60% DES MALADIES INFECTIEUSES HUMAINES CONNUES SONT D’ORIGINE ANIMALE
Renforcer la capacité des acteurs des médias et des communicants sur l’approche One Health ou une Seule santé, tel est l’objectif visé par l’atelier de formation initié hier par le Haut Conseil National de la Sécurité Sanitaire Mondiale

Renforcer la capacité des acteurs des médias et des communicants sur l’approche One Health ou une Seule santé, tel est l’objectif visé par l’atelier de formation initié hier par le Haut Conseil National de la Sécurité Sanitaire Mondiale, en partenariat avec Breakthrough action. Lors de cette rencontre tenue au Service National de l’Education et de l’Information pour la santé (Sneips), les experts ont indiqué que 60% des maladies infectieuses humaines connues et 75% des maladies émergentes ou réémergentes sont d’origine animale.
Au 21e siècle, les crises sanitaires comme l’influenza aviaire hautement pathogène A/H5N1, le syndrome respiratoire aigu ou sévère (Sars), l’encéphalopathie spongiforme bovine ou maladie de la vache folle, les fièvres hémorragiques comme Ebola, la fièvre de la vallée du Rift, la fièvre de Crimée Congo, la fièvre de Lassa etc. qui se sont succédé sur notre planète, ont fini par convaincre les autorités étatiques, les chercheurs et les organisations internationales de la nécessité de fédérer les forces, en vue d’apporter des solutions durables pour la prévention, la détection rapide, la réponse efficace et le rétablissement des situations d’urgences. Certains phénomènes comme les changements climatiques, les pollutions atmosphériques, les agressions des écosystèmes, la perte de la biodiversité, les inondations et les catastrophes naturelles sont de nature à exacerber ou à précipiter l’émergence de dangers sanitaires. Les facteurs de risques d’émergence de maladies pandémiques sont désormais difficiles à contrôler.
Promue par l’Oms, l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (Oie) et la Fao, l’approche One Health (Seule Santé) favorise une meilleure gestion des maladies zoonotiques ou émergentes, car 60% des maladies infectieuses humaines connues et 75% des maladies émergentes ou ré-émergentes sont d’origine animale. 80% des agents pouvant avoir une utilisation bioterroriste potentiel sont des agents pathogènes zoonotiques, selon le haut conseil national de la sécurité mondiale. Cette initiative promeut une approche intégrée et holistique de la santé humaine, animale et environnementale pour une lutte efficace contre les maladies émergentes à risque pandémique. Cette gestion sanitaire collective implique donc une prise en compte des points de vue médicaux, vétérinaires, environnementaux et socio-économiques dans la gestion ou la prévention des risques sanitaires.
C’est dans ce sens que la secrétaire permanente duHaut Conseil de Sécurité Sanitaire Mondial One Health, Dr Adjaratou Ndiaye, estime que depuis 2017, le Sénégal a mis en place un cadre structurel de haut niveau. «Il faut noter qu’un virus peut faire le tour du monde à travers l’écosystème, l’environnement des animaux, des humains entre autres. Nous n’avons plus besoin d’aller loin pour comprendre que c’est possible, la pandémie à coronavirus a fini par le démontrer et on comprend maintenant qu’un problème sanitaire peut toujours avoir une dimension mondiale», souligne-t-il. Poursuivant, elle indique que la stratégie de One Healt prend en commun la santé animale, celle de l’environnement et des humaine. La particularité du Sénégal est d’ajouter la sécurité civile et celle publique.
Au delà de cela, il y a aussi la radioprotection de la sécurité nutritionnelle et alimentaire. «Après ce que le monde a vécu avec Ebola, Nous avons compris que la sécurité mondiale doit englober la sécurité sociale mais aussi prendre en compte le volet économique. La Covid-19 nous a fait comprendre également que l’approche communautaire est à prendre en compte. Quelle que soit la stratégie qu’on peut avoir, sans engagement communautaire, cela ne sert à rien pratiquement. L’implication de tous est important», soutient-elle.
Cependant, elle estime qu’ils vont réussir cette approche One Health le jour où une infirmière dans l’une des zones les plus reculées du Sénégal pourra poser des questions à une patiente qu’il reçoit en consultation concernant la santé animale et la santé environnementale. Et «Vice-versa, que l’expert en santé animale puisse renseigner sur la santé humaine aux éleveurs, surtout sur les zoonoses, les maladies qui se transmettent entre les humains et les animaux. Voilà entre autres les défis».