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DAKAR SARETT

Les charrettes font partie du réseau de transport de la capitale. Comme les « tiak-tiak », elles se sont imposées dans la circulation, comme si de rien n’était. Elles causent aussi bien des désagréments aux automobilistes

Ousmane Sow  |   Publication 04/02/2023

Sur la route de Keur Massar, balayée par un vent frisquet le matin, deux charretiers, à peine sortis de l’adolescence, organisent une course-poursuite au milieu des voitures. Abasourdis par cet acte d’indiscipline, les automobilistes mettent le pied sur le frein et observent médusés le spectacle. C’est une scène qui se banalise sur les différents axes routiers de la capitale. Interrogé sur cette situation, un gendarme de la circulation assume son impuissance : «Tu ne peux rien avec les charretiers. Ils sont sur la Route nationale. Ils n’ont pas de papiers, et les dégâts peuvent être énormes pour les automobilistes. C’est une situation qu’on ne peut pas gérer…» Dans la circulation, les charrettes sont chargées de bonbonnes de gaz, de sacs d’oignon, de casiers de packs de boisson, de cartons de lait, de matériels de construction, d’ordures, de sable, et de personnes aussi parfois. Elles sont devenues un véritable outil de transport dans les zones urbaines et slaloment dans les embouteillages à longueur de journées aux côtés des automobilistes.

A Dakar ou dans la banlieue, au marché, on ne peut pas ne pas rencontrer de charrettes. Elles sont visibles partout. Capables d’assurer différentes fonctions, elles empruntent les rues et avenues de la capitale pour approvisionner les vendeurs en gros et demi-gros et les boutiquiers détaillants. Parfois aussi, elles sont dans le commerce «ambulant». Dans les magasins, quasiment chaque responsable dispose d’une charrette. Grand-Yoff, Zone de Captage, Castor, Hlm, Niary Tally, Dieupeul, Pikine, Thiaroye, Guédiawaye, voilà des zones très prisées par la majeure partie des charretiers, venant des régions reculées du pays. Ces charrettes causent des désagréments dans la circulation, mais rendent bien des services à la population. Comme avec les véhicules, il existe plusieurs modèles de charrettes. Certaines sont toutes simples avec des marchepieds, tandis que d’autres ont un carénage sophistiqué.

Ruralisation de la capitale

Ancien agriculteur reconverti en charretier, Ibrahima Thiaw, âgé d’une soixantaine d’années, est cocher à Dakar depuis plus de 10 ans. Maintenant, il est responsable de trois charrettes dans une quincaillerie, sise à Niary Tally. «C’est un métier noble si vous êtes propriétaire du cheval. J’ai mes propres charrettes et j’emploie des jeunes», lance-t-il, tout en affirmant qu’ils rencontrent d’énormes difficultés au vu de l’étroitesse des routes à Dakar et le manque de compréhension des automobilistes. «Il faut être très vigilant pour ne pas subir des chocs car, en réalité, nous travaillons tous les jours avec un grand risque d’être renversés par un automobile», reconnaît ce sexagénaire qui estime que leur présence à Dakar répond à un double besoin. «Les récoltes ne sont pas suffisantes pour nourrir les chevaux. Nous sommes donc contraints à migrer dans les villes afin de pouvoir les maintenir en activité et subvenir, par la même occasion, à la dépense quotidienne», raconte Ibrahima Thiaw. Sur une autre artère très fréquentée, un charretier transportant des matériaux de construction, surtout du ciment, se fait dépasser sous les klaxons des automobilistes. De Niary Tally, sur la voie qui mène vers Grand-Dakar, on fait un tour vers Hlm 5. Une charrette chargée de matelas mousse est tirée par un cheval bien nourri, mais le cocher ne semble pas s’inquiéter car il n’y a pas d’agent de sécurité pour le remettre sur le droit chemin. Ici, la circulation est un peu fluide aux environs de 12 heures. Toujours aux Hlm, trois charrettes stationnent devant un magasin. L’un des cochers, vêtu d’un pantalon kaki, chapeau sur la tête, tient la corde de son cheval, prêt à rallier le rond-point Jet d’eau. Il emprunte chaque jour un circuit différent de celui de la veille pour approvisionner les boutiquiers dans les quartiers précités. «Quand il s’agit d’un cheval qui n’a pas l’habitude de venir en ville, nous sommes obligés de le protéger, au risque de déraper sur les véhicules et autres obstacles», argumente Saliou Kama, originaire de Fissel, dans la région de Thiès. Son cheval transporte aussi des matériaux de construction vers les chantiers.

