ENTRE RESTRICTION DES DROITS ET LIBERTES ET CASSE-TETE DU FINANCEMENT
Des Organisations de la société civile (OSC) du Sénégal ont présenté hier, mardi 9 avril 2019, leur «lndice de Pérennisation» de l’année 2017, lors d’un point de presse organisé par le CONGAD, en partenariat avec l’USAID et FHI 360.

Selon Amacodou Diouf, en 2017, les droits et libertés des OSC étaient considérablement réduits du fait des interdictions des manifestations pacifiques et surtout des arrestations arbitraires de personnes qui expriment leur désaccord. Ce rapport s’articule autour de 7 points dont les sources de financement.
L’Indice de Pérennisation des Organisations de la Société Civile (OSC) du Sénégal, pour l’année 2017, a présenté hier, mardi 9 avril 2019, par le CONGAD, en partenariat avec l’USAID et FHI 360. Ce rapport qui revient sur les «Scores de pérennisation des OSC 2017 pour le Sénégal: 4,3» vise à mesurer les performances des OSC, en 2017. Il s’articule autour de sept (7) points essentiels que sont, entre autres, les contextes général et juridique, la capacité organisationnelle, la viabilité financière, le plaidoyer… Sur la note de synthèse de ce rapport, concernant le contexte juridique (5,0), il est écrit que la pérennisation de la société civile a connu un léger recul un en raison d’évolution négatives du cadre juridique de faibles capacité organisationnelle et de restrictions sur les droits de réunion pacifique et d’expression.
En effet, «le cadre juridique dans lequel évoluent les OSC au Sénégal s’est détérioré en 2017, du fait de droits de réunion pacifique et d’expression moins larges qu’avant», lit-on dans le texte. «Ce rapport est conçu par des experts, pendant des mois, qui étudiaient la situation des OSC en Afrique et dans le monde et nous avons tiré ce qui concerne le Sénégal. Les droits des OSC et les libertés de réunions pacifiques et d’expression ont été restreints en 2017», souligne Amacodou Diouf, le président du CONGAD. Il en veut pour preuve, les interdictions de manifestations pacifiques et les arrestations de manifestants dans la période précédant les élections de juillet. Mais également des journalistes, des utilisateurs de médias sociaux et d’autres personnes ayant exprimé leur désaccord ont été arbitrairement arrêtés. La capacitation organisationnelle des OSC: 4.1, s’est détériorée en 2017 «essentiellement en raison des contraintes de financement qui ont affaibli leurs structures de gestion interne et les ont empêchées d’engager ou de retenir des effectifs». Aussi la viabilité financière qui est de 4,9 n’a pas changé de façon significative. Selon la source, les OSC peinaient toujours à mobiliser des ressources pour des activités autres que des réponses aux rares appels publiés par des partenaires internationaux.
SOURCES DE FINANCEMENT MAIGRES DES OSC
Au niveau local, les sources de financement sont maigres. La plupart des financements des OSC proviennent d’initiatives de développement bilatérales et multilatérales et des projets en partenariat avec des organisations internationales actives au Sénégal. En 2017, on comptait parmi ces donateurs, l’Union européenne, la Banque mondiale, le PNUD et l’Ambassade de France, entre autres… Les pouvoirs publics se mettent progressivement à sous-traiter avec des OSC pour des prestations de services (gouvernance, éducation, eau et assainissement, santé). De même le volet plaidoyer (3,7) n’a pas changé en 2017, ajoute Amacodou Diouf, parce que «les OSC se prononcent sur les politiques publiques, dans les débats officiels: auditions publiques sur le budget, échanges sur la mobilisation citoyenne et l’environnement». D’ailleurs, les OSC participent au CESE, à l’OFNAC, à l’ARMP.
Et «des communications quotidiennes entre OSC et responsables gouvernementaux facilitent le partage d’information et la coopération», souligne la source. Pour ce qui est du point sur la prestation de service: 3.9, des OSC «sont restées les mêmes en 2017. Les OSC sont actives dans la prestation de services sociaux de base visant à améliorer les conditions de vie dans leurs communautés». Du coup leurs interventions dans la santé, l’éducation, l’eau et l’assainissement représentent une contribution importante aux secteurs du développement social humain. Aussi participent-elles activement à la formation des jeunes et des femmes dans des domaines comme: traitement des produits locaux, gestion du foyer, mécanique générale et informatique. En ce concerne qui l’image publique des OSC (3,7) dans l’opinion, elle «n’a pas évolué de façon significative en 2017. Les activités des OSC ont été couvertes dans les médias à tous les niveaux par divers organes de presse. En général, les médias offrent une analyse positive du rôle des OSC en renforçant leur visibilité et en disséminant leurs messages», conclut le document.