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HÔPITAL DE NINÉFÉCHA, DU RÊVE AU CAUCHEMAR

Portée par les rêves de grandeur de son mari, Viviane Wade avait installé cet hôpital de dernière génération en 2002. De cette infrastructure, il ne reste que le nom, des habitations vétustes, des véhicules en panne, un personnel sanitaire réduit

Pape Moussa DIALLO  |   Publication 14/04/2021

Situé à une quarantaine de kilomètres de la commune de Kédougou, l’hôpital de Ninéfécha a été inauguré le 6 novembre 2002 avant de mettre la clef sous le paillasson le 30 juin 2013. Après plusieurs mois de fermeture, l’hôpital a rouvert ses portes au public grâce à l’appui de la Vision mondiale avant d’être érigé en poste de santé en 2014 et intégré dans le système sanitaire de la région. Aujourd’hui, de l’hôpital de Ninéfécha, il ne reste que le nom, des habitations vétustes, des véhicules en panne, un personnel sanitaire réduit et de vieux souvenirs

C’était un joyau au cœur d’un désert médical : portée par les rêves de grandeur de son mari, Viviane Wade avait installé un hôpital de dernière génération à Ninéfécha, situé à 40 km de Kédougou. C’était en 2002. Aujourd’hui, il ne reste de cette infrastructure, qui disposait d’un bloc opératoire, d’une maternité avec hospitalisation, d’un pavillon opéré récent, d’une chaise dentaire, d’une case de soins et des logements pour les médecins et infirmiers, que l’ombre de ces outils et de ces infrastructures. Depuis sa réouverture en 2014, la structure est passée d’hôpital moderne à poste de santé avec comme personnel sanitaire un infirmier-chef de poste, une sagefemme, une matrone, un dépositaire et un agent de santé communautaire.

Trouvé dans son domicile de fonction, qui se trouve à quelques pas du poste de santé, Samba Diallo, Icp de Ninéfécha, affiche une bonne mine en cette forte période de chaleur. Malgré les conditions climatiques extrêmes et géographiques, il vit pour la prise en charge sanitaire des populations de Ninéfécha et les 23 villages que son poste polarise. Malgré cet optimisme et son engagement, les difficultés ne manquent pas : «Parmi les 14 postes de santé que compte le district de Kédougou, Ninéfécha est l’une des zones les plus difficiles d’abord à cause de son enclavement, la réticence des communautés qui sont en grande partie ancrées dans les pratiques culturelles mais aussi et surtout du fait que ces populations étaient habituées à la gratuité des soins au temps de l’hôpital avec l’Association éducationsanté.» C’est un changement qui bouleverse le quotidien des populations. Avec l’avènement de l’hôpital de Ninéfécha, elles ont bénéficié d’une prise en charge sanitaire gratuite. Avec le changement de statut de la structure, les privilèges et autres avantages ont disparu en même temps que Mme Viviane Wade annonçait son retrait du projet. Cette situation impacte la prise en charge efficace de la santé des populations.

Pour pouvoir faire face à certains impératifs ou exigences, assurer le fonctionnement correct sans rupture du service, un poste de santé a besoin de générer des ressources. «C’est pourquoi, on demande une contribution des populations par l’achat du ticket de consultation au moins pour faire face à la prise en charge du personnel communautaire, certaines charges mais, c’est difficile. Parce que les populations n’avaient pas cette habitude», enchaîne l’Icp. Il ajoute : «En hivernage, la situation est parfois intenable. C’est grâce au maire de la commune Dondo Keïta qu’on arrive vraiment à s’en sortir.» Aujourd’hui, l’hôpital de Ninéfécha, qui était une carte postale de la région, a laissé un gros vide dans la région. Le maire ne cache pas son mécontentement face au changement de statut de la structure sanitaire de Ninéfécha. Il en parle avec difficulté et émotion. «On peut dire aujourd’hui, après tous les sacrifices, et l’investissement qui a été fait ici, que la montagne a accouché d’une souris», regrette Dondo Keïta, nostalgique de son hôpital qui faisait la fierté de toute une communauté voire une région.

Amer, M. Keïta se confesse : «Au début je ne pouvais même pas dire poste de santé. Parce que je n’en voulais pas.» Il est nostalgique des offres de services, la rigueur et le professionnalisme du personnel soignant. Il faudra conjuguer au passé. «Il m’a fallu du temps pour que je me résolve à faire avec le poste de santé. Il y avait une logistique roulante très performante qui facilite la mobilité des patients et autres populations. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. La seule ambulance dont disposait la structure est en panne depuis plusieurs mois», détaille le maire de Ninéfécha.

