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DIFFICILE CICATRISATION DIX ANS APRÈS LA TRAGÉDIE DE NGAGNE DIAW

L’intoxication au plomb est encore vivace dans la mémoire collective des habitants de la localité, une décennie plus tard. Si le quartier est décontaminé, les confessions des mères qui ont perdu des enfants et des récupératrices sont encore poignantes

Mohamed DIENE et Moussa Sow  |   Publication 20/08/2019

Des femmes, avec le panier à la main, arpentent le chemin du marché pour faire leurs emplettes. Dans certaines rues et culs-de-sac du quartier, des enfants d’à peine dix ans, pieds nus le plus souvent, jouent au ballon malgré la chaleur à cette heure de la journée. Les plus âgés vaquent à leurs occupations. La vie semble reprendre son cours normal au quartier Ngagne Diaw, situé dans la commune de Thiaroye-sur-Mer et sorti de l’anonymat par l’intoxication au plomb qui a fait officiellement 23 morts. Mais une douleur indicible demeure enfouie dans la conscience des riverains malgré le temps. Une décennie s’est écoulée. Mais le traumatisme est toujours vivace. Jusqu’à présent des familles portent les stigmates de cette tragédie sanitaire et environnementale. La plaie tarde à se cicatriser. Le plomb est un sujet tabou à Ngagne Diaw. La seule évocation de l’intoxication au plomb provoque une hystérie chez certains. C’est comme si on leur faisait revivre cette page sombre de leur histoire. « Le traumatisme est grand. Jusqu’à présent le doute demeure chez des personnes. Une fois que vous parlez de plomb, les personnes fuient automatiquement en croyant que vous cherchez à ramener le commerce de cette matière dans cette localité », confie Macoumba Diop, l’actuel chef de quartier de Ngagne Diaw. Personne ne veut s’en rappeler. Certaines familles ont payé un lourd tribut à l’intoxication au plomb.

Seynabou Mbengue, une rescapée, se montre réticente au début. « Je suis fatiguée des médias qui viennent sans cesse recueillir mes témoignages et je n’ai vu aucun avancement », affirme la dame au cœur meurtri.

Une perte de 5 enfants

Son mari, plus catégorique, s’empresse de fermer ce chapitre. « L’histoire est derrière nous », coupe-t-il. Après quelques minutes d’hésitation et sur la demande du chef de quartier, la femme finit par se confier. Seynabou Mbengue a capitalisé 10 ans d’expérience dans le recyclage du plomb. Elle souligne qu’au début, l’activité n’était pas trop dangereuse. Mais le problème est né avec l’arrivée des Indiens. Le secteur a pris une nouvelle dimension. « Tout le monde s’est lancé dans ce commerce du plomb jusqu’à l’apparition de l’intoxication qui occasionnait d’importantes pertes », se souvient Seynabou.Aujourd’hui, elle souffre dans son âme. Seynabou Mbengue dit ne plus avoir goût à la vie. « J’ai perdu cinq enfants. Ils sont tous morts de la même façon. Ils piquaient des crises avant de rendre l’âme. Jusqu’à présent, je ressens cette douleur », confie la mère éplorée. Dix ans après, il reste beaucoup de choses à faire sur le plan sanitaire, selon Macoumba Diop. Cette intoxication au plomb a eu des conséquences sur la croissance des enfants. « Il suffit de regarder un enfant ou ses parents qui avaient un taux élevé de plombémie pour le constater ce retard de croissance », dit-il.

Absence de suivi des enfants

Le chef de quartier estime que le suivi pose problème. « Les enfants n’ont pas subi d’autres tests de dépistage depuis », souligne-t-il. Selon lui, « le coût du dépistage élevé, les populations ne peuvent pas se payer ce luxe. De plus, tout le matériel technique est en Europe ». En revanche, sur le plan environnemental, des évolutions qualitatives ont été notées. Le quartier Ngagne Diaw est totalement décontaminé. Il n’y a plus de plomb dans le sol. L’opération de décontamination a été menée notamment par la Fondation Blacksmith avec l’aide d’autres structures. L’opération a consisté à l’arrosage du quartier, au décapage du sol et de son remballage avec du sable propre et la désinfection des maisons en y pulvérisant des produits de désintoxication.Macoumba Diop a participé à toutes ces opérations de décontamination. Il précise que l’équipe de la fondation Blacksmith avait à disposition un appareil permettant de déceler la présence ou non du plomb sur ce site. Si l’indicateur affiche une couleur rouge, c’est qu’il y a du plomb. Par contre, si c’est jaune, c’est qu’il en reste.

Mais, si c’est la couleur bleue, le lieu est propre. Ce qui revient à dire que le sol de Ngagne Diaw ne contient plus de plomb. Quelques années après la décontamination effective, le lieu qui abritait jadis la décharge est aujourd’hui méconnaissable. Depuis 2014, il est transformé en zone d’habitations. Au-delà du traumatisme et des conséquences sur la croissance des enfants, ces populations rencontrent d’énormes difficultés au plan financier. Le recyclage du plomb était leur principale source de revenus. Aujourd’hui, elles sont livrées à elles-mêmes. Seynabou Mbengue s’active dans le petit commerce. « Presque tous ceux qui travaillaient dans le recyclage du plomb ne font rien maintenant », confie-t-elle. De plus, ces personnes ont du mal à bénéficier des programmes de financement de l’Etat. «Nous n’avons pas reçu les financements de la Délégation à l’entreprenariat rapide (Der). Nous avons déposé partout nos projets, mais nous n’avons pas encore de retour », se désole cette victime de l’intoxication au plomb.

23 enfants avaient perdu la vie, plusieurs personnes contaminées

En 2007-2008, Ngagne Diaw, un quartier de Thiaroye-sur-Mer dans la banlieue dakaroise et peuplé d’alors de mille âmes, était au devant de l’actualité. Des enfants et des adultes avaient des taux de plombémie, c’est-à-dire de concentration de plomb dans le sang, supérieurs aux normes de l’Organisation mondiale de la santé. Cette intoxication avait entraîné la mort de 23 enfants âgés de 1 à 6 ans selon les chiffres officiels. La prise en charge des enfants avaient mobilisé des spécialistes sénégalais et l’intervention des experts de l’Oms. Les populations de Ngagne Diaw ignoraient cette maladie. Il avait fallu l’intervention des autorités sanitaires avec le concours de l’Oms et des associations françaises et américaines comme Blacksmith pour venir en aide aux personnes intoxiquées. Des efforts ont été faits sur le plan sanitaire. Les toxicologues avaient procédé dans un premier temps à un dépistage ciblé. Les enfants de 1 à 5 ans et les recycleurs étaient les priorités. Ce dépistage s’est élargi plus tard à tous les habitants du quartier Ngagne Diaw. Les toxicologues affirmaient que le taux de plombémie diminue si les personnes touchées cessent les activités et n’inhalent plus le plomb pendant dix ans ; ce taux allait tomber jusqu’à zéro.

 

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