QUAND LA SURVIE DEPEND DE LA RAPIDITE DES SECOURS
Le décès du jeune géomaticien Momar Ndiaye en service aux Impôts et Domaines de Pikine Guédiawaye, emporté par une crise cardiaque n’a pas encore fini de choquer les collègues du défunt, sa famille ainsi que ses voisins de Dalifort.

Le décès du jeune géomaticien Momar Ndiaye en service aux Impôts et Domaines de Pikine Guédiawaye, emporté par une crise cardiaque n’a pas encore fini de choquer les collègues du défunt, sa famille ainsi que ses voisins de Dalifort. Et pourtant, ce jeune homme fauché à la fleur de l’âge aurait pu être sauvé si ses collègues avaient acquis les bons réflexes qui sauvent dans ce genre de situation. Surtout s’agissant d’une urgence vitale où la survie dépend de la rapidité des premiers secours. En cas de crise cardiaque, que faut-il faire ? Convient-il réellement d’attendre l’arrivée des secours sans réagir ? « Le Témoin » a interrogé des spécialistes sur la conduite à tenir par l’entourage en cas de crise cardiaque…
Soudain, raconte-t-on, le jeune géomaticien Momar Ndiaye s’est écroulé dans son bureau. Il venait d’être victime d’une crise cardiaque. Malheureusement, ses collègues ignoraient qu’il n’y avait pas une minute à perdre dans ce genre de situation. Car la survie du pauvre Momar Ndiaye dépendait de la rapidité des secours sur place ou d’une prompte évacuation à l’hôpital voire la structure sanitaire la plus proche. Hélas pour le jeune géomaticien, ses collègues se sont contentés d’appeler et d’attendre les sapeurs pompiers dont l’arrivée tardive aurait ruiné ses chances de survie. Il faut le dire : au Sénégal, rares sont les témoins d’un tel accident ou d’une telle crise qui connaissent les premiers gestes qui sauvent : Appel des secours, réanimation cardio-pulmonaire de base avec le massage cardiaque externe et la ventilation artificielle par bouche-à-bouche. Pourtant, expliquent les spécialistes, c’est grâce à des gestes élémentaires de secours dispensés par des proches ou par des passants que quatre victimes sur cinq survivent. Si chacun d’entre nous avait conscience d’être au cœur de la chaîne de survie et prenait un peu de son temps pour acquérir les bons réflexes, bien des vies pourraient être sauvées. Malheureusement, la plupart des témoins multiplient les appels et autres harcèlements téléphoniques à l’endroit de sapeurs-pompiers qui en général, s’enlisent dans des embouteillages urbains. Lorsqu’ils disposent de véhicule ou d’essence pour intervenir ! Selon un officier des sapeurs-pompiers à la retraite, les soldats du feu ne quittent jamais en retard. « A chaque alerte, ils ont deux minutes pour quitter la caserne. Donc ils ne partent jamais en retard, plutôt ils arrivent en retard à cause des interminables bouchons de Dakar et sa banlieue. Que voulez-vous ? Les ambulances ne peuvent pas cabosser les véhicules dans la circulation ou écraser des piétons pour se frayer un passage. Non ! » se désole cet ancien officier des sapeurs-pompiers.
Trois minutes pour survivre !
Selon de nombreux médecins urgentistes, pour les cas d’accident corporel moins graves, les témoins de la scène peuvent appeler et attendre les sapeurs-pompiers. Ce, non seulement pour une bonne prise en charge médicale de l’accidenté, mais aussi pour des constats de police liés à des problèmes de réparation ou de dédommagements. « Par contre, une victime d’une crise cardiaque n’a que trois (03) et trois minutes seulement de chances de survie. C’est aussi valable pour les cas de noyades. Donc, attendre l’arrivée des secours les bras croisés, c’est de diminuer les chances de survie de l’accidenté cardiaque ou du noyé. Il est vrai qu’il faut toujours et rapidement alerter les pompiers, mais tout en entreprenant un massage cardiaque sans arrêt et autres gestes de secours » conseille un spécialiste en intervention et sauvetage. En tout cas, il y a de quoi s’imprégner des bons réflexes pour sauver les victimes de crises cardiaques. Surtout du fait que ces accidents surviennent souvent à domicile, au bureau ou sur la voie publique. Hélas, la plupart de ces crises surviennent devant des témoins, voire des curieux qui, le plus souvent, ne savent pas pratiquer les gestes élémentaires de sauvetage !