Le véhicule du maire transformé en ambulance

Face au manque criard de logistique roulante, qui plombe les efforts du personnel soignant, le véhicule de fonction du maire a été transformé en ambulance pour les évacuations d’urgence. «Très honnêtement, le maire nous appuie énormément. Non seulement les fonds de dotation nous arrivent mais, il nous appuie en carburant pour nos différentes stratégies avancées et son véhicule est à notre disposition pour les évacuations des patients ou pour aller les chercher en cas d’urgence», poursuit l’infirmier chef de poste. Alors que l’enclavement est un sérieux problème, l’Icp est obligé d’adapter la prise en charge. «Ce sont des stratégies avancées qu’il faut mener. Plus de 97% de la population sont en stratégie avancée et mobile que je mène. Ces populations habitent à plus de 10 kms du poste de santé et il faut se déplacer pour les offrir le paquet de service sanitaire qu’il faut pour une prise en charge efficace et assistée», détaille M. Diallo.

A ses yeux, il est «impérieux que le poste puisse disposer d’une logistique roulante pour exercer dans des conditions optimales pouvant permettre d’atteindre les objectifs. Nous disposons d’une vieille ambulance héritée de l’ancien hôpital et qui ne roule plus. C’est une ambulance qui tombe en panne après chaque sortie et le poste ne dispose pas de suffisamment de ressources pour son entretien». En cette période de forte chaleur, les pathologies les plus récurrentes sont l’hypertension artérielle, la diarrhée à cause de l’hygiène. Sans oublier le paludisme, qui continue à sévir dans toute la région de Kédougou. Quid du Covid-19 ? «Tout un dispositif de formation et de communication a été mis en place pour mieux sensibiliser les populations avec l’appui des relais communautaires. Grâce à ces activités, aucun cas n’a été signalé au niveau du poste de santé», note Samba Diallo, qui se bat pour garder à vie une infrastructure en décrépitude. D’un coût d’investissement de 200 cents millions F Cfa, l’hôpital de haute pointe de Ninéfécha a été construit sur une superficie de 4 hectares par l’ancienne Première dame, Mme Viviane Wade, par ailleurs présidente de l’Association éducation santé et ses partenaires de Nanterre (France), notamment le Conseil général de Haut de Seine, dirigé à l’époque par Charles Pasqua.

Promotion de l’emploi : Ninéfécha, la «révolution» agricole

C’est l’heure de la révolution agricole à Ninéfécha où le maire Dondo Keïta a entrepris des actions pour trouver une solution durable et viable à la promotion de l’emploi et de l’employabilité des jeunes et des femmes du village, qui porte le nom de sa commune.

La terre ne ment pas. Le maire de la commune investit sur les jeunes de sa commune à travers l’exploitation d’un champ agricole collectif. Lors de la dernière campagne agricole, ils ont exploité 23 ha dont 10 pour le maire et 13 répartis entre les jeunes et les femmes. «Si j’ai décidé de m’engager cette année dans l’agriculture, c’est pour pousser les jeunes à en faire autant et leur permettre d’avoir une occupation utile et rentable. Surtout que la terre ne ment pas», explique le maire Dondo Keïta. Surtout que, dit-il, des jeunes d’un autre pays avaient investi dans un projet similaire. «Il était inconcevable que d’autres viennent travailler et faire profit alors qu’on a des jeunes compétents qui peuvent faire la même chose. Il était hors de question que les jeunes se lamentent du manque d’emploi alors que la terre est là et que ce sont d’autres jeunes qui viennent pour l’exploiter», poursuit le maire. Et la récolte a été impressionnante : il a récolté plus de11 t de riz paddy et obtenu plus de deux millions de francs Cfa. Avec le résultat obtenu malgré les difficultés notées, les jeunes sont plus motivés et ambitionnent de passer à l’échelle supérieure avec l’exploitation de plus de 50 ha la saison prochaine. Aujourd’hui, les perspectives sont réjouissantes. Mais, il faut faire face à certaines contraintes. «On ne dispose pas de tracteurs. On laboure beaucoup dans la zone et à titre d’exemple, même 5 tracteurs ne peuvent pas faire l’affaire lorsque vous les envoyez au village d’Assoni. A cela s’ajoute l’inadaptation des tracteurs qu’on nous envoie ici pour faire le labour», enchaîne le maire. Alexis Sadiakhou, président des jeunes de Ninéfécha, appuie : «On ne peut pas utiliser une petite daba pour faire de grosses réalisations et vivre de l’agriculture. C’est pourquoi, l’Etat doit nous doter de matériels agricoles adaptés pour permettre aux jeunes de retourner vers la terre et tourner le dos à l’émigration irrégulière.» L’autre problème est lié à l’absence de pistes de production qui ne permettent pas d’évacuer la production dans des conditions optimales. «On éprouve des difficultés à faire la récolte parce qu’on n’a pas de bonnes pistes. A cela vient s’ajouter le manque de main d’œuvre pour la récolte du riz d’autant plus qu’on ne dispose pas de batteuses», précise le maire. Même son de cloche pour la présidente du groupement «Kalané», Maoudo Diop : «On a perdu beaucoup de riz cette année faute de machine pour la récolte.» En plus, il y a le problème de la disponibilité des batteuses pour l’abattage du riz et souvent ce sont des querelles à n’en plus finir entre producteurs. «Des efforts considérables doivent être faits en ce sens pour nous doter de batteuses à faucille, c’est ce qui est adapté ici», formule Dondo Keïta. Sans oublier de mentionner la divagation des animaux. Chaque année, ce sont des hectares de riz qui sont détruits par des animaux en quête de verts pâturages. «Pour cette année, on a connu aussi des pertes inestimables à cause des feux de brousse. Par exemple, A. Diallo a perdu toute sa récolte qui a été décimée par les flammes. Y. Camara dans le village d’Assoni a perdu plus de 8 hectares partis en fumée», rappelle M. Keïta .

