LES BLOUSES BLANCHES SONNENT L’ALERTE
Face au nouveau coronavirus, la psychose monte chez le personnel soignant qui franchit chaque jour le seuil des structures de santé pour des soins à la population sénégalaise

Après avoir annoncé la veille que des patients avaient été testés positifs au nouveau coronavirus au niveau du service d’accueil et des urgences de l’hôpital universitaire de Fann, son directeur, le Dr Cheikh Tacko Diop, est revenu le samedi 09 mai pour aviser que cinq personnels sanitaires étaient aussi confirmés à la Covid-19. Une situation qui pose la problématique de la protection du personnel soignant dans tous les services d’urgence des structures de santé en dehors de ceux travaillant dans les centres dédiés à la prise en charge du coronavirus.
Face au nouveau coronavirus, la psychose monte chez le personnel soignant qui franchit chaque jour le seuil des structures de santé pour des soins à la population sénégalaise. Parmi ce personnel, on relève particulièrement les soignants des services d’urgence qui n’ont pas été épargnés dernièrement.
Samedi dernier, c’est ainsi le directeur de l’hôpital universitaire de Fann, le docteur Cheikh Tacko Diop, qui est monté au créneau pour signaler la contamination de cinq membres du personnel travaillant au service d’urgence par le nouveau coronavirus et de faire savoir que toutes leurs familles sont en quarantaine. C’est dire que les appréhensions se multiplient au niveau des personnels sanitaires, en ce temps de Covid-19, à chaque fois que ceux-ci franchissent le seuil de l’hôpital pour des soins à l’endroit du grand public.
Assane Ndiaye, garçon de salle dans un hôpital de la place, dira ainsi : « Nous sommes les plus exposés dans cette pandémie. Nous accompagnons les médecins dans leur quotidien et pendant les soins, nous n’avons que nos masques, gants pour se protéger et si on est devant une personne atteinte de coronavirus sans le savoir, on risque d’être contaminé », a-t-il laissé entendre. Et de poursuivre : « dans les hôpitaux, il y a des corps qui ont besoin de protection et nous en faisons partie».
Alassane Faye, infirmier de son état, renchérira : « ce qui est arrivé à l’hôpital Fann peut arriver dans n’importe quelle structure sanitaire. Les mesures barrières ne sont plus suffisantes pour lutter contre le coronavirus, surtout au niveau médical. Le personnel des urgences devrait être doté du même traitement que ceux qui sont dans les centres de prise en charge du coronavirus. Avec la propagation de la maladie, les malades peuvent être trouvés dans toutes les sphères de la pyramide sanitaire.»
Au rythme où vont les choses avec la contamination du personnel sanitaire qui se densifie, seule une stratégie généralisée de prise en charge des branches de la médecine les plus exposés comme les urgences, les dentistes, les chirurgiens s’impose. Maintenant, il reste à savoir si le ministère de la Santé a le stock disponible pour encadrer cette prise en charge. En tout cas, des experts sanitaires estiment « qu’il a le devoir moral de protéger son personnel en s’en donnant les moyens ».
Pour rappel, le directeur de l’- hôpital de Fann avait annoncé vendredi dernier que trois patients atteints de coronavirus dans leur service d’urgence étaient venus pour des soins. Comme leur nom l’indique, les services d’urgence accueillent et donnent les premiers soins, stabilisent le malade en danger avant de l’orienter vers le service indiqué. Les urgences fonctionnent 24h-24h dans toutes les structures sanitaires du pays.