LE VACCIN RUSSE SPOUTNIK V DECLENCHE BIEN UNE REPONSE IMMUNITAIRE
Et si la Russie avait trouvé le vaccin contre le Covid-19 ?

Suscitant jusqu’ici les doutes de la communauté internationale, le vaccin contre le coronavirus mis au point en Russie déclenche une réponse immunitaire, selon les résultats d’une étude préliminaire.
Et si la Russie avait trouvé LE vaccin contre le Covid-19 ? Une étude préliminaire publiée ce vendredi 4 septembre montre que le vaccin contre le coronavirus en cours de développement en Russie déclenche bien une réponse immunitaire et n’a pas entraîné d’effets indésirables graves, ce qu’avait affirmé le gouvernement russe, il y a un mois, mais sans publier ses données. Ces résultats ne prouvent pas encore que le vaccin Spoutnik V protège efficacement contre une infection par le Covid-19, ce que devront encore montrer des études de plus grande ampleur, soulignent toutefois des experts.
Le Spoutnik V se compose en fait de deux composants différents, administrés en deux injections successives, à trois semaines d’intervalle, détaille l’étude publiée vendredi dans la revue britannique The Lancet. Il s’agit de vaccins à vecteur viral : ils utilisent comme support deux adénovirus humains (famille de virus très courants) transformés et adaptés pour combattre le Covid-19.
Deux études de petite taille, réalisées avec deux formulations différentes du Spoutnik V, ont été menées au total sur 76 adultes volontaires en bonne santé. Elles concluent toutes les deux que chacun des deux composants du vaccin n’a pas entraîné d’effets indésirables graves et que l’administration successive des deux composants provoque la production d’anticorps. Les deux études ont été menées entre le 18 juin et le 3 août par des chercheurs des ministères russes de la Santé et de la Défense, et financées par le ministère russe de la Santé. L’OMS n’attend pas une vaccination généralisée avant le milieu de l’année 2021
Toutefois, l’Organisation mondiale de la santé ne cautionnera pas un vaccin contre le coronavirus s’il n’est pas sûr et efficace, a assuré vendredi son directeur général, interrogé sur les préoccupations soulevées par le mouvement anti-vaccin. «Nous avons un bon nombre d’entre eux qui sont prometteurs. Ils ne seront utilisés que lorsqu’il aura été établi qu’ils sont efficaces et sûrs, c’est ce que je voudrais assurer au monde», a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, au cours d’une conférence de presse. Ce matin, une porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait déclaré que les vaccinations à grande échelle contre le Covid)19 ne devraient pas commencer avant le milieu de l’an prochain, soulignant l’importance d’un contrôle rigoureux de l’efficacité et l’innocuité des nombreux vaccins actuellement en développement. «Nous ne nous attendons pas à une vaccination généralisée avant le milieu de l’année prochaine», a déclaré Margaret Harris aux journalistes au cours d’un point presse à Genève. «Cette phase 3 doit prendre plus de temps car nous devons voir dans quelle mesure le vaccin protège vraiment du coronavirus et nous devons également voir dans quelle mesure il est sans risque», a-t-elle ajouté à propos de la dernière phase des essais cliniques. «Mais la bonne nouvelle, c’est que les fabricants font déjà des paris sur celui qui sera probablement le vaccin et qu’ils réfléchissent déjà à la manière dont ils pourront augmenter la production de vaccins une fois que nous saurons lequel sera utilisé», a souligné Mme Harris. Les États-Unis entendent produire un vaccin dès cette année La concurrence fait rage pour mettre au point un vaccin contre le Covid-19.
Aux Etats-Unis, pays le plus endeuillé au monde, les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) ont demandé urgemment aux États de faire le nécessaire pour que les centres de distribution d’un futur vaccin puissent être complètement opérationnels d’ici le 1er novembre 2020, soit juste avant l’élection présidentielle. Fin août, le président américain avait promis que le vaccin contre la covid-19 sera disponible cette année.
(Ouest-france.fr)