VIDEOCHAOS SUR L’AVENUE MAMADOU DIA
Occupation anarchique, commerce envahissant, stationnement sauvage... Cette artère emblématique de Dakar, théâtre traditionnel de la fête de l'indépendance, est devenue invivable pour ses riverains

À Dakar, l'ancienne avenue du Centenaire, rebaptisée avenue président Dia, connaît une anarchie totale qui compromet la sécurité et l'ordre public. Commerce envahissant, stationnement sauvage et insalubrité transforment cette artère emblématique en véritable "ghetto".
L'avenue président Dia, jadis considérée comme les "Champs-Élysées de Dakar", offre aujourd'hui un spectacle désolant. Cette artère emblématique où se déroule traditionnellement la fête de l'indépendance du Sénégal est devenue le théâtre d'une occupation anarchique sans précédent.
Commerce sur la voie publique, extensions sauvages de magasins, stationnement non réglementaire de véhicules, motos et charrettes pousse-pousse sur les trottoirs : la liste des infractions est longue. À cela s'ajoute la prolifération de restaurants de fortune qui accentuent l'insalubrité générale.
Les habitants du quartier dénoncent une situation devenue insupportable. "L'occupation anarchique déborde jusque devant la porte des maisons", témoigne un riverain. Les véhicules, notamment les conteneurs, stationnent pendant des jours entiers sans respect pour les résidents, causant des nuisances sonores dès 4 heures du matin.
La circulation piétonne devient un parcours du combattant. Même pendant les fêtes, les passages piétons sont occupés par des tentes et des bâches, compromettant la sécurité des usagers. "On ne peut pas circuler", déplorent les habitants qui évoquent l'impossibilité d'éduquer leurs enfants dans cette ambiance chaotique.
Face à cette situation, les responsabilités sont multiples et partagées entre l'État, la mairie et les propriétaires des maisons. Malgré les pressions exercées et les plaintes déposées à la mairie, aucune suite concrète n'a été donnée aux doléances des riverains.
Le problème se complexifie par le fait que les commerçants paient leurs taxes et impôts. "Connaissant l'esprit sénégalais, si tu viens lui dire qu'il n'a pas le droit de faire ça, il va te dire qu'il a payé ses impôts", explique un témoin, illustrant la difficulté de faire respecter la réglementation.
Malgré les initiatives entreprises - sensibilisation, pétitions, plaidoyer - la situation reste préoccupante. Les observateurs appellent à un changement de comportement généralisé et à une plus grande rigueur de l'État avec des sanctions effectives.
Une coordination renforcée entre les différents acteurs apparaît essentielle. La gestion de l'espace public et la planification urbaine devront désormais prendre en compte les besoins réels des populations pour aboutir à des solutions durables.