VIDEOVIYÉ DIBA, L’HOMME DE LA 3E VOIE
Artiste incontournable, penseur critique, figure libre, Viyé Diba revient dans cette interview sur son parcours, sa vision de l’art, et cette troisième voie qu’il a tracée et qu’il incarne pleinement, entre l’école classique de Dakar et l’école académiste

Il est l’un des grands noms de la peinture sénégalaise. Il a marché en mai 68 sans savoir pourquoi… avant de comprendre. Il a résisté au silence imposé par les dogmes artistiques et des certitudes politiques.Profondément libre, intensément engagé, Viyé Diba nous livre ici une parole rare, essentielle. Une interview exclusive signée SenePlus.
Artiste sénégalais reconnu, Viye Diba aborde plusieurs thématiques liées à l’art et à l’engagement citoyen par la création. Il revient sur des problématiques importante comme le rôle du matériau, la place du message, la verticalité, ou encore la science de la forme dans le processus artistique.
Alors que certains le classent dans la deuxième génération de l’École dite de Dakar, Viyé Diba s’en distingue clairement. Il explique les deux grandes visions senghoriennes de l’art, à l’origine à la fois de l’école classique de Dakar et de l’école académiste, tout en revendiquant une troisième voie qui échappe à cette dichotomie .
Professeur d’art de formation, Viyé Diba fait partie des grandes figures de la peinture contemporaine au Sénégal. Après une longue carrière d’enseignant, il s’est entièrement consacré à la création artistique, avec une énergie remarquable.
Soixante-huitard “innocent”, il participe aux manifestations de mai 1968 alors qu’il n’en comprend pas encore les enjeux et échappe, de justesse aux bastonnades. Mais très vite, il s’engage pleinement, notamment au sein des mouvements maoïstes comme And Jëf, fondé par Landing Savané.
Militant des libertés, critique du système autoritaire, Viyé Diba a toujours exprimé sa résistance à travers ses œuvres. Bien qu’associé par certains théoriciens à la génération de 1966 de l’École de Dakar, il ne s’y reconnaît pas.
Pour lui, ce courant reflète surtout la première vision senghorienne de l’art. Viyé Diba s’inscrit plutôt dans une lecture critique, nourrie par la matière, le rythme, le son, et les multiples influences qui ont façonné sa pensée.
Dans cet entretien, il revient en profondeur sur la vision artistique forgée à Dakar et à Nice, les écoles qui l’ont marqué, et les voies contemporaines qu’il explore avec une grande liberté.