GROSSES INQUIÉTUDES CHEZ LES PAYSANS
L’aménagement du calendrier scolaire suscite de grosses inquiétudes dans le monde rural, et pour cause. Les élèves qui constituent la main d’œuvre dans l’exploitation des champs ne pourront pas aider dans les travaux champêtres.

L’aménagement du calendrier scolaire suscite de grosses inquiétudes dans le monde rural, et pour cause. Les élèves qui constituent la main d’œuvre dans l’exploitation des champs ne pourront pas aider dans les travaux champêtres.
La reprise des cours prévue le 2 juin prochain inquiète sérieusement les pères de famille dans le monde rural. Et pour cause, les élèves constituent la cheville ouvrière durant l’hivernage. En effet, certains font paître les troupeaux, tandis que d’autres s’occupent des travaux champêtres. A Ndiodiouf, village situé dans la commune de Sessène (Mbour), les chefs de famille, qui comptent essentiellement sur leurs enfants durant l’hivernage, expriment leurs inquiétudes. «Le malheur ne vient jamais seul. Non seulement le coronavirus nous a appauvri à cause de l’arrêt de nos activités économiques, mais il se trouve aussi que l’hivernage qui va démarrer dans quelque temps pose un casse-tête pour les chefs de famille. Mes deux garçons sont en classe d’examen et par rapport aux informations relayées dans la presse, les examens se tiendront en pleine saison des pluies», s’alarme Guedj Diouf. Comme lui, de nombreux responsables de famille sont dans la même situation. En plus des garçons qui forment la main d’œuvre durant les travaux champêtres, les filles jouent également un rôle crucial, puisqu’elles s’occupent des travaux domestiques. Ce qui permet à leurs mamans d’avoir le temps d’être dans les champs.
LES SAISONNIERS INTROUVABLES
Les saisonniers qui constituaient la roue de secours pour certains paysans sont devenus introuvables. Aujourd’hui, souligne Mbissane Ndiaye, l’exploitation de la terre avec les matériels rudimentaires ne fait plus rêver les jeunes. «Chaque année, j’engage un saisonnier pour s’occuper de mes champs. Malheureusement, il est impossible d’en trouver actuellement. Les jeunes d’aujourd’hui se sont tournés vers les nouveaux métiers qui se pratiquent dans les villes. Ces travaux sont moins pénibles et plus rentables financièrement», soutient il. En 6 mois de labeur, les saisonniers ne gagnent pour la plupart que la somme de 200 000 Fcfa, soit 30 000 Fcfa par mois. Cette précarité a poussé les métayers à se tourner vers d’autres activités. En cette période de semis pour certains et de défrichement pour d’autres, l’Etat n’a pas encore posé d’acte concernant les semences.