LE MAIS…OUI DES SENEGALAIS
La généralisation du port du masque lancée hier, vendredi, par le ministre de la Santé et de l’action sociale vient renforcer le dispositif de prévention dans la lutte contre le nouveau coronavirus

Le ministre de la Santé et de l’action sociale a annoncé hier, vendredi 17 avril, la généralisation du port de masque dans les lieux à grand rassemblement comme les marchés, dans les transports en commun entre autres pour amoindrir les risques de contamination du coronavirus au sein de la population. Selon Abdoulaye Diouf Sarr, les Sénégalais doivent se préoccuper davantage de leur santé. Toutefois, au sein de la communauté, même si on apprécie le message, la majorité est confrontée à des moyens pour l’acquisition de masques.
Dans les rues de Dakar, chacun essaie tant bien que mal de se protéger de la maladie à Covid-19. Si certains utilisent des masques médicaux, d’autres versent dans l’artisanat local. Cependant, des gens qui n’ont pas les moyens de s’en procurer utilisent des foulards pour se couvrir la bouche et le nez. La généralisation du masque lancée hier, vendredi, par le ministre de la Santé et de l’action sociale vient renforcer le dispositif de prévention dans la lutte contre le nouveau coronavirus. Avec la propagation des cas issus de la transmission communautaire, le port de masque sonne comme une solution pour stopper la chaine de contamination. Un message partagé par la population tout en émettant cependant des réserves.
Au marché Castor, Fatoumata Diallo trouvée devant son étal est pour cette mesure : « Avant même la sortie du ministre, nous utilisions les masques pour nous protéger de la maladie. Nous sommes les plus exposés du fait que nous recevons toutes sortes de clients ». Et de poursuivre : « là où le bât blesse, c’est la qualité des masques. Au marché, il y a des vendeurs de masques mais à peine les met-on qu’ils se déchirent sur nous. Les moyens pour s’en procurer le bon, nous n’en avons pas, car déjà on peine à vendre nos produits pour nourrir notre famille et le ministère nous impose le port du masque».
Alioune Badara Sylla est du même avis que Fatoumata Diallo. Toutefois, selon lui, la santé n’a pas de prix et il faut à tout prix suivre les recommandations du ministre de la Santé et de l’action sociale du Sénégal. « Nous sommes en période d’épidémie. La maladie est partout et peut attraper n’importe qui. Il faut suivre les recommandations des autorités sanitaires pour échapper au coronavirus. En plus, il y a des masques qui sont fabriqués au Sénégal par nos artisans et qui ne coûtent pas cher et sont réutilisables. Je pense que tout un chacun doit faire le sacrifice de se protéger même si les temps sont durs».
Au niveau du transport, les gens portent de plus en plus de masques. Pour les conducteurs, il reste une obligation sous peine d’amende par les forces de l’ordre. Pour Salif Diagne, un homme à la cinquantaine trouvé dans une des superettes de la place, le Sénégalais est de nature très têtue, il banalise tout ce qui lui arrive. « Depuis la déclaration de la maladie, les autorités sanitaires alertent sur une aggravation de la contamination. Beaucoup n’y croyaient pas et ont refusé de se soumettre aux recommandations du ministère de la Santé. Aujourd’hui, le nombre de contaminés ne cesse de croitre et encore des gens refusent de porter le masque prétextant qu’ils n’ont pas les moyens de s’en procurer. Le gouvernement doit être ferme et sanctionner les résistants sinon la chaine de contamination va s’allonger et il sera difficile pour le Sénégal de tirer la tête de l’eau ».