Il espère que le modèle de Koundara en Guinée inspire le Sénégal pour assurer la modernisation de l’agriculture et booster les récoltes. «Je me suis rendu en Guinée à Koundara. Parce que j’avais vent, à la suite des difficultés qu’on a connues cette année, qu’il y avait des machines qu’on appelle laberda. Ce sont des moissonneuses batteuses à chenille qui permettent de récolter avec le maximum de rendement, a expliqué le maire de Ninéfécha. Une machine multitâche de ce genre permet de gagner du temps, de rationnaliser des ressources et d’avoir un bon rendement», suggère-til à l’Etat du Sénégal. «La dotation d’engins de cette envergure peut aider à révolutionner de manière considérable le secteur agricole, notamment avec la politique de mécanisation», poursuit M. Keïta, qui espère un élargissement des périmètres à cultiver grâce à l’appui du Gouvernement, qui doit «mettre à la disposition des agriculteurs des moissonneuses et tracteurs à chenille pour faciliter le travail du labour et de la récolte, organiser la vente avec un prix acceptable pour le producteur».

Transformation des produits locaux : La pandémie freine les femmes

Le groupement d’intérêt économique «Kalané», debout pour le travail en langue Bedik, a vu ses activités arrêtées avec l’apparition de la pandémie du coronavirus. Mme Maoudo Diop, présidente du groupement, explique qu’elles avaient commencé l’an dernier avec la poudre de pain de singe. Mais, cela n’a pas été rentable à cause de la pandémie qui «nous a contraintes d’arrêter nos activités». Elles ont été obligées de vendre à perte le produit qui était déjà transformé en grande quantité. Jusque-là, ces femmes travaillent dans des conditions très difficiles pour ne pas dire rudimentaires. Elles ne disposent pas de lieu ou d’unité de transformation pouvant les permettre d’exercer correctement leur activité. «On a besoin d’assistance pour nous permettre d’avoir ne serait-ce qu’un lieu approprié où travailler», plaide la présidente du groupement. «Pour former le groupement, explique la présidente, nous avons vendu nos biens.» Elles souhaitent bénéficier des financements et autres projets et programmes de l’Etat qui visent à aider ou accompagner l’entreprenariat des femmes. La présidente renseigne d’ailleurs qu’elles ont déposé un projet de transformation de pain de singe, d’élevage et de transformation du fonio mais jusque-là, elles attendent d’être financées. En plus des activités de transformation, ces femmes s’investissement dans l’agriculture comme la culture du riz, de l’arachide, du fonio mais aussi le maraîchage. Elles exhortent l’Etat à les accompagner à avoir des financements souples et rapides pouvant les accompagner. Quid de la Délégation à l’entreprenariat rapide pour l’emploi des jeunes et femmes Der/Fj ? «Ce programme n’est pas arrivé ici», précise Mme Maoudo Diop

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