«DEUX TIERS DE NOS ENTREPRISES MEURENT AVANT LEUR 5 EME ANNÉE»
La coordonnatrice du Programme Sénégalais pour l’Entreprenariat des Jeunes (Psej), Aminata Sall Diallo, insiste sur l’accès difficile au financement

Le Programme Sénégalais pour l’Entreprenariat des Jeunes (Psej) et l’observatoire de la qualité des Services Financiers (oqsf) ont signé hier une convention de partenariat. Celle-ci permet de former des jeunes dans l’éducation financière. Selon la coordonnatrice du Psej, 2/3 des entreprises sénégalaises meurent avant leur 5ème année.
Au Sénégal, beaucoup de nos concitoyens n’ont pas une bonne éducation financière. D’où la décision de l’Observatoire de la Qualité des Services Financiers (Oqsf) et du Programme Sénégalais pour l’Entreprenariat des Jeunes (Psej) de signer un partenariat pour former les jeunes à l’éducation financière. Selon le secrétaire exécutif de l’Oqsf, Habib Ndao, le Psej joue le rôle d’interface entre l’université et l’entreprise, en accompagnant tout individu qui a une idée de projets par une sélection rigoureuse et un accompagnement aussi bien technique que financier. «Notre mission, c’est d’être l’interface entre les institutions financières que sont les banques, les compagnies d’assurances, les systèmes financiers décentralisés (Sfd) et les populations. Nous devons mettre au niveau des curricula des étudiants et même au préscolaire, des programmes d’éducation financière destinés aux apprenants titulaires, d’idées de projets qui seront coachées sous forme de mentor ou de tutorat par le Psej.
Il s’agit de lutter contre le gaspillage, pour une bonne gestion des fonds», affirme Habib Ndao. Pour lui, il est important de saisir les opportunités que présente la collaboration avec un entrepreneur potentiel avec les institutions financières, celles de travailler avec une banque ou de souscrire à une police d’assurance. «Ce qui fait que tous les porteurs de projets doivent nécessairement avoir une éducation financière. Comme l’Université ne dispense pas de cours d’éducation financière, l’Oqsf en partenariat avec le Psej s’occupe de l’éducation financière de masse», dit-il. Ces deux structures, souligne-t-il, veulent injecter dans l’esprit des jeunes entrepreneurs la notion de gestion financière, les pratiques bancaires, pour leur permettre de renforcer leurs capacités dans le domaine de comptabilité, de pouvoir lever des fonds mais aussi d’utiliser à bon-escient les fonds collectés auprès des institutions financières.
La coordonnatrice du Psej Pr Aminata Sall Diallo, a insisté, elle, sur l’accès difficile au financement. «Il y a certes des subventions, mais il y a beaucoup de prêts. Pour la gestion de la dette par exemple, les jeunes ne comprennent pas comment il faut le faire, quelles sont les relations qu’ils doivent avoir avec les banques, comment gérer les taux d’intérêt. Il y a énormément de choses que nous mêmes ne comprenons pas», signale-t-elle. les banques ont leurs façons de fonctionner, de même que les assurances. «Donc, si on n’aide pas les jeunes à renforcer leurs capacités sur comment gérer cette dette, il peut avoir des erreurs.
Si on se réfère à la létalité des entreprises dans notre pays, on se rend compte que 2/3 d’entre elles meurent avant leur 5ème année. Car les coûts de production sont élevés, la gestion de l’argent est mauvaise», dit Aminata Sall Diallo qui trouve indispensable d’apprendre aux jeunes comment accéder à l’argent mais également comment le gérer pour que tout se passe bien. «C’est cela notre objectif. Il faut l’appui de tout le monde pour qu’on ait un système. Il ne faut pas qu’on bâtisse les choses sur des individualités, sur telle ou telle institution », affirme-telle