THIERNO ALASSANE SALL ET SON PARTI INTERPELLENT LE FMI ET LA BANQUE MONDIALE
Entre ironie, constats et diagnostic macroéconomiques, les cadres du parti République des valeurs (Rv) ont usé de toutes les tournures pour décrire la situation économique nationale.

Le Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD) est l’infrastructure qui symbolise l’échec des politiques publiques mises en œuvre par le régime du président Macky Sall. Tel est le diagnostic des cadres du parti République des valeurs (RV) de Thierno Alassane Sall. Ils ont profité de la venue à Dakar de la directrice générale du FMI pour interpeler les dirigeants des institutions de Breton Woods à propos de la gouvernance du président Macky Sall.
Entre ironie, constats et diagnostic macroéconomiques, les cadres du parti République des valeurs (Rv) ont usé de toutes les tournures pour décrire la situation économique nationale. Ce parti créé par l’ancien ministre de l’Energie du président Macky Sall estime que les personnalités (du Fmi et de la Banque mondiale) venues participer à la conférence internationale sur le ‘Développement Durable et Dette Soutenable’ n’auront pas besoin de regarder plus loin que le centre qui les abrite et la zone de Diamniadio pour mesurer l’affaissement de notre gouvernance économique et l’insoutenabilité de la dette publique sous Macky Sall. «Le centre de conférences Abdou Diouf est l’exemple probant d’un projet non productif, non rentable et dont l’impact à court et long-terme sur les finances publiques est négatif. Sa construction a été décrétée par le président Macky Sall pour abriter le sommet de la Francophonie. Il n’y a eu ni étude de faisabilité ni cahier des charges préalables. Le contrat a été octroyé en gré-à-gré à une entreprise turque. Le centre a coûté 35 milliards de F CFA auxquels il faut ajouter les coûts liés à l’aménagement du site et sa connexion à l’autoroute à péage. Le coût total de ce projet tourne autour de 50 milliards de F CFA. Le centre n’a ramené, à ce jour, que de très maigres recettes», dénoncent les cadres de République des Valeurs. A en croire le diagnostic de la cellule économique de la Rv, les prêts qui ont servi à construire cette infrastructure devront être remboursés et les ressources qui y ont été allouées auraient pu servir à résoudre des questions plus pressantes dans l’eau et l’assainissement, la santé, l’éducation, et l’agriculture. Pis, estiment-ils, les investissements publics bâtis dans le sol instable de Diamniadio s’annoncent comme des sables mouvants abyssaux pour nos finances publiques.
Une dette publique triplée en huit ans
« Macky Sall a plus que triplé la dette publique en huit ans au pouvoir. Selon les chiffres du FMI, la dette est passée de 2760 milliards de FCFA en 2011 à 8030 milliards en 2018 et on devrait terminer l’année avec plus de 8854 milliards. Donc, c’est bien sous Macky Sall que la dette a explosé, contrairement aux déclarations récentes du ministre Abdoulaye Daouda Diallo devant le Parlement qui a essayé avec peine de partager les responsabilités avec les régimes précédents », écrivent encore les camarades de Thierno Alassane Sall à propos des emprunts de l’Etat. Un lourd fardeau sur la tête de l’économie nationale et qui fait que notre pays a consacré plus de 40 % de ses recettes budgétaires au service de la dette en 2018. « Pourtant notre pays n’est pas en retard en termes de mobilisation de ressources budgétaires, nous mobilisons l’équivalent de près de 18,7% du PIB (compare a 17,9 % en Côte d’Ivoire et 18,2% au Kenya. Près de 74% de notre dette est externe (source : FMI), ce qui veut dire que nous devons mobiliser des devises importantes pour l’honorer. D’après les cadres du Parti des valeurs, malgré ces emprunts, notre économie n’est pas devenue plus compétitive et reste dominée par les importations. Alors que la dette a augmenté de 290 % depuis 2011, les exportations n’ont augmenté que de 46 %», précisent-ils. A les en croire, les faits donnent aujourd’hui raison à Thierno Alassane Sall malgré les dénis répétés du président Macky Sall et de son ministre des Finances quant à la situation catastrophique des finances publiques et de notre économie.
« Macky Sall, est contraint... vers l’ajustement budgétaire »
ll, la cherté actuelle de la vie au Sénégal découle de l’échec des politiques budgétaires, avec, comme premier responsable, le chef de l’Etat. Ainsi, souligne-t-ils, Macky Sall est contraint à une marche forcée vers l’ajustement budgétaire pour éviter le défaut de paiement et la crise de la dette, ceci à n’importe quel prix économique et social. « Après la hausse des taxes douanières, l’augmentation des prix de l’essence et du gasoil, Macky Sall a récemment augmenté le prix de l’électricité et envoyé le DG de la SENELEC au charbon défendre sa mesure impopulaire et antisociale.