DES POPULATIONS ACCUSENT LE DEPUTE-MAIRE MALANG FATY ET SAISISSENT LA DSCOS
Située dans le département de Bounkiling (région de Sédhiou), la commune de Madina Wandifa est sous le feu des projecteurs pour des problèmes liés au foncier.

Située dans le département de Bounkiling (région de Sédhiou), la commune de Madina Wandifa est sous le feu des projecteurs pour des problèmes liés au foncier. Un collectif qui dit défendre les intérêts de la commune a d’ailleurs saisi le Directeur général de la DSCOS pour dénoncer une spéculation foncière sur le domaine national avant de demander la vérification de l’autorisation de lotissement effectuée par le maire.
Le députe-maire apériste de Madina Wandifa, Malang Seyni Faty, est cité dans une affaire foncière. Des populations se sont érigées en boucliers pour lui barrer la route dans son projet de lotissement qui, selon eux, ne respecte pas les règles établies. Elles se sont regroupées dans un collectif pour vilipender le chef de l’exécutif local auprès du patron de la Direction de la Surveillance, du Contrôle et de l'Occupation des Sols (Dscos) du ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, du Gouverneur de la Région de Sédhiou, du préfet du département de Bounkiling et du sous-préfet de l’arrondissement de Diaroumé.
Dans la note dont «L’As» détient copie, le collectif pour la défense des intérêts de Madina Wandifa sollicite une vérification de l’autorisation de lotissement de la commune qui fait l’objet d’une spéculation foncière à outrance. «Le maire et son équipe se livrent à des activités spéculatives sur le foncier relevant du domaine national avec des manœuvres financières non conformes à la loi», lit-on dans la lettre adressée au directeur de la DSCOS. Poursuivant, le collectif qui doute de la conformité des lotissements avec le droit demande une vérification par une mission commanditée. «La commune s’empare des terrains du domaine national situés en territoire communal (zone urbaine du domaine national), les morcelle et applique des lotissements avec délivrance d’attestations d’attribution sans tenir compte des dispositions du code général des collectivités locales et de la loi portant transfert de compétences», se désolent les membres du collectif. Ils précisent dans la foulée que les textes de loi prescrivent que les zones urbaines du domaine national fassent l’objet de lotissement après avis favorable de la commission des opérations domaniales, suivi de l’immatriculation de ces terrains au nom de l’Etat.
A la suite, ajoute le collectif, une commission devrait siéger à la mairie pour attribuer les parcelles. «Les travaux de cette commission doivent aboutir à des actes administratifs approuvés par le préfet. L’autorité administrative de la commune n’a respecté aucune étape de cette procédure et s’accapare des terrains et les distribue à l’insu de tous les acteurs et sans avis de la commission des opérations domaniales, sans immatriculation.
A titre d’illustration, on peut citer les trois (03) attestations en date du 19 juin 2019 délivrées par le maire Malang Sény Faty pour attribuer les lots 1881 ; 3391 et 3394, respectivement à Ousseynou Demba, Madame Safiétou Cissé et Madame Sandjiba Dabo», dénonce le collectif. Par ailleurs, ces populations regroupées au sein du collectif estiment que ce lotissement prive des familles entières de leurs champs de cultures alors que ces dernières ne vivent que de l’agriculture.
Le collectif rappelle que par le passé, des lotissements ont été effectués dans leur localité sans la moindre controverse. «S’il y a contestation cette fois, c’est parce toutes les règles n’ont pas été respectées. Le maire n’a jamais accepté de montrer l’acte autorisant le lotissement. Nous demandons aux autorités compétentes d’annuler ce lotissement qui ne fait qu’installer les paysans dans la précarité, en les privant de leurs champs de cultures», martèlent les membre du collectif pour la défense des intérêts de Madina Wandifa.
MALANG SEYNI FATY, MAIRE DE MADINA WANDIFA : «Ce sont des politiciens qui s’agitent…»
«Honnêtement, je ne suis pas dans cela. Aujourd’hui, ma préoccupation majeure est de voir comment accompagner la population pour faire face à la propagation du Covid-19. Maintenant eux, ils sont dans les querelles de politique politicienne sans fondement comme ils en ont l’habitude à la veille de chaque scrutin électoral. Je les attends. Le moment venu, ils vont avoir des éléments de réponse très clairs. Mais dans le contexte actuel de crise, j’ai une seule préoccupation majeure : c’est comment faire pour barrer la route au nouveau coronavirus. Donc, je me suis inscrit dans cette dynamique qui est de rester loin de ce jeu yoyo qu’ils sont en train de faire. Ils sont libres de parler dans la presse, mais honnêtement, je ne suis pas dans ça pour l’instant. Je les connais ; ce sont des politiciens qui s’agitent. Je les laisse s’agiter dans leur jeu favori. (…)
De toute façon, ils peuvent porter plainte. Pour le moment, je voudrais m’affairer autour de cette pandémie qui est sur toute l’étendue du territoire national et dans le monde entier en essayant de sensibiliser et de conscientiser les populations de mon département, de ma commune et de mon pays sur cette maladie.»