LES CHIFFRES INQUIETANTS DE L’ENQUETE STEPS
Le Centre national de lutte contre le Sida (CNLS) a accueilli hier, mercredi 2 juillet 2025, un atelier de dissémination des données de l'enquête STEPS sur la prévalence des facteurs de risques des maladies non transmissibles (MNT).

Le Centre national de lutte contre le Sida (CNLS) a accueilli hier, mercredi 2 juillet 2025, un atelier de dissémination des données de l'enquête STEPS sur la prévalence des facteurs de risques des maladies non transmissibles (MNT). Initiée par le ministère de la Santé et de l’Action sociale, avec l’appui de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), cette enquête vise à renforcer la disponibilité des données sur les facteurs de risque des MNT pour mieux orienter les politiques. Elle a permis de mettre en lumière une situation très inquiétante de l’évolution des MNT au Sénégal.
Avec l’appui de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Agence nationale de la statistique et de la démocratie (ANSD), le Sénégal a réalisé la seconde enquête STEPS en 2024, qui porte sur les facteurs à risques des maladies non transmissibles (MNT) à savoir l'hypertension artérielle, la mauvaise alimentation, le diabète, le tabac…
Autant de facteurs évalués par ces enquêteurs pour voir les prévalences au niveau du Sénégal, pour mesurer l’impact des stratégies mises en place pour faire face à ces maladies-là. Il faut relever qu’étant nationale, l’enquête a essayé d'avoir des estimations au niveau des régions. A ce titre, les données fournies par cette étude ont révélé une prévalence de l'hypertension artérielle de 28,2% sur une population âgée de 18 à 69 ans. Selon Dr Malick Hanne, Chef de la Division de Lutte contre les maladies non transmissibles «Cette prévalence augmente par rapport à l'âge. Il représente 50% chez les 40-59 ans.»
Autre facteur évalué par l'étude, c'est l'activité physique. Pour cette dernière, les résultats présentés indiquent un taux de prévalence de 86%. Des chiffres inquiétants, selon Dr Malick Hanne, qui «montre que les Sénégalais sont sédentaires.»
Outre l’activité physique, l'enquête s'est aussi intéressée à la santé mentale. A ce point précis, les spécialistes ont noté que la dépression a touché 36% avec des envies suicidaires qui étaient à l'origine de 13%.
Pour Serigne Mbaye, secrétaire général du ministère de la Santé, ces résultats «représentent un miroir fidèle de la réalité épidémiologique et comportementale de nos populations adultes en matière de facteurs de risque des maladies non transmissibles (MNT).»
Ils permettent «de mieux cerner les comportements à risque, les vulnérabilités spécifiques, ainsi que les disparités observées entre les groupes de population», a-t-il relevé.
Exhortant, à cet effet, les acteurs à mettre au centre de leur action collective le renforcement des services de santé de première ligne, l'intégration des MNT dans les soins de santé primaires, la promotion de modes de vie sains, et la mobilisation des partenaires au-delà du secteur de la santé, Serigne Mbaye a affirmé l’engagement du ministère, «à intégrer ces données dans l'élaboration de ses politiques, dans le suivi des plans stratégiques de lutte contre les MNT, et dans l'évaluation de l'impact de ses programmes.»