LES MEDECINS DOCTORANTS ABANDONNENT DIAMNIADIO ET DALAL JAMM
Au nombre de 50 et regroupés en Collectif, les médecins doctorants ont cessé toutes les activités de prestation médicale dans les centres de traitement des épidémies de Diamniadio et de Dalal Jamm.

A la suite des médecins doctorants du Centre de traitement des épidémies du Hangar de Yoff qui ont observé une grève de 48 heures, c’est au tour de leurs collègues de Dalal Jamm et de Diamniadio de se croiser les bras. Ils ont agi ainsi pour protester contre le refus du ministère de la Santé de leur payer des salaires mais aussi de leur délivrer des attestions à la fin de l’épidémie.
Alors que la pandémie de la Covid-19 poursuit ses ravages dans le pays, le secteur de la santé est traversé par d’énormes difficultés, surtout dans les centres de traitement où sont pris en charge les malades du coronavirus. Au nombre de 50 et regroupés en Collectif, les médecins doctorants ont cessé toutes les activités de prestation médicale dans les centres de traitement des épidémies de Diamniadio et de Dalal Jamm. Ce, depuis jeudi dernier. Les premiers à se signaler sont les médecins contractuels avant que leurs cadets (Ndlr, les doctorants) ne prennent le relais. Après 48h de grève, ils ont décidé d’arrêter toute activité au sein des centres de traitements.
Selon le représentant du collectif des médecins doctorants, Dr Chérif Aïdara Ndiaye, l’Etat n’a pas fait preuve de reconnaissance à leur endroit. «Nous avons répondu présent dès le début et avons été affectés par le Ministère dans les centres de traitements pour les malades atteints de coronavirus. Au début de la crise, nous avions un contrat moral avec le Cous qui est une entité du Ministère de la Santé. Le Cous avait lancé un appel d’offres et nous avons suivi des formations. Par la suite, nous avons été affectés dans les centres de traitement à savoir Dalal Jamm, Diamniadio, Yoff, Touba etc.», rappelle-t-il. Ils ont débuté le 27 mars et chaque fin de semaine, ils recevaient une somme considérée comme leur salaire de base. «A partir du 03 mai, le Cous nous a notifié que tout est transféré au Ministère de la Santé qui gère maintenant le côté financier. Il a été dit que le Ministère propose de nous payer désormais à la fin du mois. Nous avons attendu la fin du mois de mai, nous n’avons rien perçu et nous avons continué le travail. Depuis le 03 mai, nous n’avons rien perçu», se désole Dr Chérif Aïdara Ndiaye.
Les nombreuses rencontres tenues avec les autorités sanitaires n’ont rien donné. Pis, il accuse le Drh d’avoir tenu des propos désolants et irresponsables à leur endroit. «Hormis les primes de motivations mensuelles de 150.000 Fcfa octroyées à tout le personnel des Cte sur demande du président de la République, vous ne pouvez rien percevoir du Ministère, car vous n’avez aucun lien légal avec lui. Et aucune attestation ne vous sera délivrée à la fin de cette épidémie parce que le ministère ne vous a pas engagés. Aucune garantie ni couverture ne sera faite par le Ministère à l’endroit des médecins doctorants.
Et s’il se passait quelque chose en cours d’exercice médical, votre responsabilité serait directement engagée», leur aurait lancé à la figure le Drh du Ministère de la Santé et de l’Action sociale. Interpellé sur les conséquences de leur grève sur les malades, Dr Chérif Aïdara Ndiaye répond : « L’arrêt de nos activités aura un impact sur les patients, car nous sommes majoritaires dans les centres de traitement même si le ministère dit qu’il ne nous reconnaît pas. Nous faisons tout le travail, donc si nous restons à la maison, cela va se ressentir», clame-t-il.