans la presse. Mais la Primature insiste : l'initiative relevait d'une démarche personnelle de son conseiller juridique

(SenePlus) - Après les révélations du Quotidien et d'une bonne partie de la presse ce lundi 7 juillet 2025 sur les tensions au sein de l'Union des magistrats du Sénégal (UMS) et les "réactions très violentes" des magistrats face à une possible rencontre avec le Premier ministre Ousmane Sonko, la Primature a tenu à apporter des clarifications cruciales sur les véritables circonstances de cette initiative, révèle Le Soleil.
Selon les informations rapportées par Le Quotidien et reprises par plusieurs médias, les déclarations d'Ousmane Sonko du 1er juillet dernier avaient provoqué un tollé au sein de la magistrature. Le Premier ministre avait notamment affirmé que "la Justice est l'un des plus gros problèmes du Sénégal" et que "tous les moyens de la Justice avaient été mobilisés pour l'empêcher d'être candidat à la dernière présidentielle".
Ces propos avaient "soulevé tellement de ressentiment au sein de la magistrature" que le magistrat Alassane Ndiaye, membre du cabinet du Premier ministre et de l'UMS, avait pris l'initiative de proposer une rencontre d'explication, selon les informations du Quotidien.
La presse avait révélé que lorsque la proposition de rencontre fut soumise à la base de l'UMS via leur groupe WhatsApp, "les réactions ont été très violentes". Le Quotidien rapportait que "la base, de manière générale, a été très hostile à l'idée d'une rencontre de l'UMS avec le Premier ministre".
Certains magistrats avaient même exigé, "en préalable à toute rencontre, des excuses publiques de Ousmane Sonko", tandis que d'autres évoquaient un possible "coup fourré" de la part du leader de Pastef, selon les informations circulant dans les médias.
Les clarifications de la Primature : une initiative personnelle
Face à ces révélations médiatiques, la Primature a tenu à rétablir la vérité auprès du Soleil. "D'emblée, il convient de souligner que le Premier ministre n'a pas été demandeur d'une telle rencontre", explique un interlocuteur de la Primature au quotidien.
Contrairement aux interprétations qui avaient circulé, "il ne s'agissait pas d'une demande formelle du chef du gouvernement, ni d'une sollicitation de l'UMS, mais d'une démarche personnelle de son conseiller juridique", précise la Primature selon Le Soleil.
La Primature a expliqué au Soleil que cette initiative "est née d'une proposition personnelle de son conseiller juridique à la Primature, magistrat et membre de l'UMS, qui, de son propre chef, a estimé qu'il serait utile, dans une dynamique républicaine, que le chef du gouvernement et chef de l'administration puisse rencontrer les acteurs du secteur de la justice".
Cette version officielle confirme partiellement les informations du Quotidien sur le rôle d'Alassane Ndiaye, mais nuance fortement l'interprétation d'une demande institutionnelle.
Selon les clarifications rapportées par Le Soleil, la rencontre devait se tenir le mercredi 9 juillet. "Le conseiller juridique a présenté sa proposition au Premier ministre, qui a marqué son accord de principe, dans l'esprit d'un dialogue ouvert avec toutes les composantes de la justice".
"Dans la foulée, il a contacté le président de l'UMS, qui a également donné son accord de principe, sous réserve d'échanger avec ses collègues", détaille la Primature au quotidien.
La confirmation du rejet par l'UMS
Les clarifications de la Primature confirment les informations précédemment rapportées par la presse sur le rejet de la rencontre. "Lorsque cet accord du président de l'UMS a été soumis à l'ensemble des membres du bureau de l'UMS, une bonne partie a estimé que le moment n'était pas opportun", selon Le Soleil.
Les membres avaient invoqué "la fin de mandat du bureau actuel" et jugé préférable "d'attendre la prochaine assemblée générale de l'UMS prévue d'ici septembre", confirmant ainsi les informations du Quotidien sur la résolution finale du bureau exécutif.
La presse avait révélé qu'Alassane Ndiaye était intervenu dans le groupe WhatsApp de l'UMS pour "recadrer les choses et assumer la responsabilité de la rencontre", estimant qu'il fallait "mettre fin à ce climat délétère entre l'Exécutif et le Judiciaire".
Malgré son plaidoyer selon lequel une rencontre aurait "plus d'effets positifs que des échanges par presse interposée", le bureau exécutif de l'UMS avait maintenu sa position, estimant que "l'inopportunité (de la rencontre avec le PM) dans un contexte que nous n'avons pas créé est indiscutable".
Concluant ses clarifications, la Primature a insisté auprès du Soleil sur le caractère libre de cette démarche. "Ni le Premier ministre, ni l'UMS n'ont formulé une quelconque demande" pour une rencontre. L'initiative était "strictement personnelle, et elle a été portée de manière républicaine, sans pression ni obligation".
"Si l'UMS estime qu'il convient d'attendre la mise en place de sa nouvelle équipe dirigeante, cela relève de sa pleine autonomie", a conclu la Primature, selon Le Soleil.