IL Y A TROP DE RECRIMINATIONS DANS LA SANTE
Le système de santé sénégalais est confronté à de nombreux défis. C’est dans ce sens que le Delivery unit a été mis en place pour apporter des réponses concrètes.

Une rencontre de partage du rôle de Delivery unit dans l’agenda national de transformation s’est déroulé hier, dans la capitale sénégalaise. Il s’agit de mettre en lumière le rôle stratégique de la Delivery unit du ministère de la Santé nouvellement mise en place pour piloter et accélérer la mise en œuvre des priorités de transformation du système de santé.
Le système de santé sénégalais est confronté à de nombreux défis. C’est dans ce sens que le Delivery unit a été mis en place pour apporter des réponses concrètes. Présidant la rencontre de partage du rôle de Delivery unit dans l’agenda national de transformation, le ministre d’Etat auprès du président de la République chargé du suivi, du pilotage et de l’évaluation de l’agenda national de transformation Sénégal 2050, Mohamed Al Aminou Lô, n’a pas porté de gant pour poser un diagnostic sans précédent du système de santé. «Nous n'avons pas le temps. Les jeunes sont pressés. La population est pressée. En matière de santé, il y a trop de récriminations. Il nous faut donc une transformation rapide, structurée et effective de notre système de santé», a relevé M. Lo. A l’en croire, le gouvernement ne se contentera plus de projets et de programmes qui sont terminés. «Nous voulons que l'impact et essentiellement les impacts soient les objectifs de développement durable. Au Sénégal, les ambitions sont fortes, mais force est de reconnaître que la population n'a pas déjà réglé sur la pyramide de Maslow», explique t-il.
Selon lui, il faut considérer la santé qui est un élément moteur. «Quand on est malade, on n'a pas de soucis, on n'a qu'un seul souci, c'est de trouver la santé. L'ambition est donc sans équivoque. Il nous faut mettre un terme à cet empressement des jeunes de prendre les pirogues. Ils se sont battus pour que le changement arrive. Ils se sont battus pour qu'une nouvelle gouvernance s'installe. Ils ont donc le droit légitime de nous réclamer les résultats rapidement. Et nous n'avons pas la possibilité de dire qu'on attendra, non, il n'y a rien à attendre. Il faut accélérer, il faut délivrer. Et nous avons les moyens de délivrer, parce que nous avons les ressources humaines qu'il faut, nous avons les ressources financières qu'il faut. Mais hélas ! Nous pêchons dans la mise en œuvre. C'est ce que nous attendons de ces Delivery Units. Ce qu'on voudrait, c'est qu'on démarre le kit-off, qu'on lance les projets», déclare Mohamed Al Aminou Lô.
Vers des réformes structurantes
Pour sa part, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Ibrahima Sy, a soutenu que des réformes structurantes ambitieuses et audacieuses vont accompagner la mise en œuvre du programme gouvernemental de la couverture sanitaire universelle (CSU) avec la loi portant Code de Santé publique intégrant les textes juridiques et législatifs sur les nouveaux enjeux et défis de santé publique comme la transition démographique, sanitaire, numérique, environnementale et climatique. A cela s’ajoute le projet de révision de la loi hospitalière de 1998 visant à mieux réorganiser et réglementer les services de soins hospitaliers et à accroître la performance et l’efficacité des prestations dans les EPS ; le projet de décret portant organisation, régulation et contrôle de l’offre de soins aux usagers visant à réglementer la pratique de la médecine et à renforcer la gouvernance des services de santé et le projet de révision de la carte sanitaire pour être conforme aux nouveaux besoins de santé émergents et à la demande de soins. «Toutefois, la mise en œuvre réussie des priorités et des réformes envisagées exige de s’appuyer sur des leviers accélérateurs de changement transformationnel dont la Delivery Unit du ministère de la santé. Le modèle de Delivery Unit a fait ses preuves dans de nombreux pays y compris dans des contextes africains comme le Rwanda, le Kenya, le Togo, le Burkina Faso, l’Angola. Je reste optimiste et convaincu que ces facteurs combinés, notamment leadership, plaidoyer, confiance, focus sur les résultats et capital humain qualifié, contribueront à l’édification d’un environnement propice au renforcement d’une culture de l’excellence, de la qualité et de la performance au sein du ministère», indique le ministre de la Santé