BIRAHIM SECK DU FORUM CIVIL SONNE LA RÉVOLTE
«L’arrestation du présumé voleur devait s’accompagner d’une enquête sur l’origine des fonds d’autant plus que le Sénégal est sur la liste grise du Groupe d’action financière (Gafi).

En marge d’un atelier d’échanges tenu à Saly-Portudal hier, mercredi, sur le projet de loi sur la publicité, la précarité et les risques de corruption dans le secteur des médias, Birahim Seck, coordonnateur général du Forum civil, s’est prononcé sur la nécessité de passer en revue les règles régissant la publicité au Sénégal. Sur un autre registre, il a fait part de sa position sur des questions liées à la circulation de fortes sommes d’argent, le fait d’un don d’un milliard de francs à un dignitaire religieux et le vol présumé de 890 millions de francs dans la maison d’un homme politique. Il a évoqué à ce titre la recevabilité des corps de contrôle à éclairer ces questions.
Birahim Seck du Forum civil s’est prononcé sur l’importance d’avoir une réglementation adéquate sur la publicité :’’Comme à l’accoutumée, le Forum civil s’engage à accompagner le secteur des médias sur les réformes du code de la presse, le droit de l’accès à l’information, et aussi dans des secteurs stratégiques comme le secteur minier. Un accompagnement a été fait en ce sens pour les journalistes de la région de Thiès de Dakar et de Saint-Louis.
En relation avec la presse en ligne (Appel) et le ministère de la Communication pour permette au monde des médias d’avoir des ressources tout en étouffant la corruption et les risques liés.’’ Interrogé sur l’actualité par rapport à la circulation de l’argent, le fait d’hommes d’affaires et de la politique, il dira : ‘’Le Forum civil répond de façon structurelle. Le gouvernement devait depuis longtemps mettre le budget sur la table‘’. Cela, pour lui, consiste à dire, pour le gouvernement, la part du budget de fonctionnement, celui du budget du personnel, celui sur l’investissement. En gros, il a recommandé une cartographie des budgets. Ses propositions sont de mettre sur la table, le salaire d’un ministre, celui d’un enseignant, et les indemnités des agents de l’administration. Birahim Seck s’est attaqué aux fonds échappant aux corps de contrôle.
Selon lui, les fonds spéciaux non susceptibles de contrôle sont l’argent du contribuable avant d’affirmer : « Le fonds politique n’existe pas. Les fonds spéciaux sont l’argent du contribuable ». Dans la même lancée, il s’est appesanti sur le contrôle de recevabilité léthargique, selon lui, car les sommes reçues pas l’Assemblée nationale ne font pas l’objet d’aucun rapport. Il en est ainsi pour le Conseil économique, social et environnemental.
Le même constat est fait par Brahim Seck sur les fonds reçus par les magistrats en période électorale de la part de l’Etat et des partenaires. Il a aussi évoqué le budget de campagne devant faire l’objet d’une réglementation. Sur la précarité et l’appauvrissement des paysans de Djilakh et de Ndinguéler, Birahim Seck dira : « le gouvernement n’a pas de cœur. On ne peut pas interdire à des personnes de cultiver la terre par l’arrêté d’un préfet en train de humer l’air de Dakar ».
Le fait pour lui n’est ni honorifique ni honorable pour le gouvernement. Par conséquent, pour lui, le gouvernement doit rendre justice à Djilakh et à Ndinguéler et non les laisser dans la précarité. « Au Sénégal, on a tendance à polémiquer sur les conséquences et ne pas s’attaquer aux causes. Les 890 millions de francs volés chez un homme politique et d’autres événements comme le cas du sac d’argent du ministère de l’Intérieur vers une cité religieuse, une justice forte allait s’intéresser aux origines de cet argent. Cela n’a pas été fait .Un homme d’affaires, il y a quelques jours, a fait un don d’un milliard de francs ».
Pour lui, les corps de contrôle sont étouffés car, dira-t-il, « l’arrestation du présumé voleur devait s’accompagner d’une enquête sur l’origine des fonds d’autant plus que le Sénégal est sur la liste grise du Groupe d’action financière (Gafi).