DES SENEGALAIS DEPLORENT L’INCIVISME DES CHAUFFEURS
La circulation de ces camions est ainsi interdite de 06 heures du matin à 10 heures et de 16 heures à 20 heures. Interrogés, des populations approuvent cette décision mais sont sceptiques quant à l’application et au respect strict de l’arrêté

Pour mieux encadrer la circulation des véhicules à Dakar et permettre aux travailleurs, étudiants et autres d’arriver tôt à leurs lieux de travail ou destination, le gouverneur de Dakar, Al Hassan Sall, a sorti un arrêté le lundi 31 août interdisant la circulation des véhicules de plus de 3,5 tonnes sur certains axes de la ville aux heures de pointe.
La circulation de ces camions est ainsi interdite de 06 heures du matin à 10 heures et de 16 heures à 20 heures. Interrogés, des populations approuvent cette décision mais sont sceptiques quant à l’application et au respect strict de l’arrêté, faisant référence aux nombreuses lois promulguées et décisions qui ne sont pas appliquées. Tout en déplorant l’attitude incivique de nombre de chauffeurs sénégalais.
Dans le souci de diminuer les embouteillages, le gouverneur de la région Dakar, Al Hassan Sall, a sorti un arrêté, le lundi 31 août, qui interdit la circulation des véhicules de 3,5 tonnes aux heures de pointe, de 6 heures du matin à 10 heures et de 16 heures à 20 heures.
Cette interdiction concerne la Route Nationale 1 (Rn1) sur le tronçon Dakar Diamniadio, le Boullevoir du Centenaire, la Voie de dégagement nord (VDN), la route des Niayes, l’autoroute Seydina Limamoulaye, la route de l’aéroport Léopold Sédar Senghor, la route d’Ouakam et l’Avenue Cheikh Anta Diop. Interrogés sur l’arrêté du gouverneur, des Sénégalais ont eu des appréciations mitigées. M.Diène. chauffeur de car «Ndiaga-Ndiaye» salue la mesure. «Nous saluons la décision du gouverneur d’interdire la circulation des camions à ces heures de la journée car ces gros porteurs nous empêchent de travailler.
A Dakar, il y a des milliers de véhicules et presque tous les travailleurs ont les mêmes horaires, que ce soit pour aller travailler ou pour rentrer. Et tout le monde sort à la même heure ; ça crée les embouteillages sur les routes et même sur l’autoroute à péage. Et cela nous empêche de travailler normalement parce que tout ce que nous gagnons sert à acheter du carburant. Donc avec cette interdiction, il y aura moins de voitures sur la route et aussi moins d’accidents car la plupart des accidents impliquent des chauffeurs de camions», dit-il. Avant de relever ceci : «mais au Sénégal les autorités sont fort en matière de loi. C’est l’application qui va faire défaut». M.Guèye, étudiantes qui vient de la banlieue, abonde dans le même sens, tout en pointant du doigt l’incivisme et l’anticonformisme de certains chauffeurs sénégalais. «Beaucoup de transporteurs ne respectent pas le Code de la route; je ne sais pas si c’est par méconnaissance ou s’ils font exprès. Ils conduisent comme s’ils étaient dans un rallye, freinent brusquement, sans se soucier des voitures qui sont derrière, pour prendre des clients. C’est ce qui est à l’origine des chocs qui occasionnent des bouchons.
Avec ce genre de conducteurs, même si tu te réveilles à 4 heures, tu seras en retard. Nous étudiants de la banlieue, nous vivons ce calvaire pour venir assister aux cours à 8 heures. Par exemple, moi, pour ne pas venir en retard, je me réveil à 5 heures du matin pour me préparer et sortir de chez moi à 6 heures, au plus tard, afin d’arriver à temps à l’université». Poursuivant son argumentaire elle soutient : «avec cet arrêté, si les Sénégalais n’adoptent pas le bon comportement, il y aura toujours ce problème car il me semble qu’au temps du président Abdoulaye Wade il y avait aussi un arrêté qui interdisait la circulation des gros porteurs à certaines heures de la journée à Dakar, mais sans suivi. Les autorités doivent être intransigeants pour faire respecter les lois, les décrets et les arrêtés, étant donné qu’ily a une pléthore de textes non suivis dans ce pays».
Contrairement à eux, B.Thiam, employé dans une entreprise de la place, pense que cette loi ne va rien changer au quotidien des usagers de la route ; dans la mesure où sur certains de ces axes, les gens garent leurs voitures comme ça les chantent. Pour lui, le problème ce n’est pas les camions, mais plutôt l’incivisme de certains Sénégalais et le laxisme de certaines autorités. Toutefois, le constat est le même chez toutes les personnes interpellée. Tout en saluant la mesure prise par le gouverneur de Dakar, elles sont sceptiques quant au respect et à l’application stricts de l’arrêté d’Al Hassan Sall.