«IL N’Y A PAS UN AUTRE ENDROIT PLUS APPROPRIE QUE LA PLACE DE LA NATION POUR ORGANISER UNE MANIFESTATION»
Invité de l’émission «Point de vue» sur la RTS, Aly Ngouille NDIAYE est revenu sur la répression policière contre les membres du collectif «Noo Lank» qui voulaient organiser un sit-in à la Place de l’Indépendance.

Invité de l’émission «Point de vue» sur la RTS, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique est revenu sur la répression policière contre les membres du collectif «Noo Lank» qui voulaient organiser un sit-in à la Place de l’Indépendance. Aly Ngouille Ndiaye soutient qu’il n’y a pas un autre endroit plus approprié que la place de la Nation pour organiser une manifestation.
Il a profité de son passage à l’émission «Point de vue», à la télévision nationale pour s’expliquer sur le sit-in déjoué du Collectif «Noo Lank». Selon le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, le droit de manifester est garanti par la Constitution. Mais, relativise-t-il, il n’en demeure pas moins que c’est une liberté encadrée. Ainsi, le chef de l’administration territorial estime qu’après avis de la police, le Préfet a décidé d’interdire le rassemblement de la Place de l’Indépendance en encadrant par ailleurs la marche du même collectif sur le boulevard Général de Gaulle. A l’en croire, rien n’empêchait les membres de «Noo Lank» qui voulait faire un forcing d’aller à la place de la nation. C’est la raison pour laquelle les forces de défense et de sécurité se sont interposées quand ils ont voulu braver l’interdiction de mobilisation au centre-ville. Toujours, d’après Aly Ngouille Ndiaye, il y avait un fort risque de trouble à l’ordre public, vu la sensibilité de la zone. «En plus d’être un lieu de commerce et de business, le centre-ville accueille toutes les Institutions. Donc, que la manifestation soit autorisée ou pas, c’est une zone à risque», a expliqué le ministre.
Selon lui, si c’était uniquement une question de visibilité, de contenance et de capacité, la place de la nation est plus adéquate. D’autant que, précise-t-il, l’itinéraire sur cet axe fait pratiquement moins de 10 km sur une très grande avenue bien visible, bien passante. «Il n’y a pas un autre endroit plus approprié que la place de la Nation pour organiser une manifestation. S’il n’y a pas d’autres objectifs en dessous, ils se seraient contentés de cet itinéraire», a déclaré Aly Ngouille Ndiaye.
«SUR 813 DEPOTS DE MANIFESTATIONS, 16 ONT ETE INTERDITS AU COURANT DU TROISIEME TRIMESTRE 2019»
Toujours, selon le ministre de l’Intérieur, il revient au préfet d’apprécier le risque de trouble à l’ordre public en se basant sur la déclaration des manifestants mais également sur d’autres sources comme le rapport de police. A l’en croire, qu’il y ait arrêté Ousmane Ngom ou pas, le préfet apprécie toujours l’opportunité de tenir une manifestation. « Récemment à Thiès, le préfet a interdit un sit-in devant la Senelec, parce que c’est une zone sensible. Et pourtant l’arrêté Ousmane Ngom ne s’applique pas à Thiès», a-t-il expliqué.
Cela étant, Monsieur Aly Ngouille Ndiaye estime que, contrairement à ce qu’on dit, il n’y a aucun recul dans l’exercice des libertés démocratiques dans le pays. «Si on se fie aux statistiques, sur le troisième trimestre de 2019, sur 813 dépôts de manifestations, 16 ont été interdits, cela fait un taux de 1,9% d’interdits. Ce qui fait qu’on ne peut pas manifestement parler de recul démocratique», a-t-il laissé entendre. En outre, sur un autre registre, en l’occurrence le dialogue politique, Aly Ngouille Ndiaye a confirmé que Famara Ibrahima Sagna sera installé jeudi prochain. Il s’est aussi félicité du bon déroulement du dialogue politique. «Aujourd’hui, out se passe bien et les réunions se tiennent régulièrement. C’est jeudi dernier qu’il a été tenu la 44ème réunion. Beaucoup de consensus ont été trouvés. Toute la classe politique est présente à ce dialogue. Les seules réticences viennent du PDS et je pense que le PDS va rejoindre le dialogue après l’installation de Famara Ibrahima Sagna », a expliqué Monsieur Ndiaye.
Pour ce qui est de l’organisation des élections locales, il affirme que l’administration est prête pour organiser le scrutin au bout de trois mois. Juste que, dit-il, l’opposition avait demandé l’audit du fichier et du processus électoral. C’est pourquoi il affirme que les élections locales ont été fixées au plus tard en mars 2021. «Si les gens s’entendent, on peut organiser le scrutin avant mars 2021. Ce n’est pas compliqué. L’essentiel, c’est le consensus. Le Président s’est engagé, s’il y a consensus, à appliquer les choses telles qu’elles se sont dégagées à l’issue du dialogue», a-t-il déclaré.
ALY NGOUILLE NDIAYE ESSAYE DE JUSTIFIER LA HAUSSE DU PRIX DE L’ELECTRICITE : «La Senelec veut se préparer à la venue du gaz»
«Cette hausse dont on parle au niveau des ménages, elle ne concerne pas tout le monde. La Senelec dit que 611 000 ménages répertoriés, payant moins de 15 000 F CFA de facture, ne sont pas concernés par cette hausse. C’est dire que 54% des ménages ne sont pas impactés. Les clients qui sont dans la tranche entre 15 000 et 25 000 F CFA, soit 27%, auront un impact entre 750 F CFA et 1016 F CFA le bimestre. (…) Et ce qui justifie cette situation, c’est que nous avons d’autres engagements. Parce que le président de la République veut que d’ici 2025, tous les Sénégalais accèdent à l’électricité. Avec le gaz qui se profile, on doit être prêt. Et il faut de l’investissement. Cela veut dire que la Senelec doit transformer ses centrales afin que celles-ci puissent fonctionner au gaz et permettre la diminution du prix de l’électricité. (…) La Senelec se porte bien et elle veut se préparer à la venue du gaz. Et tout cela demande de l’investissement. L’objectif visé, c’est un accès universel à l’électricité et à moindre coût.»