LA CEDEAO VEUT REDUIRE LE TAUX DE CHOMAGE, L’EXODE RURAL ET L’EMIGRATION INCONTROLEE
La CEDEAO, à travers un atelier ouvert, hier, à Dakar, s’est lancée dans un projet d’employabilité des jeunes dans le secteur agro-sylvo-pastoral, pour réduire le taux de chômage, l’exode rural et l’émigration incontrôlée.

Le Département Agriculture, Environnement et Ressources en eau de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), en partenariat avec la Confédération Suisse, a tenu, hier, à Dakar, un atelier régional de validation technique de la stratégie d’appui à l’employabilité des jeunes dans le secteur agro-sylvopastoral et halieutique. Cet atelier, qui a vu la participation des acteurs de la CEDEAO, s’étale sur quatre jours et entre dans une perspective de lutte contre l’exode rural et l’émigration incontrôlée dans l’espace CEDEAO. Ce, pour offrir des emplois et des revenus aux jeunes. Le Directeur de l’Agriculture et de l’Equipement rural de la commission de la CEDEAO, Alain Sy Traoré, a estimé que «le chômage massif limite la participation des jeunes qui constituent la force vive au processus du développement économique et social de nos pays. Et par conséquent, des communautés économiques régionales. En effet, 30% seulement des 3 000 000 de jeunes qui arrivent chaque année sur le marché du travail parviennent à accéder à un emploi décent. Et ce sont 2 100 000 jeunes qui sont laissés sur le carreau, exposés à tous les risques». «Aujourd’hui, on a un investissement global de près de 950 millions de dollars cumulés, rien que sur les projets régionaux. Les pays ont des milliards d’investissement dans ce secteur. Ce n’est peut-être pas suffisant. Mais, dit-il, il y a encore des défis, des challengers. Il y a une cruelle volonté dans les avancées significatives dans ce secteur».
«La stratégie, c’est déjà endogène, très inclusive, très participative»
En termes d’employabilité dans le secteur agricole, a fait savoir M. Traoré, «le Sénégal, c’est l’exemple typique. Il y a au moins 4 agences qui font la promotion de l’emploi des jeunes. Ça montre une volonté politique. Le fait d’avoir une structure spécifiquement dédiée, pilotée par le ministère de l’Agriculture, nous pensons au niveau de la CEDEAO, que c’est un cas d’expérience, une bonne pratique, avec des chiffres probants que nous voulons, avec la stratégie mise en œuvre, partager avec les Etats. Et les Etats qui le souhaitent vont s’embarquer là-dedans pour avoir plus d’impacts. Le plus important aujourd’hui, c’est d’avoir un impact massif». «Tout le monde dit que 70% de la population est jeune et 50% d’entre eux n’ont pas d’emploi. Si on ne fait que les petites expériences isolées, cloisonnées et qu’on ne démultiplie pas les efforts pour un impact massif, on n’aura pas les résultats escomptés. Et on sera toujours spectateurs des drames que nous voyons à la mer, à l’océan. Je pense que la stratégie, c’est déjà endogène, très inclusive, très participative», a-t-il explicité.
Présidant la rencontre, au nom du ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, le Secrétaire général dudit département, Dogo Seck, a souligné :«Au Sénégal, l’emploi des jeunes constitue une priorité. Des résultats réels et des perspectives certaines existent. Il y a aucun doute que de nombreux emplois vont s’ouvrir dans le secteur agro-sylvo-pastoral et halieutique qui crée 35% de la richesse régionale, apporte 80% des biens alimentaires et occupe plus de 50% de la population. Ceci permettra d’apporter des revenus supplémentaires, rémunérateurs à nos jeunes et de lutter contre l’exode rural et l’émigration». D’après lui, «il faut alors poursuivre les efforts en cours pour intensifier les investissements dans l’agriculture, afin de relever les défis de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, d’éradication de la faim, de réduction de la pauvreté».