DES RETRAITES DENONCENT DES DETOURNEMENTS ET DES SCANDALES AU SEIN DE L’IPRES
Une association réunissant des retraités de Keur Massar a franchi le pas en dénonçant les malversations, détournements et autres actes scandales qui se passent au sein de l’Institut de prévoyance retraite du Sénégal IPRES).

Après avoir travaillé jusqu’à l’âge de 60 ans et fait valoir leurs droits à une pension de retraite, des retraités disent toujours souffrir des malversations et autres détournements dans les institutions de prévoyance sociale qui font qu’ils sont confrontés à d’énormes difficultés. Ils ont écrit un mémorandum au chef de l’Etat pour qu’il trouve une solution à cette situation.
Une association réunissant des retraités de Keur Massar a franchi le pas en dénonçant les malversations, détournements et autres actes scandales qui se passent au sein de l’Institut de prévoyance retraite du Sénégal IPRES). Dans un mémorandum, ces retraités dénoncent le détournement de 572 millions de francs CFA pour la seule année 2018. Ils s’interrogent sur ceux commis les années d’avant et d’après. ‘’Les retraités de L’IPRES, épris de justice et de paix, se joignent à moi pour vous soumettre nos vives préoccupations et notre angoisse quant à la gestion scandaleuse de cette institution, l’IPRES, qui est le seul bien des retraités et des futurs retraités et qui est à sauvegarder. Malheureusement, les nombreuses difficultés rencontrées par les retraités, particulièrement l’accès aux services hospitaliers à Dakar et dans les régions, les lenteurs administratives au niveau des Centres Médico-sociaux et l’obtention des prises en charge, les retraits des pensions au niveau des institutions financières, les détournements dénoncés dans le rapport de la Cour des Comptes de 2014 et les touts derniers scandales de détournements des fonds relatifs aux tickets restaurant témoignent de la mauvaise gestion de l’IPRES.
En effet, 572 millions ont été détournés à l’IPRES pour la seule année 2018 suite aux investigations de l’audit interne’’, lit-on dans le document adressé par des retraités de Keur Massar au président de la République, Macky Sall. Ils estiment que le Gouvernement du Sénégal a le devoir de protéger les biens communs des citoyens particulièrement des retraités vulnérables qui n’ont que leurs pensions, souvent dérisoires, et qui continuent pour la plupart de subvenir aux besoins des membres de leurs familles. Ce, sans oublier leurs problèmes de santé précaire. C’est pour ces raisons, disent-ils, qu’ils ont décidé d’interpeller le président de la République sur des faits importants à leurs yeux. « Le détournement de 572 millions ne concerne que l’année 2018. Qu’en est-il des autres années 2017, 2016, 2015 et bien avant ? Il est clair que des milliards ont été volés au niveau de l’IPRES et ceci au détriment de la santé et des familles des retraités.
Le rapport de la Cour des Comptes de 2014 épingle l’IPRES. Ce rapport a été établi pendant la période 2008-2012, et précise les noms des présidents de Conseil d’administration PCA qui étaient en activité en (2008) et de (2009-2012) et celui du Directeur Général en exercice. Le rapport de la Cour des Comptes a ainsi découvert des manquements et des détournements graves parmi lesquels : Le paiement de jetons de présence aux administrateurs et au PCA Président du Conseil d’Administration alors que les statuts de l’IPRES l’interdisent en leur article 24 alinéa 5 qui stipule que les fonctions d’administrateur, de Président et de membres du bureau sont gratuites’’, écrivent les retraités de Keur Massar. Sur ce dernier point, ces travailleurs ayant servi le pays pendant plusieurs années expliquent que le Conseil d’administration ne devrait pas avoir de jetons de présence comme le stipule le règlement.
Selon eux, la Cour des Comptes a ainsi exigé le remboursement de ces jetons de présence dans son rapport. Comble d’ironie, relèvent-ils, le montant de ces jetons de présence a été augmenté pour les administrateurs et pour le PCA, suite à la réunion du Conseil tenue le 10 août 2010, et avec effet financier rétroactif le 1er janvier 2010. Des choses incroyables, d’après eux.
Entre autres actes déplorés encore par ces retraités de Keur Massar, les rendez-vous médicaux très espacés de 3 à 5 mois donnés aux retraités dont la plupart décèdent malheureusement avant la date d’échéance. La gestion unilatérale et catastrophique du Fonds social par le PCA, un fonds de 68 millions qui est passé à 1,4 milliard en quelques années et augmentation dénoncée par la Cour des Comptes ou encore l’accaparement de la Présidence du Conseil d’Administration par Racine Sy et Mody Guiro. Un accaparement qui pose problème. ‘’Les deux messieurs se relaient entre la Caisse de Sécurité Sociale et l’IPRES. Quand l’un est PCA à l’IPRES, l’autre est PCA à la CSS. Quand leurs mandats prennent fin, ils échangent leurs portefeuilles. Celui qui était à l’IPRES devient PCA à la CSS et celui qui était à la CSS retourne comme PCA à l’IPRES et ainsi de suite. Cette situation existe depuis que Racine Sy a quitté l’IPRES en 2008, remplacé par Mody Guiro de 2009 à 2012. En ce moment, Racine Sy était retourné à la CSS comme PCA où on lui a imposé d’acheter des actions de Sénégal Airlines à hauteur de 800 millions.
Après 4 ans, Mody Guiro quitte l’IPRES pour retourner à la CSS et remplace Racine Sy qui le remplace lui-même à l’IPRES depuis 2013. Et depuis 2013, Racine Sy est PCA à l’IPRES et vient de boucler 8 ans en 2020 c’est-à-dire 2 ans renouvelables 4 fois. Quelle gourmandise !’’, attaquent les vieux retraités de l’Ipres résidant à Keur Massar. Qui relèvent que c’est comme si ces deux hommes étaient les seuls capables de diriger ces deux institutions de prévoyance sociale. Ils comptent faire face à un retour annoncé de Mody Guiro comme pca de l’Ipres. Un autre fait considéré comme scandaleux par eux reste la création et la sponsorisation de plusieurs associations des retraités de l’IPRES par des individus connus de tous à l’effet de ‘’diviser pour mieux régner’’. ‘’Tous ces manquements et détournements n’auraient pas eu lieu ou seraient évités au maximum si le ministère de tutelle technique (ministère chargé du Travail) et le ministère de tutelle financière (ministère chargé des Finances) avaient véritablement joué leur rôle de contrôle et de suivi de la gestion de l’IPRES que leur confèrent les dispositions des Statuts (articles) particulièrement les articles 43, 44, 45, 46 et 47 des Statuts de l’IPRES.
En effet de façon résumée : L’article 43 des Statuts de l’IPRES confère au ministère du Travail et au ministère des Finances les statuts de tutelle technique et financière en conformité avec les dispositions de la loi 75-50 du 03 Avril 1975. Les deux ministères sont représentés aux instances de Collège des Représentants, au Conseil d’administration et assistent aux réunions du Bureau à l’IPRES’’, rappellent les retraités de l’IPRES demeurant à Keur Massar.