ABC TEMPERE
Venu prendre part à la rencontre sur les migrations et les droits humains, le médiateur de la république Alioune Badara Cissé s’est prononcé sur les polémiques qui ont accompagné la publication de l’Histoire Générale du Sénégal (HGS)

Venu prendre part à la rencontre sur les migrations et les droits humains, le médiateur de la république Alioune Badara Cissé s’est prononcé sur les polémiques qui ont accompagné la publication de l’Histoire Générale du Sénégal (HGS) et les multiples sorties controversées de Ahmed Khalifa niasse. rassurant, Me Alioune Badara Cissé soutient que le Sénégal survivra à ces sujets brulants de l’actualité.
«Souffrez, pour une fois, que le médiateur de la République se taise et n’ait pas son mot à dire», lance d’emblée Me Alioune Badara Cissé aux journalistes qui l’interpellaient sur la polémique autour de HGS. «Il y a des éminences qui ont été chargées de la question, ils ont produit un travail intellectuel.
D’autres éminences semblent contester ce travail du point de vue de sa vérité scientifique. Je pense que le débat est lancé», indique-t-il. Cependant, il considère que «quand une éminence comme le professeur Iba Der Thiam se plie aux Sénégalais en toute humilité pour reconnaitre quelques erreurs, c’est tout à son honneur. Il faut lui en savoir gré et dire que le Sénégal a de beaux jours devant lui». Quid des attaques répétées de Ahmed Khalifa Niasse contre les dignitaires Tidiane de Tivaouane ?
L’ancien ministre des Affaires étrangères préfère aussi tempérer. A l’en croire, les difficultés de cohabitation inter confrériques ne sont pas récentes et ne remontent pas à la sortie d’Ahmed Khalifa Niasse. Toutefois, il rappelle que l’islam confrérique sénégalais est particulier en ce sens que chaque confrérie à un chef. «Et de son autorité dépendent notre comportement et notre conduite et ça ne changera pas», affirme Me Alioune Badara Cissé convaincu que c’est pour cela que le Sénégal échappe au terrorisme et aux tentatives de récupération extrémiste. «L’église a son patron, le mouridisme a son patron, la tidjiniya a son patron. Et aucun d’entre nous ne saurait déroger à leurs injonctions», dit-il.
Abordant la rencontre proprement dite sur les migrations et les droits humains, le Médiateur trouve que le droit d’aller et de venir se heurte aujourd’hui au surnombre des pays qui accueillent. Accompagné de ses homologues du Niger et du Portugal, il souligne que le seuil de tolérance semble être atteint dans certains pays. «On a notre compatriote qui nous revient sans vie du Maroc.
Et on en voit ces derniers jours deux ou trois cas comme ça par semaine, c’est anormal. C’est une catastrophe pour le pays», se plaint-il. Pour le directeur de cabinet du secrétaire d’Etat chargé des Sénégalais de l’extérieur, Christian Asogba, la question des droits de l’homme n’est pas souvent prise en charge quand il s’agit de la gouvernance migratoire.
De l’avis de M. Asogba, il est souvent question du lien qu’il y a entre travail et migration. «Et on occulte le pan qui concerne le respect des droits humains, parce qu’il y a les pays de départ, les pays d’arrivée et les pays de transit ; et la question des droits humains doit prise en compte dans tous ces pays», argue-t-il. Il a dénoncé, par ailleurs, l’assassinat de Mouhamed Thiam à Casablanca au Maroc et assure que leur cabinet a pris toutes les mesures pour que de tels actes ne se reproduisent plus.