VIDEOUN RAPPORT ORDINAIRE TRANSFORMÉ EN ARME POLITIQUE
Un document qui devait éclairer mais qui fini par aveugler. C'est le paradoxe soulevé par Moussa Tine concernant les conclusions de la Cour des comptes. Le juriste dénonce ce dimanche, une instrumentalisation qui dessert la justice

Invité ce dimanche 16 février 2025 au "Grand Jury" de RFM, Moussa Tine, juriste et président de l'Alliance démocratique Pencoo, a livré une analyse approfondie de la controverse entourant le récent rapport de la Cour des comptes.
L'ancien parlementaire insiste sur la nécessité de remplacer ce document dans son contexte institutionnel : "Il s'agit d'un rapport ordinaire, prévu par les textes et produit par une institution qui en a la charge". Il s'interroge sur la pertinence de mener ce débat sur la place publique, estimant que cela risque de nuire au travail judiciaire à venir.
Pour Moussa Tine, deux questions fondamentales se posent : l'existence avérée d'écarts dans les chiffres et la possibilité d'actes délictuels. Il appelle à laisser les autorités judiciaires compétentes mener leurs enquêtes sans interférence politique. "À chaque fois qu'il ya eu une volonté manifestée de politiser ces questions, cela a fini par biaiser le débat", souligne-t-il.
Le juriste rappelle également le rôle crucial des fonctionnaires qui, selon lui, "ont souvent fait des sacrifices et travaillé pour l'État sans même connaître les partis politiques". Il met en garde contre une instrumentalisation politique qui pourrait occulter les véritables enjeux de gouvernance.
Concernant les procédures, Moussa Tine soulève la question des moyens accordés à la Cour des comptes pour approfondir ses enquêtes. Il note que l'institution s'est limitée à l'examen des rapports d'exécution des lois de finances 2019-2021, suggérant qu'une analyse plus large aurait pu être bénéfique.
En conclusion, l'ancien parlementaire appelle à une réforme des mécanismes de contrôle pour prévenir les détournements de fonds publics. "Le véritable défi n'est pas tant de savoir combien a été détourné, mais comment rendre ces détournements impossibles à l'avenir", affirme-t-il.