Trop d’anarchie et beaucoup de bruit

Les chevaux de trait sont visibles dans la capitale, et servent à convoyer du sable, du ciment, du fer, de la peinture et de l’eau dans certains quartiers. Pas besoin de permis ni de savoir lire les panneaux de circulation. Ça passe partout, dans les rues défoncées et même sur les autoroutes. Ça roule à bonne vitesse, pas trop rapidement, mais plus vite qu’à pied. Dans un espace laissé prés des véhicules en stationnement, à Grand-Yoff, tout près du Centre Talibou Dabo, Cheikh Dior, originaire de Niakhar dans la région de Fatick, et son cheval y passent la nuit. Comme beaucoup de charretiers originaires des régions du pays, il est présent à Dakar, depuis plus de deux mois. Avec sa charrette, il peut continuer de soutenir sa famille restée à la campagne. «Pour beaucoup, c’est un emploi précaire, mais je te dis que je peux gagner 10 000 voire 15 000 francs par jour», confesse le bonhomme, très enthousiaste. Il ne peut pas ignorer la sécurité. Puisque, dit-il, la plupart des chauffeurs n’ont aucune considération pour les charretiers. «Ils veulent toujours passer devant, estimant que nous ne sommes pas prioritaires sur la route. Pour s’en sortir, il faut faire preuve de dépassement», raconte ce charretier. Il admet que «conduire une charrette à Dakar n’est pas du tout facile, avec les embouteillages».

Les charrettes ont imposé leur présence dans un environnement où elles ne devraient pas être admises. Avec l’anarchie dakaroise, tout finit par être une règle. Plusieurs fois, les autorités ont essayé de les faire disparaître de la circulation dans la ville, sans succès. L’annonce la plus récente, c’était avec Barthélemy Dias, l’actuel maire de Dakar. Dans son programme «Dakar bu bees», il disait qu’une fois à la tête de la municipalité, aucune charrette n’allait plus circuler dans la capitale. «Ce n’est pas moi qui le dis, c’est une loi qui date de Senghor», assurait le maire de Dakar sous les ondes de Walf Tv, estimant même prendre langue avec les charretiers et être disposé à les indemniser. Sous le coup des fouets et au son de leurs hennissements, les charrettes répondent, pour certains, à une demande sociale. «Il y a des coins reculés où les véhicules ne peuvent pas accéder. Il faut une charrette», explique Ibrahima Ba, un boutiquier. Pour étayer ses propos, il explique : «Je suis une fois allé à Keur Massar et là où je suis descendu, je devais encore prolonger dans le quartier et c’était un peu loin. Il a fallu une charrette, sinon j’allais faire le trajet à pied.» A l’en croire, la charrette fait partie non seulement de la culture sénégalaise, mais aussi elle répond à un besoin socio-économique. «Notre niveau de vie exige parfois qu’il y ait des charrettes pour pouvoir amoindrir les coûts, parce que chacun tire le diable par la queue», sourit-il. Selon lui, il est impossible d’interdire une charrette à Thiaroye ou Pikine, car il y a des zones sablonneuses où aucun véhicule ne peut s’aventurer. Seules les charrettes peuvent y pénétrer. «Donc vouloir interdire des charrettes dans ces zones, c’est absurde», assure-t-il.

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