SONKO MENACÉ PAR LE SYNDROME KHALIFA ?
Analysant la dernière sortie du leader de Pastef, l’enseignant chercheur à l’UGB, Moussa Diaw, pense que Ousmane Sonko a voulu alerter en faisant état de la jurisprudence de l'ancien maire de Dakar

Comme Khalifa Ababacar Sall en son temps, Ousmane Sonko a lui aussi sans doute peur raison d’être conduit au bûcher, condamné et éliminé définitivement de la course à l’avenue Léopold Sédar Senghor en 2024. Sonko serait-il atteint par le syndrome Khalifa ?
Des larmes qui annonçaient son arrestation. Le 5 mars 2017, alors en conférence de presse à l’hôtel de ville de Dakar, assis à côté de Serigne Moustapha Sy, sentant qu’il sera inéluctable emprisonné, le maire de la ville de Dakar, avait fondu en larmes. Il évoquait à cet effet sa vieille mère qui ne comprenait pas les accusations portées contre lui. « Je sais que ma famille a été choquée. Je sais que mes amis ont été choqués (Il sanglote). Je suis désolé. C’est un moment de faiblesse, je l’accepte. Ça n’arrive pas souvent. Il se trouve que ce matin, c’est ma maman malade (Il coupe encore). Elle m’a dit : ‘‘j’espère que ce qu’ils disent, tu ne l’as pas fait?». Et elle a commencé à pleurer. Elle a 86 ans», avait indiqué l’ancien maire de Dakar ce jour-là avant de se ressaisir. Et de souligner que la politique doit se faire dans le fair-play.
Et Sonko crie à la cabale…
Peur de subir les mêmes affres que khalifa Ababacar Sall qui a été gracié le 29 septembre dernier par le président de la République après avoir été condamné à cinq ans de prison ferme puis empêché de prendre part à la présidentielle du 24 février 2019 ? En tout cas, le leader de Pastef crie d’ores et déjà à la cabale. C’était ce dimanche lors de l’inauguration de la permanence départementale du Pastef baptisée Mariama Sagna du nom de la militante patriote assassinée le 6 octobre 2018, à son domicile, à keur Massar. Entouré de ses militants et responsables de la banlieue pikinoise, Ousmane Sonko a révèle qu’une cabale est ourdie contre sa personne. Mieux, l’Inspecteur des Impôts et Domaines radié de la Fonction publique a précisé que ce plan concocté par le régime en place sera mis en branle à compter de vendredi prochain. « L’affaire va commencer à l’assemblée nationale, aller au tribunal et puis retourner à l’Assemblée nationale », a alerté le candidat classé troisième à l’issue de l’élection présidentielle de février dernier. La mine triste, Sonko martèle que le pouvoir est armé d’une volonté manifeste de l’écarter de la présidentielle de 2024. « Toute leur volonté est de coller un motif à Ousmane Sonko pour charger son casier judiciaire et l’empêcher de participer à des élections » a soutenu le leader des Patriotes qui pointe un doigt accusateur vers le président Macky Sall qui, soutient il, serait derrière ce plan ourdi pour sa liquidation. Sans surprise, il a donc invité ses militants à rester sur leurs gardes pour la riposte à ce complot le visant.
PR MOUSSA DIAW « Sonko semble être atteint par le syndrome Khalifa »
Analysant la dernière sortie du leader de Pastef pour Le « Témoin », l’enseignant chercheur à l’Université Gaston Berger de SaintLouis, Moussa Diaw, pense que Ousmane Sonko a voulu alerter en faisant état de la jurisprudence khalifa Sall. « Sa communication est destinée à l’opinion publique. Sonko est en train de sensibiliser l’ensemble des médias, l’opinion et la communauté internationale même s’il semble être aujourd’hui atteint par le syndrome khalifa », décortique le professeur Moussa Diaw qui pense que Sonko a besoin d’être rassuré pour sa sécurité. A en croire le professeur à l’UGB, la plupart des leaders de l’opposition sont victimes de ce système de liquidation. Selon lui, donc, Sonko est en train d’alerter en tenant compte « des menaces notamment des projets de loi pour interdire la candidature de certains qui ont été dans la fonction publique ». Après avoir poussé un profond soupir, l’enseignant en sciences politiques estime que « s’opposer n’est pas facile en Afrique. Parce que toutes les manœuvres susceptibles de vous éliminer sont mises en branle pour vous écarter. À tout moment, les gouvernants feront tout pour vous rendre inapte à une présenter à une élection », conclut le Professeur Moussa Diaw. Sonko va-t-il être arrêté puis condamné pour être ensuite déclaré inapte à se présenter à la prochaine présidentielle comme l’ont été avant lui khalifa Sall et karim Wade ? L’avenir nous le dira…