«IL SERA DIFFICILE DE SAUVER UNE TELLE ENTREPRISE AVEC SES 5.000 EMPLOYÉS»
Macky Sall sur la situation à La Poste

Lors de la traditionnelle cérémonie de remise des cahiers des doléances des centrales syndicales au président de la République, presque tous les intervenants l’ont interpellé sur la situation difficile de La Poste. Selon Macky Sall, une telle entreprise, avec 5 000 employés, sera difficile à relever. Il a énuméré les différentes sommes versées à cette société pour la sauver, malgré une dette de 189 milliards CFA qu’elle doit à l’Etat. D’autres sujets d’actualité ont également été soulevés lors de cette cérémonie. Pour « Le Témoin », cette déclaration du président de la République sonne comme un enterrement de première classe de La Poste qui fut pourtant une société nationale fleurissante.
Tous les représentants des six centrales syndicales ont évoqué les difficultés que rencontrent les travailleurs de la Poste. Ils ont tous appelé le président de la République à trouver une solution à ce problème qui perdure.
Répondant à leurs interpellations, Macky Sall a d’abord reconnu que La Poste connaît bel et bien des difficultés. « La Poste est une entreprise en difficulté et, si nous voulons sauver l’essentiel, il faut une recapitalisation et créer une nouvelle société nationale. Il nous faut aussi être plus regardants sur la gestion des sociétés nationales, surtout au niveau des recrutements », a soutenu le chef de l’Etat, hier, lors de la cérémonie traditionnelle de remise des cahiers de doléances des travailleurs à l’occasion du 1er mai, célébrant la fête internationale du Travail.
Pour cette année, le 1er mai ayant coïncidé avec les préparatifs de la fête de Korité, marquant la fin du ramadan, la cérémonie de remise des cahiers de doléances des centrales syndicales au chef de l’Etat s’est finalement déroulée ce mardi 3 Mai. « La Poste compte 5 000 travailleurs que l’Etat ne peut pas tous payer et il est impossible de sauver une telle entreprise qui doit à l’Etat la somme de 189 milliards CFA. Nous ne pouvons pas payer tous ces travailleurs dont un grand nombre ne travaille pas. L’Etat a remis à cette société tout récemment un montant de 12 milliards cfa en guise de reliquat pour permettre de sauver l’essentiel », a-t-il indiqué suite à l’interpellation de tous les représentants syndicaux.
Selon le président de la République, la Société nationale La Poste est sous une perfusion continue. Il a rappelé à cet égard qu’en 2021, un montant de 30 milliards cfa avait été remis au groupe pour les mêmes raisons. Il a déploré le fait que cette situation perdure puisque, à l’en croire, « des sommes sont versées à cette société nationale presque tous les jours’’. Interpellé sur la situation de la défunte compagnie Air Afrique, Macky Sall a annoncé que l’Etat va procéder au paiement de la somme de 4 milliards 100 millions CFA la semaine prochaine dans le but de régler ce passif social.
Recrutements dans les mairies et conseils départementaux, Air Afrique…
Sur un autre registre, concernant les recrutements et les limogeages dans les collectivités territoriales constatés depuis l’avènement de nouvelles équipes municipales, une question soulevée par Sidya Ndiaye de la Fédération générale des travailleurs du Sénégal/B (FGTS/B), le Président a demandé aux maires et présidents de conseils départementaux de respecter les lois et règlements qui régissent les recrutements dans leur secteur. « Un maire ne peut pas faire ce qu’il veut. Il est soumis aux exigences de la loi et du règlement sinon il est révoqué. Tout recrutement en dehors de l’organigramme mis en place est nul est de nul effet’’, a-t-il dit en recevant les cahiers de doléances des syndicats. Les fonds des collectivités territoriales sont publics, a rappelé le chef de l’Etat, soulignant que même les maires du camp de la majorité présidentielle sont obligés de respecter ces règles en matière de recrutement. ’’Je leur ai tous dit que s’ils ne respectent pas la loi, ils seront sanctionnés. Il y a eu des maires qui, avant de partir, ont recruté des centaines de personnes, cela aussi un constitue un gros problème dans ce pays et qu’il faut revoir afin de fixer les règles’’, a déclaré Macky Sall. Les secrétaires généraux du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (SYNPICS), de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal/ Force du changement (CNTS/FC), de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS), de l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (UNSAS), de la Confédération des syndicats autonomes (CSA) et de la Fédération générales des travailleurs du Sénégal/B ont pris la parole devant le chef de l’Etat. Ils ont exposé les avancées notées dans leurs secteurs respectifs, mais aussi les difficultés auxquelles les travailleurs sont confrontés.