LA BELLE MUE DU CAMPUS SOCIAL
Les artères et pavillons du campus social arborent un nouveau et beau visage qui séduit. Le cadre de vie est plus attrayant, le dépaysement total pour tout ancien étudiant

Comme d’habitude, l’ambiance est à son comble dans le campus social en cette matinée du 21 novembre 2019. Il est 9h. La journée ne fait que démarrer pour les locataires des lieux. Les étudiants entrent et sortent des pavillons et se dirigent dans toutes les directions pour rejoindre les amphithéâtres ou les restaurants pour certains retardataires désirant satisfaire au rituel du petit déjeuner. L’entrée au campus est filtrée depuis l’arrivée aux affaires de la nouvelle équipe dirigeante du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud). Il faut montrer patte blanche à la porte principale pour franchir le seuil. Un exercice auquel tout le monde se soumet. Pour un ancien « campusard », le dépaysement est total. On ne reconnait plus les lieux. Même pas la route principale qui traverse le campus. La chaussée est entièrement revêtue.
Plus de nids de poule sur l’asphalte. Le campus social de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) a fait sa mue. Nommé en avril 2019, le nouveau directeur du Coud, Abdoulaye Sow, est en train d’apporter sa touche. Le décor a changé avec l’embellissement des artères du campus et des pavillons. Dès l’entrée principale qui ouvre sur l’avenue Cheikh Anta Diop, les drapeaux des pays africains sont dressés comme pour rendre hommage au parrain de l’université, le panafricain Cheikh Anta Diop. Une fois le portail franchi, une énorme fresque de l’auteur de « Nations nègres et Culture » orne la façade arrière du pavillon A, juste au-dessus de la salle Soweto. Les travaux d’embellissement et d’aménagement du campus, démarrés en juillet dernier, ont été bouclés avant la fin des vacances, renseigne un vigile.
Offrir aux étudiants un cadre de vie plus convivial
Le mythique pavillon A est entièrement rénové. Les couleurs du bâtiment ont changé. Il est passé de son traditionnel bleu-blanc qui a accueilli plusieurs générations de cadres sénégalais et africains au gris. Les salles de bain, les plafonds, les carreaux et même les lits ont été changés. Le reboisement des allées et la création d’espaces verts entre les pavillons sont aussi des innovations qui ont fini de transformer le décor au campus social de l’Ucad. Des ronds-points ont été même aménagés à l’intérieur.
Comme l’a souligné le chef du département Gestion des cités universitaires et de la vie estudiantine du Coud, Khalifa Diagne « l’option est de faire en sorte qu’en plus des œuvres sociales classiques centrées sur les hébergements, la santé et les actions sociales, de repenser le cadre de vie dans le campus ». Les étudiants, a dit M. Diagne, doivent évoluer dans un cadre convivial, propice à l’éclosion du savoir. Le Coud, dans cette dynamique, compte poursuivre son action et annonce d’autres projets d’envergure. On peut citer ; entre autres, la construction de petits terrains de jeux afin de permettre aux étudiants d’allier sport et études, a-t-il affirmé. « Nous voulons permettre aux étudiants de disposer des lieux de rencontres et d’échanges en dehors de leurs chambres », a ajouté M. Diagne. Le Coud compte également renouer aussi avec le cycle des grandes conférences sur des thématiques de l’heure dans le campus. Le démarrage est prévu le 7 février prochain à l’occasion de la commémoration du décès du professeur Cheikh Anta Diop.
Des étudiants apprécient
Les aménagements au campus social de l’Ucadsont bien appréciés par les étudiants. « Nous avons tous constaté ces changements. Ils se sont opérés en l’espace d’un mois. C’est un réel plaisir et un grand avantage à préserver », a affirmé Malang Sané, étudiant en Licence 2 de Linguistique, rencontré à hauteur du jardin du pavillon A. Et de verser aussitôt dans l’anecdote. L’histoire de son oncle, ancien résident du campus, qui était de passage au mois d’octobre dernier. « Il était impressionné par les changements opérés dans le campus en affirmant que c’était tout à fait le contraire d’avec ce qui existait auparavant », a-t-il raconté.
Poursuivant notre promenade dans le campus, nous tombons sur des fresques murales retraçant l’histoire de certaines figures emblématiques du Sénégal. On peut citer, entre autres, celle de Cheikh Ibra Fall, disciple dévoué de Serigne Touba. Elle est aussi visible sur le baobab situé en face de la direction du Coud. Sous les flancs du Cheikh est écrit : « Le culte du travail ». Un message fort qui en dit long dans cet univers du savoir. Trouvée à côté de l’arbre, Awa Diop, une étudiante qui reprend la première année de Math-physique et informatique (Mpi), se laisse emporter par l’embellie qu’a connue le campus. « C’est une bonne initiative de la part du Coud. On se sent plus en sécurité dans cet environnement », a confié l’étudiante. Elle a estimé que l’environnement est propice aux études et à l’épanouissement. Les pavillons G et H, blottis au fonds du campus, tout près de l’Ucad 2, offrent aussi le même décor. Des murs ornés de motifs égayent l’espace vert aménagé juste à côté. Jadis construits en fer, les pavillons ont fini de retrouver une nouvelle texture. Ils sont, depuis 2015, en dur et s’imposent comme une pyramide à la sortie du campus. Dans ce nouvel environnement, seule la mosquée du campus a gardé ses couleurs d’antan. Elle est toujours peinte en vert et blanc à l’image de tous les édifices et lieux de culte qui renvoient à l’Islam. Le gris a fini de s’imposer comme couleur dans tout le campus. Même les nouvelles constructions n’ont échappé à cette réalité. Si l’Etat a réussi à doubler les capacités d’accueil dans le campus, le Coud s’est évertué, de son côté, à améliorer le cadre de vie. Espérant que la surpopulation qui demeure encore une réalité dans cet espace et les mouvements d’humeur récurrents de ses pensionnaires ne défigurent ce nouveau et beau visage qui séduit.