EN 4 ANS, IL Y A EU 2.200 ATTAQUES, 11.500 MORTS...
Le bilan de la sécurité au Sahel est effroyable. Les chiffres des pertes humaines causées par les actes terroristes dans cette partie de l’Afrique font terriblement froid dans le dos.

Les 18 et 19 novembre prochains, se tiendra au Sénégal la 6e édition du forum International de Dakar sur la paix et la Sécurité en Afrique. En prélude à cet évènement auquel sont attendus 500 experts, le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, Amadou Ba, a organisé hier une rencontre au cours de laquelle l’assistance a eu droit à trois communications. la première porte sur les questions de paix, de sécurité et de défense. la deuxième est relative aux financements des activités terroristes. la boucle a été bouclée par une intervention sur les implications des populations dans les questions de défense et de sécurité.
Le bilan de la sécurité au Sahel est effroyable. Les chiffres des pertes humaines causées par les actes terroristes dans cette partie de l’Afrique font terriblement froid dans le dos. C’est le corps parcouru de frissons et tétanisée par l’horreur que l’assistance a écouté hier le Général Babacar Gaye dire que ces quatre dernières années, 2.200 attaques terroristes ont occasionné 11.500 morts, des milliers de blessés et des millions de déplacés. L’ancien Cemga, qui dit tenir ces informations du président de la Commission de la Cedeao JeanClaude Brou, faisait une communication sur les questions de sécurité en Afrique lors du déjeuner de presse organisé hier par le ministre des Affaires Etrangères Amadou Ba.
Une rencontre qui se tient en prélude au 5e Forum International de Dakar prévu les 18 et 19 novembre prochain. Selon le général de corps d’armée, les questions de sécurité en Afrique procèdent en bonne partie des faiblesses de nos Etats dont elles sapent les espoirs d’émergence et minent la souveraineté. «Les faiblesses des Etats se traduisent par un déficit de contrôle de leurs espaces terrestre, maritime et numérique. Cette faiblesse accentue les deux questions de sécurité communes à tous les continents à savoir la criminalité transfrontalière organisée et le terrorisme», indique-t-il. Et il est prouvé que le déficit de contrôle des espaces est à l’origine de la criminalité, par exemple, dans le domaine maritime africain.
Après avoir procédé à une présentation chiffrée de la sécurité au Sahel au cours de ces quatre dernières années, le Général Babacar Gaye a soutenu que le niveau de propagation du terrorisme constitue également un indicateur des efforts entrepris pour améliorer les capacités des Etats à contrôler les espaces terrestres et numériques pour réduire la pauvreté.
Dégageant quelques pistes de réflexions susceptibles de renforcer la sécurité dans le continent, l’ancien Cemga propose aux Etats de procéder à l’augmentation significative de leur budget de défense. D’autant que, souligne-t-il, «ces forces ont besoin d’un bond qualitatif pour pallier leurs déficits capacitaires en mobilité, protection, soutien de l’homme et équipements spéciaux afin de prétendre au développement de leurs fonctions opérationnelles».
C’est le cas de la fonction opérationnelle intégrante qui recouvre le commandement, le renseignement et les systèmes d’information et de communication. Directeur des affaires juridiques de la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (Centif), le magistrat Cheikh Mouhamadou Bamba Niang a axé son intervention sur les sources de financements du terrorisme.
A l’en croire, les différentes sources de financements sont l’extorsion de fonds, le vol et les pillages, le vol de bétail, les dons provenant d’individus, d’organisations et de sociétés. Il a également cité d’autres sources de financement comme l’utilisation des ressources provenant des Organismes à but non lucratif, des Ong, des fondations et des associations.
La troisième et dernière communication portant sur les implications des populations dans les questions de défense et de sécurité a été présentée par le Pr Abdourahmane Ngaidé qui a indiqué que la sécurité commence d’abord par la maîtrise du territoire.