LES CONFESSIONS DU JOURNALISTE GUSTAVE EMMANUEL
Journaliste Reporter d’images, spécialiste en production audiovisuelle multimédia à Thiès et correspondant de la 2Stv, Gustave Emmanuel Faye dit GEF a été déclaré guéri de la Covid-19 après avoir été infecté

Après avoir pris sa contamination à la Covid-19 avec philosophie, le journaliste Gustave Emmanuel Faye basé à Thiès a brisé le silence après sa guérison. Il raconte le calvaire vécu par les malades et avertit les populations sur le danger qu’elles encourent si elles ne respectent pas les mesures de prévention.
Journaliste Reporter d’images, spécialiste en production audiovisuelle multimédia à Thiès et correspondant de la 2Stv, Gustave Emmanuel Faye dit GEF a été déclaré guéri de la Covid-19 après avoir été infecté. Du 02 au 16 août dernier, il a été admis au Centre de Traitement des Epidémies (CTE) de l’hôpital Régional El Hadji Amadou Sakhir Ndiéguène de Thiès.
Ayant toujours pris sa maladie avec philosophie, il a tenu à faire face à la presse pour raconter son calvaire et avertir les populations sur la nécessité d’engager la bataille de la sensibilisation et de la prévention, avant qu’il ne soit trop tard. Ayant chopé le sale virus par la voie de la transmission communautaire, Gustave Emmanuel Faye se dit encore incapable de retracer l’origine de son infection.
En effet, cinq jours avant la tabaski, il a senti les premiers signes (maux de tête). C’est lorsqu’il a perdu le goût et l’odorat qu’il a soupçonné l’infection à la Covid-19. Aussitôt, il est entré en contact avec les autorités médicales, notamment le médecin chef régional de Thiès qui lui a fait faire des prélèvements. Quarante-huit (48) heures plus tard, le médecin-chef du district sanitaire de Thiès l’a joint au téléphone pour lui annoncer que ses tests s’étaient révélés positifs au coronavirus.
Bien que ce fût des moments pénibles, GEF a réussi à garder toute sa sérénité, sachant qu’il s’agit d’une maladie et que sa seule issue est de se mettre entièrement à la disposition des personnels soignants. Deux possibilités lui ont été offertes : la prise en charge à domicile ou le centre de traitement. Puisqu’il ne voulait pas prendre le risque de contaminer une autre personne, il a choisi de se rendre au CTE de l’hôpital régional de Thiès. Au cours de son séjour dans le centre, il a appris que l’être humain est insignifiant et n’est rien devant la volonté de Dieu. Dans le centre, il a côtoyé des malades d’autres nationalités, mais aussi des Sénégalais de toutes catégories sociales. C’est à la suite de cela qu’il s’est prescrit le devoir de sensibiliser pour permettre aux populations de ne pas choper ce sale virus.
«CE CAS DE DECES QUI M’A BEAUCOUP EBRANLE»
Même s’il a toujours gardé sa sérénité et son calme, prenant sa maladie avec philosophie, après une semaine d’insomnie, Gustave Emmanuel Faye révèle avoir été fortement ébranlé par la mort d’un patient âgé de 50 ans environ. Le malade était dans une situation critique, mais le personnel a tout fait pour le sauver. Leur engagement se lisait sur leurs visages et leurs va-et-vient, mais malheureusement, le malade a rendu l’âme aux environs de 5 heures du matin, plongeant le centre dans la tristesse.
A l’en croire, la journée d’un malade de la Covid-19, qui ne présente pas de signes graves, est ordinaire. Elle débute par le bain matinal, la grasse matinée, le petit-déjeuner, la promenade dans les couloirs pour passer le temps, la lecture, l’usage de WhatsApp, etc. En ce qui le concerne, il passait beaucoup de temps à observer la nature, les fleurs au niveau du centre, les fourmis, parce que ces insectes traduisent dans leurs comportements la grande solidarité qui est cultivée entre les malades. C’est pourquoi à la sortie, après le nombre de tests négatifs requis, même si le malade a le sentiment d’avoir réussi à un grand examen et un soulagement énorme, il est aussi animé de regret, pour avoir laissé derrière des compagnons avec qui il a partagé beaucoup de choses.
Fils de Louis Diène Faye qui a fait les beaux jours de la RTS, Gustave Emmanuel Faye a commencé sa carrière radiophonique en 1992, comme animateur à la RTS. Il a ensuite intégré le groupe Sud Communication avant d’être affecté à la toute nouvelle station régionale de Diourbel, avant son retour à la RTS à la demande de l’animateur Francis Cheikhna Bâ. C’est ainsi qu’il s’est retrouvé à Thiès, pour accompagner l’ouverture de «Thiès Fm» avec Youga Ndiaye. Après avoir quitté encore la RTS, GEF gère aujourd’hui une agence de communication, de marketing social, de formation et de production audiovisuelle. Ce qui lui a d’ailleurs ouvert les portes de l’enseignement supérieur, car il donne des cours à l’ISEP de Thiès.
«NUL N’EST A L’ABRI DE L’AGRESSION DE CE TUEUR INVISIBLE»
C’est par une minute de silence à la mémoire de toutes les victimes de la Covid-19 que le journaliste GEF a commencé son devoir de sensibilisation. Il estime que les 14 jours qu’il a passés au CTE de l’hôpital régional El Hadji Amadou Sakhir Ndiéguène de Thiès lui ont permis de découvrir l’ampleur de l’épidémie à Thiès, notamment au niveau de la commune de Thiès-Ouest. Il trouve urgent que toutes les personnes ressources (Bajanu gox, leaders d’opinion, Imams, Evêques, associations de jeunes, de femmes, responsables des daara) se remobilisent afin de stopper cette spirale mortelle, avant qu’il ne soit trop tard. Il assimile cette remobilisation à un devoir moral, car le mal a atteint aujourd’hui des proportions inquiétantes et personne n’est à l’abri de ce tueur invisible qu’est la Covid-19. Il ajoute qu’il est en train de s’imposer dans notre environnement de tous les jours, en emportant les personnes âgées, souffrant notamment de diabète, d’asthme, de toute autre maladie pulmonaire. D’après lui, une nouvelle stratégie de communication s’impose de façon impérative d’ailleurs, comme la nécessité d’explorer la piste du porte-à-porte dans le cadre de la sensibilisation. Dans ce cadre, il a appelé la jeune génération, qui se manifeste par un comportement d’insouciance dans les espaces publics, à se sentir plus responsables afin de protéger leurs grands-parents. Cette mission de sensibilisation, dit-il, doit être portée comme un sacerdoce par tout un chacun, car l’avenir de la nation en dépend.