QUI POUR REMPLACER SONKO ?
"À moins que le pouvoir ne verse de l’eau dans son vin et règle l’affaire Sweet Beauté de manière politique, la participation du leader de Pastef à la présidentielle est compromise. Mis hors course, cela peut profiter certainement aux candidats de Yewwi"

Question posée par WalfQuotidien à Dakar ce matin : « à moins que le pouvoir (sénégalais) ne verse de l’eau dans son vin et règle l’affaire Sweet Beauté de manière politique, la participation d’Ousmane Sonko à la présidentielle de 2024 est compromise. Mis hors course, cela peut profiter certainement aux candidats de Yewwi (le regroupement de l’opposition) qui ont d’ores et déjà présenté leur candidature. Il s’agit de Khalifa Sall, Déthié Fall et Malick Gakou, qui ont une envergure nationale. Sonko, avec son leadership reconnu, pourrait ainsi jouer le rôle de faiseur de roi. » Mais, « logiquement, pointe encore WalfQuotidien, c’est Birame Souley Diop qui devrait prendre les rênes du Pastef, le parti de Sonko, et probablement être propulsé futur candidat. »
Pourquoi Ousmane Sonko n’a-t-il toujours pas été arrêté ?
Par ailleurs, l’opposant est toujours assigné à résidence depuis maintenant plus de trois semaines. Jeune Afrique s’interroge : « pourquoi Ousmane Sonko n’a-t-il toujours pas été arrêté ? (…) Condamné le 1er juin à deux ans de prison ferme, l’opposant sénégalais ne s’est toujours pas vu notifier le jugement rendu par la chambre criminelle de Dakar. Combien de temps cela peut-il durer ? »
La justice sénégalaise prend son temps : « le jugement n’aurait toujours pas été rédigé. » Et Jeune Afrique de s’interroger : « l’État hésite-t-il à faire arrêter l’opposant, alors que la nouvelle de sa condamnation a enflammé le pays pendant plusieurs jours, entraîné la mort d’une vingtaine de personnes et provoqué des centaines d’arrestations ? Le chroniqueur judiciaire Daouda Mine, interrogé par le site panafricain, évoque une autre possibilité, qui découlerait de la pression liée à cette affaire : 'Les juges savent que leur jugement sera disséqué et analysé. Les avocats de la défense ne vont pas se priver, pointe-t-il, de démonter pièce par pièce les arguments de la chambre criminelle. Il leur faut prendre le temps de trouver des arguments imbattables'. » D’autant, souligne encore JA, que « le délit de corruption de la jeunesse finalement retenu dans le cadre de ce procès pour viol fait l’objet de nombreuses critiques et commentaires. »
Enfin, remarque le site panafricain, « reste encore une autre possibilité : celle où le jugement ne serait finalement jamais rédigé ou jamais exécuté. C’est notamment le cas pour le coaccusé de Karim Wade, Bibo Bourgi. Il avait été condamné par la Cour de répression de l’enrichissement illicite à six ans de prison, mais le jugement le concernant n’a jamais été exécuté et il n’a jamais été mis en prison. »