ENTRE DEFICIT DE SPECIALISTES ET AUGMENTATION DES TUMEURS CEREBRALES
Le Sénégal traine une insuffisance de neurochirurgiens. Il en compte une vingtaine pour 15 millions d’habitants. Ce déficit contraste avec l’augmentation des tumeurs cérébrales qui touchent de plus en plus des sujets jeunes.

Une rencontre scientifique a réuni récemment, à Dakar, de nombreux experts nationaux et internationaux de la neurochirurgie. Organisée par la Société sénégalaise de neurochirurgie (Ssnc), en collaboration avec la Société française de neurochirurgie, elle a servi de cadre au chef de la clinique neurochirurgicale du Centre hospitalier national et universitaire de Fann, le Pr Seydou Boubakar Badiane, pour déplorer le manque de neurochirurgiens dans notre pays. « Le Sénégal compte une vingtaine de neurochirurgiens pour une population d’environ 15 millions d’habitants.
C’est vraiment peu », a-t-il regretté à l’ouverture du 14ème Cours international et francophone de neurochirurgie. Cette année, le cours porte, selon M. Badiane, par ailleurs président de la Ssnc, sur les traumatismes crâniens et médullaires. «C’est un cours de haut niveau qui participe à la formation des jeunes neurochirurgiens africains inscrits en Des de Neurochirurgie à l’Ucad. D’où l’intervention de nombreux experts internationaux à travers des conférences et communications orales et affichées», a-t-il indiqué. Dans sa communication, le spécialiste a soutenu que la traumatologie vertèbre-médullaire est responsable de nombreux décès et d’invalidités dans le monde. A l’en croire, celle-ci touche en général la population jeune.
Le Pr Seydou Boubakar Badiane a informé que son impact socio-économique reste non négligeable malgré les nets progrès réalisés dans leur prise en charge. L’universitaire a, en outre, fait savoir que l’hydrocéphalie et les tumeurs cérébrales constituent des problèmes de santé publique au Sénégal. «Les tumeurs cérébrales se développent à l’intérieur de la boîte crânienne qui intéresse le cerveau et ses enveloppes. Pendant longtemps, le diagnostic est resté difficile. Aujourd’hui encore, il continue de poser des problèmes de prise en charge dans nos pays, si nous tenons compte des plateaux techniques dont nous disposons », a-t-il déclaré.
M. Badiane a souligné que l’hydrocéphalie, (une pathologie surtout pédiatrique), dans sa forme malformation, pose en même temps la problématique du suivi des grossesses. «Les enfants atteints ont des têtes volumineuses. Ceci est lié soi
t à des malformations du système nerveux, soit à des infections, en particulier des complications de la méningite», a-t-il développé. Pour une meilleure prise en charge de la pathologie, le président de la Ssnc a recommandé la formation des spécialités. Abondant dans le même sens, le président de la Société française de neurochirurgie, le Pr Philippe Cornu a déclaré que l’hydrocéphalie, tout comme les tumeurs cérébrales, pose un réel problème de santé publique. «L’hydrocéphalie est une pathologie internationale. On arrive à d’excellents résultats quand les indications sont franches et permettent d’accéder à un traitement. Parfois, des résultats intermédiaires ou des difficultés au niveau technique se posent dans la pérennité des systèmes qui sont implantés», at-il indiqué.