11 AFFAIRES VIDEES, 16 ACCUSES ATTRAITS A LA BARRE
11 affaires inscrites au rôle ont été vidées, cette année, au Tribunal de grande instance (TGI) de Kédougou.

11 affaires inscrites au rôle ont été vidées, cette année, au Tribunal de grande instance (TGI) de Kédougou. Il s’agit de 2 cas de meurtre, 3 cas de trafic international de drogues et de contrebande, 3 cas de trafic international de drogues, 1 cas de trafic intérieur de drogues, 1 cas de tentative de viol sur mineure de moins de 13 ans et pédophilie et 1 cas d’association de malfaiteurs, vol en réunion avec usage d’armes. Ainsi, la plupart des faits incriminés remonte entre 2018 et 2020 dans les sites d’orpaillage traditionnels de Kédougou et concerne 16 personnes de nationalités sénégalaise, malienne, burkinabè et guinéenne.
JUGE POUR TENTATIVE DE VIOL ET DE PEDOPHILIE, THIERNO MOUSSA BA FINALEMENT BLANCHI
Après 4 mois d’emprisonnement, Thierno Moussa Ba recouvre la liberté. Il a été jugé pour tentative de viol sur une mineure et pédophilie. Les faits qui lui ont valu son séjour en prison se sont déroulés le 2 mars 2021, dans le quartier de Ndiormi. Relatant le film de son arrestation, il dit : «j’étais debout, devant mon vélo, en face de l’école. J’attendais des clients à qui j’avais donné rendez-vous. Quelques minutes après, une fille du nom de Diouma Woury Diallo fait irruption, s’arrête à mes pieds et me pose la question : «vous n’avez pas aperçu mon papa dans les parages ?» Soudain, poursuitil, Mamadou Aliou Diallo, cousin de la victime présumée, Diouma Woury Diallo, qui n’était pas loin, sortit de l’ombre. Et me lança : «je t’ai pris. Je vais te faire emprisonner.» Aussitôt Mamadou Aliou Diallo ameuta le voisinage en m’accusant de tentative de viol. Ainsi l’affaire a atterri à la Police, avant que je ne sois déféré au parquet pour tentative de viol», révèle à la barre Thierno Moussa Ba. Interrogée, Diouma Woury Diallo, la présumée victime, raconte la scène : «je cherchais mon père. Quand j’ai trouvé Thierno Moussa Ba à côté du bâtiment, je lui ai demandé s’il ne l’avait pas vu par hasard. Aussitôt, Thierno Moussa a pris mon vélo et l’a jeté dans le bâtiment. J’y suis entré pour le récupérer. C’est en ce moment que les gens sont venus à mon secours. Thierno Moussa Ba s’est empressé de nouer son pantalon», confie-t-elle. Dans sa plaidoirie, l’avocat de la défense s’est appesanti sur le Certificat médical qui précise qu’il n’y a pas eu de rapport sexuel. Puis, martèle-t-il ; «aucune trace de sperme n’a été constatée sur son corps». Au vu de ces éléments, le Procureur de la République a demandé la relaxe de l’accusé. Requête à laquelle le Tribunal a accédé. A la suite des délibérations, Thierno Moussa Ba est acquitté par la Chambre criminelle.
RESPECTIVEMENT 15 ET 10 ANS DE RECLUSION CRIMINELLE CONTRE SALIF SIDIBE ET FOUSSEYNI SIDIBE, ARRETES POUR TRAFIC INTERNATIONAL DE DROGUES
Le 7 juin 2019, Salif Sidibé a été alpagué dans son jardin. Alors que son frère, Fousseyni Sidibé, a été arrêté dans sa chambre dans le même village de Bantaco. Il détenait 75 g de drogues, un ciseau et une somme de 55 mille francs. Jardiniers de profession, Fousseyni et Salif Sidibé sont tous deux sont de nationalité malienne. En effet, ils utilisaient leurs jardins comme leurre pour pouvoir mener leurs activités criminelles, alimentés par des barons du Mali. La Chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Kédougou a condamné Salif Sidibé et son frère Fousseyni Sidibé, poursuivis pour trafic international de drogue, à 15 ans et 10 ans de réclusion criminelle. Ces deux jardiniers de profession ont été infiltrés par des policiers en civil, qui les ont filés pendant plusieurs jours.
ALPAGUE POUR TRAFIC INTERNATIONAL DE DROGUE ET DE CONTREBANDE ABDOU TRAORE DIALLO ECOPE DE 10 ANS DE RECLUSION CRIMINELLE
Première affaire vidée par la Chambre criminelle de Kédougou, Abdou Traoré Diallo, accusé de trafic international de drogues et de contrebande, écope de 10 ans de réclusion criminelle. Les faits remontent au 7 juillet 2020 où Abdou Traoré, un jeune mécanicien établi à Sam¬bran¬dougou, a été pris en flagrant délit dans son atelier par la Douane des frontières. Un jour, la personne à qui appartenait la drogue était venue chez Traoré pour réparer sa moto. En l’absence d’Abdou, ce sont ses apprentis qui avaient révisé la moto du trafiquant. La tâche effectuée, le propriétaire de l’engin remet 1000 francs Cfa à ces derniers et repart. En cours de route, la moto est à nouveau tombée en panne, poussant son conducteur à revenir à l’atelier de Abdou Traoré. Il a pris une autre moto dont le propriétaire se nomme Fadiata. La Douane s’est ensuite transportée sur les lieux au moment où le propriétaire de la moto tombée en panne répondait au téléphone. Quand les gabelous lui ont demandé les papiers de la moto, ce dernier a pris la fuite. Lors de l’enquête préliminaire, Abdou Traoré Diallo avait reconnu les faits, avant de les nier en bloc le jour du procès. Après les réquisitoires, le président de la Chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Kédougou a finalement prononcé une peine d’emprisonnement de 10 ans ferme et d’une amende de 4 millions de francs Cfa contre Abdou Traoré Diallo.
RECONNU COUPABLE DE MEURTRE, EL HADJ NDIAYE CONDAMNE A 15 ANS DE TRAVAUX FORCES
Détenu pour meurtre, le sieur El Hadj Ndiaye écope d’une peine de 15 ans de travaux forcés. Quant à Moustapha Sène, inculpé pour le même chef d’accusation, il bénéficie d’un report à cause de l’absence de son avocat.
LA QUASI-TOTALITE DES MALFRATS RESIDENT DANS LES SITES D’ORPAILLAGE
A noter que la plupart de crimes datant entre 2018 et 2020 sont commis dans les sites d’orpaillage, ces endroits où les gens n’ont de dieu que pour l’or, quitte à sacrifier ou commettre des atrocités dont le meurtre. Malgré les patrouilles régulières des Forces de l’ordre, certains parviennent à passer entre les mailles du filet. Pour preuve, pas plus tard que lundi dernier, les habitants du village de Djindi, situé dans la commune de Bandafassi, à seulement 15 km de Kédougou, ont passé la nuit dans l’émoi et la consternation. En effet, aux environs de 17h, sur le chemin du retour de leur «dioura» (cite d’orpaillage), deux jeunes ont été abattus de sang-froid par 6 braqueurs armés jusqu’aux dents. Les malfaiteurs ont emporté avec eux de l’argent et des téléphones portables qu’ils ont arrachés à leurs victimes. Une enquête a été ouverte et les fugitifs sont activement recherchés par la Brigade de la Gendarmerie.