DES CONSEILS DE TABASKI NGOM PROTESTENT AUPRÈS D'OUSMANE DIAGNE
Que ce soit le syndicat ou l’amicale des inspecteurs duTrésor ou les avocats de Tabaski Ngom, il se dit dans les dédales des régies financières que la balance de la justice est en déséquilibre.

C’est aujourd’hui que la chambre d’accusation va se prononcer sur l’ordonnance d’incompétence prise par le juge d’instruction du pool financier, Idrissa Diarra, à propos du ministre Moustapha Diop dans l’affaire tabaski Ngom à la suite du pourvoi du procureur Sylla. Pendant ce temps, les conseils de l’inspectrice de trésor ont saisi le Garde des Sceaux d’une lettre de protestation dont copie a été transmise à «L’As» sur ses conditions de détention, sur son intégrité physique et sur l’égalité de traitement dans ce dossier.
Tabaski Ngom croupit encore dans les geôles de la maison d’arrêt pour femmes de Liberté 6 depuis son incarcération des suites d’une plainte la Crse. Elle a été entendue sur le fond mais son co-accusé Moustapha Diop a été sorti du dossier par le juge Diarra qui a indiqué dans son ordonnance que ce dernier est hors de portée du pool judiciaire financier (Pjf), puisque les faits allégués relèvent de la Haute Cour de justice. Une ordonnance qui est loin de convaincre ses collègues, les conseils. Conséquence le procureur du Pjf a saisi la chambre d’accusation pour contraindre le juge Diarra à mettre Moustapha Diop dans la cause et le juger en même que Tabaski sur le montant de 700 millions que l’ancien Acp de l’Aprosi dit avoir prêté au maire de Louga. La chambre d’accusation devrait s’y prononcer ce matin ou mettre sa décision en délibéré. En tout état de cause, les proches de la dame Ngom ont décidé de faire monter d’un cran la lutte pour faire libérer leur collègue.
MENACES SUR LA SECURITE DE LA PREVENUE
Que ce soit le syndicat ou l’amicale des inspecteurs duTrésor ou les avocats de Tabaski Ngom, il se dit dans les dédales des régies financières que la balance de la justice est en déséquilibre. Dans une lettre de protestation adressée au Garde des Sceaux, les Conseils de Tabaski Ngom dénoncent les conditions de détention. D’après nos interlocuteurs, elle a peur pour sa sécurité d’autant plus qu’elle a fait l’objet de menaces de mort de la part de détenues avec lesquelles elle a partagé une cellule. Qui plus est, ses conditions de détention sont exécrables. «Cette détention àla MAF de Liberté 6 de Madame Ngom, s'accompagne de traitements particulièrement dégradants et inacceptables : cellule surpeuplée, harcèlement moral par des codétenues introduites dans sa chambre dans des conditions troublantes, actes de provocation et propos gravement injurieux, atteintes constantes à sa dignité́; le tout, couronné par un refus de soins médicaux, malgré́ une tension artérielle critique et d'autres affections graves. Ces faits constituent une violation flagrante de ses droits fondamentaux et pourraient engager la responsabilité́ de l’administration, notamment pénitentiaire», charge notre source qui s’étonne de la soustraction de son coaccusé.
Pour les avocats de Tabaski Ngom, leur cliente est impliquée et inculpée par les juges d'instruction des 1er et 5e cabinets du Pool Judiciaire Financier, dans une affaire oùelle «est manifestement la victime d'un abus de faiblesse exercé par son ancien supérieur hiérarchique, Moustapha Diop». «Et malgré̇ la levée de son immunité́ parlementaire depuis le vendredi 21 mars 2025, par l'Assemblée nationale, ce dernier n'a à-ce jour, fait l'objet d'aucune audition, ni poursuite judiciaire quelconque, contrastant gravement avec la sévérité́ de la mesure de détention appliquée à ma cliente, pourtant doublement victime d'escroquerie et autres abus de la part du sus nommé́ mis en cause», déplore-t-il. Ce qui inquiète le plus ces robes noires, c’est que Moustapha Diop «n'a même pas été́ convoqué́ pour être entendu dans l'affaire, même provisoirement, en qualité́ de témoin, alors qu'il a été́ cité et son nom, évoqué́ depuis l'enquête préliminaire à laquelle ses Collaborateurs directs ont été́ entendus par la DIC et la Brigade de Recherches de la Gendarmerie de Mbour depuis janvier 2025».
LA LETTRE DES AVOCATS ADRESSEE AU MINISTRE OUSMANE DIAGNE
Dans la lettre, les avocats de Tabaski Ngom demandent au ministre de la Justice Ousmane Diagne, en tant qu'autorité́ supérieure, «de bien vouloir faire ordonner une enquête urgente, sur ses conditions de détention àla Maison d'arrêt pour femmes de Liberté̇ VI; prendre les mesures nécessaires pour préserver son intégrité́ physique, psychologique et veiller enfin àl'égalité̇ de traitement devant la justice en répondant favorablement aux réquisitions du procureur qui veut que Moustapha Diop soit placé sous mandat de dépôt».