«ON S’ATTENDAIT DAVANTAGE A UN SCORE PLUS ETRIQUE»
Mais 59% me parait un taux énorme. Cela est peut-être lié au fait que dans les zones qu’il a eu à mettre dans son giron, Macky Sall a eu des écarts très gros comme par exemple au Fouta et à Fatick.

«Le débat sur le premier tour et le second tour vient d’être tranché avec la publication des résultats provisoires. Ce débat est derrière nous. Le candidat Idrissa Seck qui est classé deuxième vient de parler d’une confiscation de la volonté populaire à travers les résultats qui ont été publiés par la Commission nationale de recensement des votes.
Par contre, il dit qu’il ne fera pas recours. A partir de ce moment-là, il sera peut-être difficile d’avoir les éléments de preuve d’une confiscation de vote. Parce que c’est uniquement avec la saisine du Conseil constitutionnel, même si on peut lui reconnaitre le droit de ne pas avoir confiance au Conseil constitutionnel, c’est ce seul recours qui permettrait de voir sur la base des éléments de preuve qui siéent s’il y a eu confiscation. Sans quoi, il sera difficile d’avoir la thèse d’une confiscation. Je constate en tant qu’observateur que l’écart est trop grand avec presque 59% de l’électorat. D’autant plus grand que l’opposition avait réussi à faire basculer dans son escarcelle des zones à fort électorat comme ce fut le cas d’Idrissa Seck dans la région de Diourbel. On s’est rendu compte que le département de Thiès est retombé dans les mains d’Idrissa Seck même si à l’arrivée, il perd la région. Ousmane Sonko, pour sa part, a fait une razzia dans toute la région Sud. Ceci pouvait laisser entrevoir, même en cas de victoire de Macky Sall au premier tour, un écart moins grand. Mais 59% me parait un taux énorme. Cela est peut-être lié au fait que dans les zones qu’il a eu à mettre dans son giron, Macky Sall a eu des écarts très gros comme par exemple au Fouta et à Fatick. Tout comme également dans le centre du pays à Kaffrine et à Kaolack. Ces écarts peuvent expliquer la différence énorme au plan national. En tant qu’observateur, c’est vraiment cela qui m’intrigue un peu. Comment a-t-il pu gagner avec autant d’écart ? Ce qui ne veut pas dire encore une fois qu’il ne peut pas gagner au premier tour. On s’attendait davantage à un score plus étriqué ».
PERSPECTIVE DES ELECTIONS LOCALES
« Je sais que la majorité politique en tant qu’entité, a des ambitions locales qui peuvent expliquer des tiraillements et même des votes-sanction. Maintenant, pour ce qui est des autres coalitions de l’opposition, il faut voir quel sera le sort qui leur sera réservé. Ousmane Sonko a pu drainer autour de sa candidature Pierre Goudiaby Atépa, Boubacar Camara, Bruno Derneville. Mais est-ce qu’ils vont rester dans cette dynamique lors des élections locales? Cela reste à prouver. D’un autre côté, Idrissa Seck a réussi à rassembler autour de lui une large coalition constituée par 17 recalés de la candidature à la candidature à la présidentielle. Mais est-ce que ces gens vont continuer à cheminer avec lui en perspective des élections locales ? Est-ce qu’ils ne voudront pas, par le biais de leur parti, se présenter à ces élections locales ? Donc, c’est très difficile pour l’instant de se prononcer sur la reconfiguration qu’on aura d’ici les élections locales parce que la situation actuelle pourrait ne pas être figée ».