SEULS 4 SPECIALISTES EN ACTIVITE AU SENEGAL
Les immunodéficiences primitives sont des maladies peu connues et qui causent beaucoup de décès, surtout chez les enfants. Elles sont dues à des anomalies du système immunitaire à la naissance.

Au Sénégal, seuls quatre spécialistes sont présents pour la maladie. Ainsi pour une meilleure prise en charge de ces pathologies, un congrès de la Société africaine des immunodéficiences (Asid) s’ouvre à Dakar à partir du 11 avril prochain. En prélude à la rencontre, les acteurs ont fait face à la presse hier, mardi.
Le Sénégal ne compte que quatre spécialistes pour prendre en charge les immunodéficiences primitives ou encore congénitales. Une maladie presque similaire au Vih-Sida et qui affecte les enfants. « La différence entre le Sida et les immunodéficiences est que pour le premier, on est infecté tandis que l’autre on nait avec » a souligné le professeur Tandalha Dièye. Pour ce dernier, ces maladies sont peu connues en Afrique et font partie de ces maladies non transmissibles et sont des anomalies du système immunitaire à la naissance. « Ces maladies qui affectent plus de 200 gènes avec plus de 400 anomalies sont peu connues en Afrique, et très peu diagnostiquées avec une mortalité élevée sans prise en charge adéquate », a fait savoir le professeur Dièye. Et de poursuivre : « Seulement 1% des personnes atteintes de déficits immunitaires primitifs sont diagnostiquées et il est urgent de trouver des personnes restantes en effectuant plus d’investigations».
Au Sénégal, 35 cas ont été dépistés à l’hôpital d’enfants Albert Royer de Fann. Selon la pédiatre, docteur Indou Dème Ly, seulement une bonne quinzaine sont suivis. « Nous avons beaucoup de perdus de vue, la prise en charge de la maladie est très coûteuse et nécessite un suivi pluridisciplinaire » a-t-elle évoqué. Et le professeur Dièye de renchérir : « il faut aujourd’hui que les médecins soient sensibilisés sur la maladie. Si un enfant présente les mêmes symptômes qu’un enfant atteint de Sida, et si après le test, on constate que c’est négatif, il faut tout simplement penser aux immunodéficiences».
Un congrès pour faire connaitre la maladie
Le Sénégal va abriter le 6ème congrès sous le thème : «Pense aux immunodéficiences et sauve de nombreuses vies d’enfants en Afrique». Pour le professeur Dièye, rien que d’y penser, le médecin peut arriver à sauver plusieurs vies. « Si on ne le fait pas, des enfants vont continuer à mourir et les parents vont aller voir les tradipratriciens alors que cette maladie peut être contrôlée». Pour cette rencontre, 300 participants sont attendus dont 30 orateurs étrangers. Elle sera rehaussée, selon les organisateurs, par la présence de la présidente de la Société européenne des déficits immunitaires primitifs (Esid) et du président de la Société asiatique des déficits immunitaires primitifs (Asid).
A cet effet, de nombreuses thématiques seront abordées lors de la rencontre telles que les infections, le diagnostic, la vaccination, le dépistage, le traitement substitution, la greffe, le cancer, l’auto-immunité, auto-inflammation entre autres. «Si en Afrique du Nord des avancées réelles sur le diagnostic et la prise en charge de ces patients ont été réalisées, tel n’est pas le cas en Afrique Sub-saharienne ou très peu de patients ont été diagnostiqués. Ces mises à jour durant le congrès permettront aux participants africains d’être mieux outillés pour détecter un nombre de plus en plus significatif de cas en Afrique Sub-Saharienne et de sauver de nombreuses vies d’enfants», a déclaré le professeur Dièye président de l’Association sénégalaise des immunodéficiences.