DEMEMBREMENT DE LA DAME DE 116 ANS, UN SUSPECT ARRETE PAR LA POLICE
Quasiment méconnue de son vivant, la dame Sokhna Oumy Kandji est bien partie pour devenir très célèbre après sa mort.

C’était la consternation et l’émoi hier à Touba, après que des membres d’une vieille femme de 116 ans, décédée, ont disparu à la morgue. Une situation étrange qui a mis les proches de la défunte dans tous leurs états. Le responsable de la morgue nie, mais les laveuses confirment les allégations de la famille éplorée. Des actes ignobles qui, d’après certains témoins, sont récurrents dans cette morgue. Retour sur cette journée qui sort de l’ordinaire.
Quasiment méconnue de son vivant, la dame Sokhna Oumy Kandji est bien partie pour devenir très célèbre après sa mort. Décédée de mort naturelle après une courte maladie, Sokhna Oumy Kandji avait tiré sa révérence dimanche dernier à l’âge de 116 ans. Et quand ses proches ont constaté son décès vers 20 heures, ils sont allés déposer sa dépouille à la morgue située près de l’ancien cimetière de Touba. Mais à la surprise générale, lorsque les proches de la disparue sont allées préparer la toilette mortuaire, ils ont constaté des choses assez bizarres.
Surpris, ils ont fait appel aux dames chargées d’effectuer les toilettes mortuaires pour les femmes décédées. Et lorsque ces dernières ont enlevé le linceul qui couvrait le corps, ils ont découvert que plusieurs parties du cadavre avaient été coupés et emportés, dont les doigts et les orteils, en plus du menton. Du coup, l’inhumation a été retardée, les responsables de la morgue convoqués et la police alertée. Des déclarations que le chef de la morgue a vainement tenté de minimiser. Car, selon Mamadou Sène, il s’agit plus d’exagération que de faits avérés. « Ici c’est moi le responsable, bien que je travaille avec des gens à qui j’impute certaines tâches. Quand j’ai été informé que des parties d’un corps qui était gardée ici ont disparu, je suis aussitôt venu m’enquérir de la situation. Mais j’ai vite constaté que des membres du corps du cadavre en question n’avaient pas disparu, mais que la défunte avait une blessure ancienne au menton. Je n’ai vu que des égratignures sur le corps qui était au tiroir numéro 4 », dira-til. Des propos qui contrastent clairement avec les déclarations des proches de la défunte. Lesquelles déclarations sont étayées par celles des dames chargées de la toilette mortuaire dans cette même morgue. Mieux, d’après ces dernières, ces pratiques sont courantes en ces lieux. « Notre grand-mère est morte naturellement chez nous. Et c’est moi même qui me suis occupée d’elle avant d’informer les enfants, puis le reste de la famille. Elle n’était ni blessée ni malade. Elle s’est éteinte dimanche soir après la prière du crépuscule Mais c’est lorsque nous sommes allées la voir ce lundi matin à la morgue où nous l’avions déposée la veille, que nous avons vu qu’il lui manquait des parties de son corps », révèle Sokhna Fatou Mbacké.
Abondant dans le même sillage, Daouda Mbacké, fils de la disparue de déclarer : « La vérité, c’est que nous avons déposé ici un corps entier que nous avons retrouvé démembré. C’est totalement injuste et aberrant pour notre défunt parent qui, toute sa vie durant, a été un exemple de paix et de piété. Maintenant, ce que nous voulons, c’est que toute la lumière soit faite sur cette affaire et que les responsabilités soient situées », peste Daouda Mbacké.
Pour sa part, Sokhna Mariama Thioye, une des laveuses de la morgue, confirme la version des proches de la défunte et révèle : « Ces pratiques ne sont pas nouvelles ici. Dernièrement, quatre corps venus de Touba Darou, Touba-Alieu, Kaolack, Dakar ont subi les mêmes atrocités. En tant que mères de famille, nous ne pouvons que dire la vérité. Pour cette affaire, quand j’ai moi-même été appelée par les proches de la disparue pour constater, j’ai effectivement vu des coupures sur différentes parties du corps », précise-t-elle. Mais dans tous les cas, une enquête a été ouverte par les éléments du commissariat urbain de Dianatoul Mahwa. Et déjà, un individu sur qui portent de sérieux soupçons a été entendu par les enquêteurs, hier lundi dans l’après-midi, sans être placé en garde à vue. Une affaire qui, très certainement, est très loin de livrer tous ses secrets.