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ABDOULAYE SADJI, UN DES PRÉCURSEURS INCONNUS DE LA NÉGRITUDE

Dans le cadre de sa semaine culturelle, le Lycée Abdoulaye Sadji de Rufisque a dédié, cette année, cette célébration à son parrain. Un homme intègre d’une dimension exceptionnelle qui reste pourtant peu connu

Daouda Gueye  |   Publication 18/04/2021

Dans le cadre de sa semaine culturelle, le Lycée Abdoulaye Sadji de Rufisque a dédié, cette année, cette célébration à son parrain. Un homme intègre d’une dimension exceptionnelle qui reste pourtant peu connu. Natif de la même ville en 1910, cet instituteur est l’un des précurseurs de la négritude.

Dans le portrait dressé par ses enfants et son cousin, Abdoulaye Sadji est présenté comme un homme intègre et rigoureux, au sens de l’honneur très prononcé. Un homme de refus, amoureux de son pays, un papa doux et un baroudeur qui donna du fil à retordre à l’administration coloniale qu’il a servie comme instituteur, notamment à ses supérieurs. Sérère de par son père et Lébou de par sa mère, Abdoulaye Sadji est d’abord une synthèse de deux cultures. Natif de Rufisque en 1910 d’un père originaire de Latmingué, dans la région de Kaolack, et d’une mère Lébou de Rufisque, après ses études coraniques, il intègre l’école française en fréquentant celle urbaine de Rufisque (actuelle école Matar Seck). Ce séjour est couronné par l’obtention d’un Certificat d’études primaires élémentaires. Ce qui lui donne le sésame pour l’école primaire supérieure Blanchot de Saint-Louis qu’il fréquente en 1924, avant d’en ressortir en 1926 pour rejoindre l’école Normale William Ponty de Gorée.

Abdoulaye Sadji y sort avec un diplôme d’instituteur en 1929. À l’école primaire supérieure de Saint-Louis, il fit la connaissance d’une autre grande icône de l’histoire du Sénégal, Mamadou Dia. Cette carrière dans l’enseignement le mena dans plusieurs contrées du Sénégal. Entre temps, il a décroché son Brevet de capacité colonial en 1932 et devient parmi les rares instituteurs africains cadres supérieurs dans l’enseignement.

Sa carrière ne fut pas tranquille car l’auteur du célèbre ouvrage «Maïmouna» fit indexé par l’administration comme un homme hostile à la France, fiché dans la catégorie des «mentalités anti-européennes». À l’origine de cette étiquette, une altercation avec la femme d’un colon en association avec deux autres amis Fara Sow et Saër Guèye, tous deux enseignants. Il échappe à la radiation souhaitée par l’époux de la dame, mais est muté.

Cet épisode le poursuivit dans sa carrière et sa notation en fit affectée. Le jeune enseignant fut affecté dans plusieurs régions du Sénégal. Des mesures administratives pour sanctionner un récalcitrant, mais que sa fille Marie considère comme une opportunité pour son défunt père. «Mon papa a été affecté de Rufisque à Kaolack, Matam, Podor, Ziguinchor, Thiès, Dagana… Seulement, c’était un piège pour le colon. Quand vous envoyez dans une région quelqu’un qui est informé comme l’était mon père, il va là-bas, il informe et forme. Les colons l’envoyaient dans ces régions pour le punir mais, au bout du compte, il faisait leur jeu», raconte sa fille.

Sadji a eu 12 enfants. C’était un Sénégalais au vrai sens du terme, une synthèse de toutes les pérégrinations à travers les différentes parties du pays. Avec ces affectations, Sadji est finalement devenu un des précurseurs de l’intégration des peuples du Sénégal. Ses enfants ont reçu une éducation rigoureuse, mais dans la chaleur familiale d’un père attentionné et plein d’affection qui leur a tout donné. Sa famille raconte qu’il leur a inculqué une éducation avec un sens élevé de la famille, une richesse au-dessus de toutes les autres. Abdoulaye Sadji était proche de ses enfants à qui il racontait des histoires autres que celles qu’il a écrites dans ses œuvres. «Il faut toujours être avec ses enfants, partager avec eux ce qu’on a», leur disait-il.

