LES DOCTEURS BOYCOTTENT LE MINISTERE DE LA SANTE
Le renouvellement du conseil de l’Ordre national des médecins du Sénégal divise l’instance et le ministère de la Santé et de l’action sociale

Le renouvellement du conseil de l’Ordre national des médecins du Sénégal divise l’instance et le ministère de la Santé et de l’action sociale. En point de presse hier, jeudi 19 décembre, l’Ordre des médecins a demandé à la tutelle d’arrêter l’instrumentalisation des hautes personnalités judiciaires, militaires et administratives dans son entreprise de le déstabiliser. Tout en refusant de participer au vote en question.
Le ministère de la Santé et de l’action sociale a décidé de passer le 25 janvier prochain au renouvellement du conseil national de l’Ordre des médecins du Sénégal. De ce fait, tous les médecins devront se rallier au ministère de la santé pour les besoins du vote. Une décision qui n’enchante pas les médecins de l’ordre qui, du moins, pensent que l’organisation de leur instance leur revient de droit.
Selon le président de l’ordre des médecins du Sénégal, Dr Alpha Boubacar Sy, l’Ordre des médecins veille au respect des règles de déontologie et de bonne pratique médicale dans un but de protection du patient contre les aspects pervers de la pratique médicale. « Il s’agit des connaissances hautement techniques qui relèvent de la responsabilité des techniciens formés au préalable à cet effet. C’est la raison pour laquelle la loi 66-069 dispose que l’Ordre des médecins est personne morale de droit public dotée de la personnalité civile et de l’autonomie financière. Elle est la plus haute autorité professionnelle en matière médicale » a-t-il fait savoir.
Revenant sur les élections, l’Ordre a demandé à toutes ses instances de ne pas déposer de listes au ministère mais pis encore, de ne pas aller voter. « Nous trouvons inadmissible que les médecins quittent leurs lieux de travail pour aller voter au ministère. Il y a les malades qui attendent et l’ordre ne saurait cautionner cette attitude du ministère qui a fait sauter le vote par correspondance » a déclaré docteur Sy.
Et de demander au ministère de la Santé et de l’action sociale d’arrêter l’instrumentalisation des hautes personnalités judiciaires militaires et administratives dans son entreprise de déstabilisation de l’Ordre des médecins pour des intérêts qu’il considère comme inavoués. « La confiance du président de la République mérite du respect par tous les citoyens, quel que soit le rang social. Or, il est aisé de remarquer qu’à travers le communiqué relatif à l’organisation publié dans les réseaux sociaux que le ministère de la Santé et de l’action sociale abuse constamment de la confiance du chef de l’Etat en lui faisant signer les décrets qui ne sont pas conformes avec la loi dans un premier temps, puis, dans un deuxième temps, en violant de façon flagrante des dispositions de ces mêmes décrets », a rappelé docteur Sy.
Et de renchérir : « la loi 66-069 du 4 juillet 1966 relative à l’exercice de la médecine et à l’Ordre des médecins dispose notamment en son article 26 que le conseil national de l’ordre règle par délibération les affaires de l’ordre. Ceci n’a pas été le cas concernant le communiqué paru dans les réseaux sociaux ».
Pour rappel, un communiqué du ministère de la Santé et de l’action sociale a été publié dans les réseaux sociaux rappelant la tenue des élections du renouvellement du conseil de l’ordre pour le 25 janvier prochain. L’Ordre des médecins qui soutient qu’il n’a pas été consulté par le ministère de la Santé rejette la tenue de ces élections.