LA BANALISATION DU CORONAVIRUS VOILÉE DANS L'HUMOUR
Les morts de la Covid-19 ne pousseront pas quelques personnes interrogées dans les rues des Parcelles Assainies et de Guédiawaye au respect strict des mesures barrières. Leur perception de la maladie est presque un déni de la réalité

Le décompte des morts au Sénégal et dans les autres pays du monde laisse indifférents des soudeurs métalliques d’un atelier jouxtant le stade Amadou Barry de Guédiawaye dans l’indifférence. Un des ouvriers du nom de Amadou Tidiane Diallo a changé d’avis depuis la déclaration des cas positifs à l’ouverture d’un centre de prélèvement et puis à sa fermeture. « Je suis né et grandi à Guédiawaye près du marché jeudi. Il y a un moment, des radios et des journaux avaient annoncé que des personnes sont testées positives dans notre quartier, mais personne ne connaît ces malades dans notre quartier », évoque Amadou Tidiane Diallo. Son camarade Boubacar Sall partage son point de vue. Pour lui, les africains notamment les noirs perdent leur temps en voulant adopter les mêmes stratégies de lutte contre « la maladie de l’Occident ». Les deux amis aimeraient bien croire mais encore faudrait-il que l’on apporte les preuves que les personnes positives sont infectées par le coronavirus.
A Guédiawaye, il n’est pas rare de croiser des personnes qui usent de l’humour pour parler de cette pathologie. Agé de 41 ans, Arame Diagne est plus ou moins sceptique. Depuis la grève la grogne des asymptomatiques n’a plus la même perception sur l’épidémie. « Nous avons vu à la télévision des malades manifester en disant qu’ils n’ont pas le virus et qu’ils voulaient rentrer. Comment un malade peut demander de sortir de l’homme ? », s’interroge Arame Diagne qui nie pas pourtant l’existence du virus. « Je ne crois pas qu’il est aussi dangereux », déduit la dame.
Au quartier Guentaba, un chef de ménage, du nom de Pape Matar Sarr préfère analyser la perception qu’une partie des Sénégalais ont de cette maladie. Pour lui, la banalisation de cette pathologie est la conséquence d’une série d’erreurs de communication et d’une mauvaise interprétation des messages délivrés par les agents de santé et aussi par les autorités politiques. « Lorsque le Président, Macky Sall dit qu’il faudra apprendre à vivre en présence du virus, il a voulu tout simplement faire comprendre que les activités devraient reprendre tout en continuent de respecter des mesures barrières », a cité Pape Matar Sarr. L’interprétation différenciée des messages favorise le déni de la réalité.