DES MESURES DE PREVENTION CORSEES, AVEC POSSIBILITE DE DEPLOYER L’ARMEE DANS CERTAINS ENDROITS
Le coronavirus est entré à Thiès par trois cas communautaires. une telle situation avait installé la peur partout dans la région, au point de pousser certains à parler du cas Thiès.

Le coronavirus est entré à Thiès par trois cas communautaires. une telle situation avait installé la peur partout dans la région, au point de pousser certains à parler du cas Thiès. Mais aujourd’hui, Thiès est un cas, sans cas depuis dix jours, mais les autorités sont décidées à maintenir ce cap. C’est dans ce cadre que le comité régional de gestion des épidémies a corsé hier les mesures de prévention et n’exclut pas de recourir à l’armée, pour leur application dans certains endroits.
Après la peur occasionnée par les 3 cas communautaires qui constituent les premiers enregistrés dans la région de Thiès, c’est l’accalmie en ce qui concerne la propagation du coronavirus. En effet, la région n’a enregistré aucun cas depuis 10 jours, mais l’heure est loin d’être à la démobilisation. Mieux, Mouhamadou Moustapha Ndao, Gouverneur de la Région de Thiès, a présidé hier la réunion du comité régional de gestion des épidémies de Thiès, qui a corsé les mesures de prévention, tout en n’excluant pas de déployer l’armée, pour les faire respecter dans certains endroits. Depuis 10 jours, la région n’a enregistré aucun cas, ce qui veut dire aux yeux du chef de l’Exécutif régional que quelque part, le premier foyer est en train de s’éteindre. L’enjeu, dit-il, est maintenant de tout faire pour que d’autres foyers ne naissent pas et qu’il n’y ait donc pas une recrudescence de la maladie dans la région.
Selon le Gouverneur, le double objectif de la stratégie qui sera déroulée aussitôt est de faire en sorte de ne pas enregistrer de cas importés des régions limitrophes, mais également que des cas communautaires ne puissent pas se déclencher. Au départ, Thiès a eu à enregistrer 3 cas communautaires et très vite, des mesures d’urgence ont été prises, allant dans le sens de la fermeture de marchés, mais aussi d’application des mesures d’interdiction de rassemblement. Selon lui, il s’agit maintenant de renforcer ces mesures pour résoudre définitivement cette équation et aider le pays à surmonter cette problématique sanitaire. Et le dispositif sera marqué par le renforcement de la présence des forces de défense et de sécurité pour faire respecter les mesures ; et il n’est pas exclu de déployer l’armée dans certains endroits pour appuyer les gendarmes et les policiers.
Pour lui, il s’agit fondamentalement d’abord de faire en sorte qu’il y ait le moins de déplacements entre Dakar et Thiès. Il s’y ajoute qu’à partir d’aujourd’hui, les horaires de fermeture des marchés sont fixés désormais à 14 heures. Dr El Hadji Malick Ndiaye, Médecin-Chef régional de Thiès, renseigne pour sa part qu’il y a une vingtaine de jours, il y a eu 3 cas communautaires à Thiès, 1 à Poponguine. Mais il y a eu une mobilisation parfaite des acteurs, pour suivre les cas contacts et prendre toutes les mesures pour pouvoir maîtriser la situation.
A la date 9 avril, la région de Thiès a enregistré 26 cas (10 pour Thiès, 16 pour Mbour) dont 19 guéris et il ne reste que 7 cas qui sont en voie de guérison. Il confirme que depuis 10 jours, la région ne compte plus de cas positifs et tous les cas contacts sont sous surveillance au niveau des hôtels. Il renseigne que tous les prélèvements effectués sur les cas contacts jusqu’ici sont revenus négatifs et d’ici 3 jours, tous les cas contacts de la région auront bouclé leur période de suivi. Pour lui, si aucun cas n’était relevé au sein de ces cas contacts dans les trois prochains jours, l’épidémie serait terminée dans la région. Mais après cette phase, la stratégie consistera à aller directement au contact des populations, pour procéder à la recherche de cas au niveau de la communauté, en collaboration avec le service d’hygiène, la croix rouge, les relais communautaires. Il s’y ajoute la mise en œuvre de mesures allant dans le sens d’une diminution des déplacements entre Dakar et Thiès, la capitale étant actuellement une zone à forte potentialité épidémique.
TALLA SYLLA MAIRE DE THIES «THIES NE VEUT PAS ETRE LA VILLE PASSOIRE, QUI VA SERVIR DE RELAIS DE DISSEMINATION DU COVID-19»
Talla Sylla, Maire de Thiès, qui a installé un comité de veille et d’alerte au niveau de la ville de Thiès et qui passe la nuit dans son bureau depuis le déclenchement de la pandémie, estime qu’il n’est pas question de baisser les bras, même si les résultats sont encourageants au niveau de la région. C’est dans ce cadre, dit-il, que des recommandations ont été formulées, dont la réduction des heures de fonctionnement des marchés fixées désormais de 8 heures à 14 heures ; et la police est invitée, non seulement à faire respecter ces horaires, mais aussi le principe de la distanciation sociale. Il ajoute : « Thiès est un verrou entre Dakar et le reste du pays. Nous ne voulons pas être la ville passoire qui va servir de moyen ou de relais de dissémination du COVID-19 ». D’où à ses yeux la pertinence de rendre difficile le passage dans les différents sens car c’est de cette façon qu’il est possible de protéger à la fois les Thiessois, mais aussi le reste du pays. Il poursuit : «Si les recommandations sont suivies et exécutées, les résultats suivront. Les résultats obtenus jusqu’ici découlent du travail combiné de tout le monde, mais il est tout aussi important de les préserver.».
En ce qui concerne la liste des bénéficiaires de l’aide alimentaire, il suggère que le cas de Thiès soit revu. Pour lui, c’est incompréhensible que la commune de Thiès-Ouest puisse compter 6 017 familles démunies, là où Thiès-Nord ne compte que 5 210 et Thiès-Est 4 667. Cela ne correspond pas à la réalité, a-til martelé, avant de suggérer que des correctifs puissent être apportés. « En tout cas, nous allons travailler pour voir comment ajouter au registre national unique les démunis que nous pourrons identifier à partir des comités de quartiers inclusifs », a-t-il conclu sur ce sujet