GUY MARIUS SAGNA VILIPENDE L’ASSEMBLEE NATIONALE
Devant l’organe de contrôle, l'activiste a confirmé ses accusations

Quatre mois après la lettre de dénonciation du mouvement Frapp France-Dégage contre le député Demba Diop Sy et le ministre du Développement Communautaire, de l’Equité Sociale et Territoriale, Mansour Faye pour conflit d’intérêts et délit de favoritisme, dans le cadre du marché de transport des vivres destinés aux ménages vulnérables afin de faire face aux effets néfastes de la pandémie de Covid-19, le mandataire du mouvement a été auditionné hier à l’Office National de lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC). Devant l’organe de contrôle, Guy Marius Sagna a confirmé ses accusations.
C’est une affaire qui avait fait beaucoup de bruit en avril dernier. Suite à l’attribution d’une partie du marché de l’acheminement des denrées alimentaires à Urbaine d’Entreprise (UDE) du député Demba Diop Sy, le mouvement Frapp France Dégage avait tapé du poing sur la table.
Mieux, il avait adressé une lettre de dénonciation à l’Ofnac, afin de faire la lumière sur cette opération. Auditionné hier matin sur cette affaire, Guy Marius Sagna a réitéré les accusations de conflit d’intérêts et de délit de favoritisme qu’il a avait formulé contre Diop Sy et Mansour Faye.
A sa sortie du bureau de Seynabou Ndiaye Diakhaté, le leader de Frapp France Dégage a soutenu que Demba Diop Sy a manqué de déontologie parlementaire. «Nous pensons que l’Assemblée nationale, jusqu’au plus haut niveau à travers le président de l’Assemblée nationale, a manqué de déontologie parlementaire», tonne le sieur Sagna qui soupçonne une possible collusion entre le pouvoir exécutif incarné par Mansour Faye et le pouvoir législatif représenté par le parlementaire Diop Sy.
Pour le leader du Frapp France-Dégage, même si le député Diop Sy voulait accepter ce marché, l’Assemblée nationale n’aurait pas dû lui permettre d’en bénéficier. Par conséquent, il estime que l’Assemblée nationale est encore éclaboussée par ce scandale. «Tous les députés qui se trouvent dans la même situation que Diop Sy, l’Assemblée nationale doit pouvoir examiner leurs cas. Nous ne pouvons pas accepter dans ce pays, que l’endroit où l’on vote les lois soit le même endroit où on les piétine. Alors ce serait l’anarchie et le chaos dans ce pays où tout le monde peut faire tout ce qu’il veut», martèle-t-il. Or, conclut le mandataire du Frapp dans le cadre de ce dossier, l’Assemblée nationale doit être un exemple et un modèle en termes de respect des lois parce que c’est elle qui les vote.