Ses relations difficiles avec l’administration coloniales l’ont peut-être poussé à nourrir une certaine affection pour l’Allemagne. Presque tous ses enfants ont appris l’allemand au Lycée. L’un d’eux, Booker Tee Sadji, fut pendant longtemps le chef du département d’Allemand à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université Cheikh Anta Diop. «Il adorait l’allemand. Dans la maison, on a fait presque tous allemand. Notre frère aîné, Booker Sadji, est un grand professeur d’université. Je me suis demandé pourquoi mon père aimait l’allemand alors qu’Hitler était un sanguinaire. C’est après que j’ai compris que c’est parce qu’il aimait la rigueur», renseigne sa fille Marie.

Homme de principe

C’est ce qui explique, peut-être, le fait qu’il n’a jamais voulu que ses enfants profitent des privilèges de l’État. Un principe que son ami Mamadou Dia se permit de violer au lendemain de sa mort en décidant, devant sa veuve, de leur accorder des bourses. «Quand mon père est mort, Mamadou Dia est venu et a demandé à notre maman (Simone Carrère) où sont les enfants. Je m’en souviens, j’étais en 6ème avec ma petite sœur Irène. Après les présentations, il dit : Sadji a toujours refusé qu’on leur donne des bourses mais, à partir de maintenant, vous ne pouvez plus refuser, certains seront boursiers et les autres auront une aide», révèle Marie Sadji.

L’héritage matériel du parrain du Lycée de Rufisque est constitué d’un champ qu’il avait à Bambilor et une maison à Mérina, à Rufisque, où vivent aujourd’hui son neveu Adama Mbengue et sa famille. La modestie de ces biens traduit son caractère d’homme intègre qui constitue un exemple pour les générations d’aujourd’hui et de demain. «Je suis fière de mon père, il nous a nourris avec le fruit de sa sueur. Dieu merci, on est tous resté sur ce chemin tracé par notre papa», indique-t-elle. Selon cette dernière, en politique, son père avait deux amis : Mamadou Dia et Léopold Sédar Senghor avec qui il a écrit «Les Aventures de Leuk-Le-Lièvre». D’ailleurs, une des filles de Sadji porte le nom de la première épouse de feu Senghor, Ginette Eboué, fille du Gouverneur général Felix Eboué.

Ethnographe

Abdoulaye Sadji s’est également distingué par ses travaux ethnographiques et littéraires ainsi que son combat pour la réhabilitation culturelle et historique des cultures africaines dont la première salve est lancée à travers un texte : «Ce que dit la musique africaine». Un texte exaltant les grandes figures africaines comme Soundiata Keïta, Samory Touré, Cheikhou Amadou, Kombo Sylla, Fodé Kaba Doumbouya dont certains sont des héros de la résistance africaine. Ce qui fait de lui un des précurseurs de la négritude sur le continent africain et témoigne de sa fascination pour les défenseurs de la cause des noirs comme Booker T. Washington dont l’un de ses enfants porte le nom. C’est pourquoi Senghor disait de lui : «Il n’a pas beaucoup théorisé sur la négritude. Il a fait mieux, il a agi par l’écriture».

Quant à son ami Mamadou Dia, il a témoigné que l’écrivain Abdoulaye Sadji «est bien l’un des pères oubliés de la négritude». Cette posture va impacter sur sa carrière universitaire comme le témoigne sa fille : «Il est allé à Saint-Cloud pour faire l’inspectorat, mais il a échoué. Ils l’ont recalé parce qu’il ne faisait pas tout ce qu’ils lui disaient. C’est quand il est revenu qu’ils se sont dit qu’il ne va pas changer et se sont résolus à le nommer inspecteur». Des propos que l’ancien Président Senghor et ami de Sadji avait confirmés. Selon Marie Sadji, les ambitions universitaires de son père auraient été très mal perçues par les autorités scolaires de l’Aof.

Malgré le soutien répété de Senghor et d’Alioune Diop qui mobilisent leurs réseaux politiques, le service de l’enseignement s’oppose à l’avancement de Sadji qui refuse les postes alternatifs qui lui sont proposés, avec le risque d’être exclu de la Fonction publique. Sur le plan politique, l’instituteur et écrivain a également milité, tour à tour, à la Sfio de Lamine Guèye, puis au Rassemblement démocratique africain (Rda) en 1946. Ensuite, Sadji intégra le Bloc populaire sénégalais (Bds), avant d’atterrir au Parti africain de l’indépendance (Pai).
Abdoulaye Sadji a laissé une riche production littéraire dont les œuvres les plus connues sont : «Les aventures de Leuk le Lièvre», «Maïmouna», «Nini» et «Tounka», sans oublier de nombreuses publications dans des revues panafricaines.

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