15 ANS D’ATTENTE DU DECRET D’APPLICATION
Ya-t-il encore espoir ? Dans tous les cas, le groupe «Good Deliver» du Sénégal veut bien croire à l’application de la Loi sur la sante de la reproduction au Sénégal

Ya-t-il encore espoir ? Dans tous les cas, le groupe «Good Deliver» du Sénégal veut bien y croire. Car, 15 ans après l’élaboration de la loi 2005-18 du 05 août 2005 relative à la santé de la reproduction au Sénégal, aucun chef d’État n’a songé y poser sa signature jusqu'à la date d’aujourd’hui. Or, même la Mauritanie, une République dite islamique, a son décret d’application et plusieurs textes organisant la santé de la reproduction.
C’est donc pour amener les autorités à agir face à un enjeu si important, que le groupe «Good Déliver» a tenu une séance de rencontre avec plusieurs d’autres acteurs œuvrant dans le même domaine. «C’est une loi qui date de 2005 et c’est une loi obtenue de manière collégiale avec les pays de l’Afrique de l’Ouest», fait savoir Fatou Touré, chargé de porter le plaidoyer du groupe «Good Deliver».
Sage-femme de son État, elle indique que «ce qui dérange, même la Mauritanie qui est un pays islamique à son décret d’application. Il n’y a que le Sénégal et le Togo qui sont à la traine sur la signature du décret d’application». Et de préciser : «concernant cette signature, nous sommes seulement sur le décret portant l’organisation de la planification familiale et les renforcements de la sécurité des produits contraceptifs. Et il est important de préciser que nous ne sommes que sur le domaine de la planification familiale».
Une précision pour faire remarquer la différence entre ledit décret et celui concernant l’avortement. Par ailleurs, elle laisse entendre que «le système de santé du Sénégal est à terre comme plusieurs d’autres pays. Et un système de santé se construit et se renforce par les ressources humaines, les infrastructures, dans la fonctionnalité des structures de santé, dans la création d’autres structures de santé pour rendre disponible l’offre de service et il se renforce également dans son organisation de manière globale à partir des textes de loi, des normes».
Soulignant que «cela est fondamental. Et c’est la raison pour laquelle on appelle le Chef de l’État qui le seul habilité a signé ce décret d’application. Cela fait 15 ans que nous courrons derrière la signature du décret portant sur la planification familiale, l’organisation des compétences et la sécurisation des produits contraceptifs». En outre, plusieurs intervenants lors de cette rencontre avec la presse ont fait remarquer la recrudescence des grossesses précoces et des viols dans ce contexte de pandémie du nouveau coronavirus conduisant à un semi confinement. « Il y a eu beaucoup de facteurs qui ont affectés la santé de reproduction des adolescents » soutient Fatou Toué. Et dans une note d’allocution à l’adresse des autorités, de poursuivre : «il faut une augmentation du budget alloué aux jeunes dans le cadre de la santé de la reproduction et la signature du décret d’application sur la loi sur la santé reproductive portant la planification familiale. C’est fondamental!»